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Notre chère ville lui rendit à son tour, de son vivant et après sa mort, tous les hommages de la plus ardente et de la plus fidèle reconnaissance. Son souvenir est un de ceux que rien n'a pu affaiblir parmi nous; son nom a toujours été aimé, béni et vraiment populaire à Grenoble (').

Cet héritage précieux du culte de saint François de Sales, que nous avons reçu de nos aïeux, nous saurons le conserver et le transmettre, avec son esprit, à ceux qui viendront après nous.

(1) Nous avons une rue dite de St-François.

A LA LECTURE DE RÉCEPTION

DE M. L'ABBÉ SERVONNET,

PAR M. ALBERT DU BOYS,

Président de l'Académie.

Séance du 22 février 1867.

Monsieur,

Le titre littéraire auquel vous avez fait allusion n'est pas purement un emprunt, un reflet, comme le prétend votre modestie. Nous avons tous pu remarquer, au commencement de ce livre, une excellente préface et, dans tout l'ouvrage, un ordre ingénieux qui transforme en une espèce de traité de morale à l'usage du cloître, des enseignements épars, inspirés par les besoins et nés des circonstances de chaque jour. Mais quand même ce spécimen d'un si bon style et d'une si parfaite méthode n'aurait pas suffi pour nous faire connaître toute votre valeur littéraire, cette révélation s'achèverait aujourd'hui par la lecture que vous venez de nous faire, dont le sujet a été choisi avec tant de tact et traité avec tant de bonheur.

Vous nous avez fait vivre à Grenoble même, au commencement du 17° siècle, dans la meilleure société de cette époque, au milieu d'une atmosphère de piété où l'on reconnaît la douce influence de saint François de Sales.

Vous avez jeté un nouveau jour sur la conversion du maréchal de Lesdiguières qui, après être devenu un conservateur en politique, dut tendre à quitter aussi le parti de l'opposition en matière religieuse. Il fallut pourtant un saint François de Sales pour convertir un Lesdiguières, et ce fut devant la sainteté que s'inclina le génie.

Peut-être, Monsieur, avez-vous pris trop au pied de la lettre ce que dit le grand et éloquent évêque de la pesanteur de sa parole et de l'embarras de sa diction. Il faut se méfier des saints à cause de leur humilité, et ne pas s'en rapporter aveuglément aux jugements qu'ils portent sur eux-mêmes. François de Sales aurait-il produit de si merveilleux effets dans la chaire, si la peinture qu'il trace de ses défauts oratoires n'était pas un peu outrée?

Quoi qu'il en soit, Monsieur, nul n'admire plus que vous ce grand prélat comme écrivain original et plein de charme. Certainement c'est une singularité piquante pour la Savoie d'avoir donné le jour à deux hommes qui ont tant contribué à la formation de notre langue, l'un par ses exemples, l'autre par ses préceptes, saint François de Sales et le grammairien Vaugelas. Cela ne semblait-il pas prédestiner cette province à devenir française elle-même quelque jour?

Vous-même, Monsieur, vous semblez être, à quelques égards, le disciple de cet aimable Saint qui fut un grand

maître en fait de style comme en fait de morale; vous procédez d'une double école: celle de l'illustre évêque de Genève, qui n'existe plus que dans la mémoire des hommes, et celle d'un évêque vivant, dont vous pouvez apprécier tous les jours la haute et profonde doctrine, puisée aux vieilles sources de la tradition catholique. Mais ces deux influences vous laissent toute votre personnalité vous êtes de votre siècle et vous êtes vousmême; on reconnaîtra toujours en vous, Monsieur, comme des qualités qui vous sont propres, ce tact, cette sobriété, cette mesure dont vous nous avez donné aujourd'hui de nouveaux témoignages, ineffaçables désormais dans nos souvenirs.

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Le manuscrit dont nous allons donner la description bibliographique est conservé à la Bibliothèque impériale de Paris sous le n° 9908 du fonds latin; il faisait auparavant partie de la collection des Cartulaires où il occupait le n° 19. C'est actuellement un petit volume in-4o, d'une quarantaine de feuillets en papier fort vergé. Sur ce nombre, XXXI seulement sont occupés par une suite d'actes dont l'écriture est de la fin du XIVe siècle ainsi que la pagination. Au revers de la couverture en carton, on lit ce titre, donné postérieurement au Recueil: Cartularium Delphinorum 1, 2 et 3 strirpis, que surmonte cet autre dont la présence ne s'explique pas sans difficulté Cartularium Xenodochii Sancti Pauli Vien

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