A SON ALTESSE MONSEIGNEUR LE PRINCE DE ROHAN, DE SOUBISE ET DE MAUBUISSON, Duc de Rohan - Rohan, Pair de France, Capitaine - Commandant la Compagnie de Gendarmes de la Garde du Roy, Gouverneur pour Sa Majefté de la Province de Champagne & Brie, &c. M ONSEIGNEUR, Un effet particulier de la Providence m'engagea il y a quelques années à travailler à ces Mémoires; Dans le def fein qu'on m'a inspiré de les donner au "Public, jay cru ne pouvoir faire plus fagement que de les mettre fous la protection de VOTRE ALTESSE. Ces Mémoires contiennent l'Hiftoire de la Province de Champagne, dont le feu Roy de Triomphante mémoire Vous a confié le Gouvernement; Ce choix venant d'un Prince du plus grand difcernement qui fut jamais, justifie feul l'idée avantageufe qu'on peut fe former de VOTRE ALTESSE. Pouvoit-il en effet remettre en de meilleures mains cette Province, une des plus grandes & des plus anciennes du Royaume, qu'en celles d'un Prince que fa trèshaute Naiffance lie avec ce qu'ily a de plus grand dans l'Europe, & qui foutient cette illustre Naissance pår toutes les qualités qui en peuvent relever l'éclat ? Je n'entreprends point, MONSEI GNEUR, de faire icy l'Eloge de VOTRE ALTESSE; Son rere més rite connu de tout l'Univers eft audeffus de tout ce que j'en pourrois dire ; mais ce que je ne puis diffimuler, c'est cette haute fagefe & cette grandeur d'ame, qui luy font comme héréditaives, & qu'elle tire de tous ces Héros dont les nobles faits donnent un fi grand éclat aux différens événemens de notre Hiftoire foit dans la paix, foit dans la guerre. C'est ce zéle pour la Religion, qui luy est commun avec · cet Incomparable Frere, que la Pourpre diftingue mains dans l'Eglife, que fon fublime efprit, fa profonde érudition, & l'ardeur fur tout qu'il vient de marquer avec tant de fuccès pour procurer une Paix fi defirée par tous les bons Catholiques. Enfin d'eft cette affabilité charmante de toute votre Illuftre Maifon, qui permet un accès fi facile & fi gracieux aux perfonnes qui ont l'honneur de Vous approcher. Toutes ces éminentes qualités m'ont fait prendre la liberté de Vous préfenter ce petit Ouvrage; quelque peu de mérite qu'il ait, paroifant fous Votre grand Nom, j'espere qu'il fera favorablement reçû du Public, qui ne le jugera pas indigne de fon fuffrage, lorfqu'il le verra autorife de la protection de VOTRE ALTESSE;& tels que puiffent être les fentimens des Lecteurs, j'auray du moins cet avantage d'avoir fait connoître à tout le monde que j'ay l'honneur d'être avec le plus parfait dévouement & le plus profond respect, MONSEIGNEUR, DE VOTRE ALTESSE Le très-humble & trèsobéiffant Serviteur, BAUGIER |