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et aux Normands un général assez habile pour les contenir, donna le pays qui est entre la Seine et la Loire à Robert, fils de Witikind, Saxon issu du grand Witikind, et donna la Hollande à Thiéry dont la famille en jouit jusqu'en 1343.

Robert le Fort fut tué à Brissante en Anjou, en 866, dans un combat contre les Normands, avec la réputation du plus vaillant capitaine de son siècle, disent les anciennes annales

Odon, ce vaillant défenseur de Paris, fils de Robert, fut élu roi, du consentement de la nation, charmée de sa valeur et de sa bonne mine. Sur ces entrefaites, l'empereur Guy étant venu jusqu'à Langres, pour faire valoir ses prétentions sur le royaume, les ambassadeurs de France furent lui représenter qu'Odon avoit été élu du consentement de la nation. Il avoit été déclaré roi-régent pendant la minorité de Charles le Simple; il n'étoit

pas son parent pour cela, comme on le prouvera dans peu; et quand ce prince vint se présenter, la majeure partie des François persista à reconnoître Odon, contens de son administration, et du courage avec lequel il défendoit le royaume contre les Normands et ses autres ennemis. On voit

par là qu'il gagna les cœurs des François, et qu'il les transmit à sa famille. On convenoit dès ce tems qu'il n'étoit pas de la famille de Charlemagne. Nous voyons dans la lettre de Foulques, archevêque de Reims, adressée à l'empereur Arnoult, et rapportée par Flodoart: >> Que ce prélat s'excuse d'a» voir consenti à l'élection d'Odon, » au préjudice de Charles le Simple » encore enfant, parce que le royaume » étant en danger, avoit besoin d'un » chef redoutable; mais que Charles » étant plus avancé en âge, il devoit le secourir pour recouvrer son royaume, » afin que ceux qui n'étoient de son

»estoc et sang, et qui déja s'étoient » faits rois, ne fussent plus puissans » que ceux à qui le royaume appar» tenoit ab stirpe regiâ alienus, ce

» sont ses termes. «<

La traduction de ce passage est du président Fauchet, aussi exact qu'instruit. Le savant auteur des généalogies historiques des maisons souveraines est du même avis. Celle de la famille de Hugues Capet étoit si bien établie du temps de Henri III, que François de Vopières, archidiacre de Toul, ayant avancé dans un ouvrage que les princes de Guise descendoient de Charlemagne, le roi ordonna à Ponthus de Tyard, évêque de Châlons, et l'un des plus savans hommes du royaume, de réfuter cette généa logie; ce qu'il fit en prouvant l'entière extinction des Carlovingiens, et l'origine des Capétiens, remontant à Witikind, duc de Saxe. Les princes de la Germanie étoient, de l'aveu de

Tacite, de la plus haute noblesse, reges stirpe, duces virtute. Or, ces ducs étoient les rois de la nation. Les Saxons étoient aussi anciens que les Francs, et la famille de leurs princes aussi illustre que celle des Mérovingiens; elle étoit plus ancienne que celle de Charlemagne. Cette origine étoit si connue dans le neuvième siècle, que Hugues le Blanc, père de Hugues Capet, épousa la sœur de l'empereur Othon le Grand, duc de Saxe.

ETAT DES GAULES

A

L'AVÈNEMENT

DE CLOVIS AU TRONE.

CE prince, né pour renverser les empires et détruire les puissances les plus formidables, qui, semblable à la foudre, abattit tout ce qu'il rencontra, fut la terreur de son siècle, l'effroi des nations et le conquérant de son royaume, fut doué de qualités assorties à son ambition. Son génie, aussi actif que le feu qui se communique à tout ce qui l'entoure, enflamma les cœurs des Gaulois; sa main victorieuse leur donna le mouvement d'impulsion, et il trouva des hommes disposés à le recevoir. Les ennemis qu'il eut à combattre ne furent pas des sauvages sans courage et sans discipline. Les peuples

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