firma par plufieurs miracles, & mourut dans l'Ifle de Créte. Le fecond fut faint Macaire, Patriarche d'Antioche; il renonça à fa dignité, vifita les Eglifes d'Occident, & mourut en Flandre l'an 1012. Le troifiéme fut faint Simon, qui vint à Rome, où il fut comblé d'honneurs par le Pape Benoît VIII. & mourut à Mantoue l'an 1016.après s'être rendu célébre par la fainteté de sa vie & par fes miracles.

Après la mort du Patriarche Serge I. que nous venons de nommer, Pierre frere de Kacik, monta fur le Siége Patriarchal, Les Schifmatiques l'en chafferent; pour mettre Diofcore en fa place, & chafferent bien-tôt après celuici pour rétablir Pierre.

Kacik II. fucceffeur de Pierre, voyant le ravage que les Turcs faifoient fans ceffe en Arménie

tranfporta fon Siége à Sébaste en Cappadoce, l'an 1060. ou environ, pour se mettre fous la protection des Empereurs Grecs. Après fa mort, l'Empereur Conftantin Ducas, prétendit avoir droit de nommer au Patriarchat vacant; mais ayant été quatre ans fans ufer de fon droit prétendu, il fe commit des défordres infinis pendant la vacance de ce Siége. Pour y mettre fin, la Princeffe Marie, foeur d'un Seigneur Arménien nommé Kacik, fupplia l'Empereur Emmanuël de nommer au Patriarchat vacant, Grégoire Ughaiafer, fils du Prince Maghiftros, ce qui lui fut accordé.

Ce choix fut univerfellement approuvé; car Grégoire avoit les qualités les plus capables de lui concilier l'eftime & le refpect de goute fa Nation : une naiffance il

luftre,

luftre, étant iffu des anciens Princes d'Arménie, un éminent fçavoir, & une piété finguliere qu'il avoit acquife dans l'éloignement du monde depuis plufieurs années. Ayant été forcé d'accepter la dignité Patriarchale, il crut que Dieu l'en avoit chargé, afin qu'il fît au moins ce qui feroit en fon pouvoir, pour bannir le fchifme, & rétablir la Catholicité. Il alla à

Conftantinople, pour s'affûrer de l'autorité féculiere, établie de Dieu pour foutenir la fpirituelle ; il fupplia l'Empereur Ale

xis Comnéne de l'aider de fa puiffance, pour ramener fon troupeau de l'erreur à la vérité ; mais Dieu ne permit pas que fes bonnes inftructions euffent l'effet qu'il défiroit. Les factions des Schifmatiques en empêcherent l'exé cution. Tout ce qu'il put faire, ce fut de laiffer à fon Eglife plufieurs Tome 11 I,

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belles traductions des livres grecs & fyriaques en fa propre langue. Pendant que ce Patriarche donnoit tous fes foins pour faire rentrer fa Nation dans le véritable chemin du falut, Cacik, Seigneur Arménien, dont nous venons de parler, & qui étoit de l'illuftre Maifon des Pacracides, entreprit de relever le Royaume de la petite Arménie. Il prit le titre de Roi; & non-feulement il s'en rendit le maître, mais il y joignit la Cilicie avec une partie de la Cappadoce. Il eut deux fils, Robin ou Rupin, & Léon. Rupin fuccéda à fon pere; mais ce fils ne laiffant qu'une fille, qui étoit fon unique héritiere, il pria Léon fon frere, en mourant, de prendre la Régence, & la tutelle de fa fille; mais Léon s'empara des: Etats de fon frere, dont il étoit Régent, il monta fur fon Thrône..

A peine s'y fut-il affis, qu'il s'y trouva environné des Infidéles, qui menaçoient de l'attaquer. Dans l'embarras où il fe trouva, il eut recours aux Latins ; pour fe les rendre favorables, & s'attirer leur confidération, il pria le Pape Célestin III. de lui donner un Cardinal, pour faire la cérémo

nie de fon Couronnement. Le Cardinal Conrad de Vittelsback, Archevêque de Mayence, étoit alors Légat en Orient. Sa Sainteté le nomma pour couronner le nouveau Roi des Arméniens.

Léon, pour mieux affermir sa Couronne, envoya un Ambassadeur à l'Empereur Othon. Sa conduite avec le Pape Céleftin III. & avec l'Empereur, fut fi heureuse, que ces deux HautesPuiffances lui accorderent le titre de Roi, à condition qu'il feroit apprendre le latin à tous les

SHMOLEAT

OXFORD

MUSEU

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