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en faveur de ses habitants sous divers règnes, tirés de l'inscription qui est dans le chœur de l'église du prieuré de Joigny. >>

Je n'en donnerai ici que trente, les trente premiers, ceux-là seulement qui ont trait à Jeanne d'Arc et à Charles VII:

Lorsque, sous Charles sept, Orléans se sauva
Par les bras d'une fille à deux doigts de sa perte,
Et que par les Anglois traitée à force ouverte,
Au plus bas de son sort la France se trouva,
Ces Corsaires, épars et cherchant un asyle,
Jettent pour se camper les yeux sur cette ville,
Quand on sut leur dessein par une voix d'en haut.
Car c'étoit dans le temps qu'on disoit les matines,
Que pour nous scalader (1) et nous prendre d'assaut.
Ils s'étoient avancés et gagnoient les courtines:
Un novice (*) chantoit, qui toussa par deux fois;
Ce qui fut confirmé par un divin oracle,

dans la grande cour des récréations, depuis une cinquantaine d'années environ.

† ΘΕΩ ΠΑΝΤΟΚΡΑΤΟΡΙ ΚΑΙ EIC ΔΟΞΑΝ
ΤΗΣ ΠΑΝΑΓΙΑΣ ΠΑΡΘΕΝOU ΗΝ ΟΙ ΕΝ
ΓΥΜΝΑΣΙΩ. ΙΩΒΙΝΙΑΚΩ. ΠΕΠΑΙΔΕUMENOI
ΩΣ ΜΗΤΕΡΑ ΘΕΡΑΠΕΙΟUCIN HFOUM. ΛΟΔ.
ΟΓΔΟΟΥ ΚΑΙ ΔΕΚΑΤΟΥ Ο ΑΛΕΞ. ΠΡEKU EIC
TON APICTON HAIAQN TOUTON TON AIOON
ANECTHCE.

(1) Comme on dit spadassin et espadon, on disait anciennement scalader, aussi bien que escalader : racines, spada, ital.; scala, ital. et lat.

(2) Un moine novice.

Quand Dieu voulant par lui produire un grand miracle,
L'image de sa mère élança cette voix..

On sonne le tocsin, on s'arme à ces nouvelles;
Et nos gens des Anglois renversent les échelles,
Dont on voit dans ce lieu de glorieux fragments;
Si bien qu'ayant sur eux une entière victoire,
Ces restes sont pour nous d'éternels monuments;
Et du tout à Marie on rapporte la gloire.

A partir de cette dernière rime, suivent quatre-vingtdix vers, consacrés à trois événements surnaturels, en tous cas, à trois mémorables faits stratégiques, dans lesquels, sous les règnes de Henri IV et de Louis XIV (1), éclata la protection vraiment maternelle dont la sainte Vierge se plut à investir le prieuré et la ville de Joigny. Le morceau entier se termine ainsi:

Eh bien, après cela, lecteur, que peut-on dire,
Sinon que pour tirer nos âmes de souci,
Marie en a plus fait qu'on n'en sauroit écrire?

A coup sûr, cette pièce est postérieure au mois de juin 1652, autrement au dernier des prodiges, du moins de valeur, qu'elle a pour objet de célébrer. Le style et la langue dénotent assez le XVIIe siècle.

Tout aussi inédits que les trois chartes et l'inscription latines dont j'ai traité plus haut, les quatre-vingt-sept vers français que je dois passer aujourd'hui sous silence, parce qu'ils sont étrangers à mon sujet, ne méritent pas

(') Les dates sont pour Henri IV, 22 novembre 1591 et 26 mars 4594; pour Louis XIV, juin 1652.

moins, je crois, d'être mis au jour. Et si le Comité (') y voyait quelque utilité, je m'empresserais de lui transmettre in integro, un poétique document qui, après tout, n'est pas sans intéresser, dans une certaine mesure, l'histoire militaire et religieuse de la France.

(1) Cet écrit fut lu par son auteur, à la Sorbonne, au sein du Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes, le 24 avril 1867.

DU DAUPHINÉ

ANALYSES ARCHÉOLOGIQUES,

Par M. FERNAND DE SAINT-ANDÉOL.

Séances des 12 avril et 24 mai 1867.

INTRODUCTION.

« Les Goths, les plus civilisés et les plus civilisables des peuples qui fondirent sur l'empire romain, ont donné, je ne sais pourquoi, leur nom à la barbarie. » (AMPÈRE: L'hist. rom. à Rome.)

Un antagoniste en architecture persistera longtemps, nous le savons, entre les traditions de nos contrées méridionales et les règles tracées par le Nord, il y a trentecinq ans environ, pour l'architecture antérieure au 13e siècle, au style français ogival. Si l'application de ces règles peut être juste pour le Nord jusqu'à un certain point, elle ne l'est point pour le Midi, parce que, étant mise de côté la fantasmagorie des Normands et de la fin du monde, la durée éphémère des constructions du Nord composées de poutres, de chevrons et de planches, devait laisser béante une lacune comblée au 11° siècle par les travaux européens de Cluny, tandis que les mortiers, ciments et souvent la pierre taillée formant depuis l'em

pire romain le corps de toutes les constructions méridionales, conservait, dans un état plus ou moins altéré, une grande partie de ses œuvres jusqu'à nos jours.

Par les fondations religieuses d'un grand nombre de chapitres et de monastères, par la subdivision de ses comtés en vicairies, la deuxième dynastie, dont l'action fut éminemment civilisatrice, vit surgir de toutes parts églises et châteaux. Dans ces constructions de destinations diverses, la pierre fut employée dans l'ancienne province romaine, la vallée du Rhône, et parfois dans les Alpes et la basse Bourgogne. Le centre, le nord et l'ouest de la France, perpétuant la façon gauloise, ne virent s'élever qu'en bien petit nombre, et par des mains étrangères, ces édifices de pierre de façon plus ou moins romaine.

Mais tandis qu'au nord de la vallée du Rhône se dressaient ces productions d'un ordre nouveau, debout encore en assez grand nombre pour pouvoir en apprécier facilement les procédés de construction et les plans familiers, les Goths de l'ancienne province romaine, imbus de la civilisation et de la vie élégante et molle du Bas-Empire, pénétrés de la pratique romaine dans l'art de bâtir, guidés dans les sciences mathématiques par les Arabes, leurs concitoyens de la Narbonnaise, les Goths répondaient dignement à l'essor donné par le grand souverain, en créant un noble et ferme style d'architecture qui ne devait profiter que deux siècles plus tard aux nations de l'Europe les plus civilisées.

Ce style, méconnu de nouveau, puisqu'on prend l'époque de sa diffusion pour celle de son origine, a

T. III.

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