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issues, et s'empara de ces voies dont l'utilité égaloit la magnificence. Tout disparut avec les conquérans ; mais après leur chûte, leur grandeur resta imprimée sur la terre; leur main puissante, aujourd'hui même, est encore empreinte sur les montagnes et dans les plaines. Leur puissance, telle qu'un volcan éteint qui a jeté des matières qui résistent au tems, a couvert de vastes contrées de ses débris : les marbres, les tronçons de colonnes, les médailles, les fragmens de leurs chemins étonnans, sont les glorieux: vestiges de leur grandeur et de leur génie dans trois parties de l'univers. Ce sont des monumens que la terre offre à ses enfans comme des modèles à imiter, et un préservatif contre l'amour propre, en leur faisant connoître quels hommes l'ont habitée autrefois, et combien ils doivent peu s'enorgueillir de la fortune, puisque ces hommes mêmes sont tombés, et que de la plus

formidable puissance qui se soit élevée sur le globe, il ne reste que des ruines. On peut assurer, sans crainte de se Monnoies. tromper, qu'un peuple puissant qui l'usage des métaux, a celui des monnoies; mais il n'est pas aussi facile d'assigner l'époque où ces pièces ont été frappées ; il y a des auteurs qui semblent croire que ce fut pendant la période qui s'écoula entre l'établissement des Phocéens et l'arrivée des Romains; cependant, à en juger par celles qui nous restent (a), on seroit tenté de penser que l'art monétaire n'auroit commencé dans les Gaules

(a) L'une est celle d'Ambiorix, roi des Éburons, qui tailla en pièces la légion commandée par Cotta sous César; l'autre, celle de Dumnorix, général des Eduens set frère de Divitianus. Ces deux anciennes médailles, dont la première est rapportée par Bouteroue, et l'autre par le journal de Trevoux, sont des monumens de la reconnoissance des Gaulois pour des hommes qui avoient défendu leur, liberté. On leur offrit des prémices du nouvel art;, car les autres médailles, telles que celle où on lit

ainsi que beaucoup d'autres, qu'à l'ar rivée des Romains. Les pièces les plus instructives de l'histoire d'un peupl sont les monnoies; à leur inspection on juge de ses connoissances et de son antiquité. L'Inde, par exemple, est un pays fort ancien, puisqu'il y a des pièces de monnoie qui remontent à une fabrique de plus de quatre mille ans; l'antiquité de ses connoissances remonte bien plus haut, et doit être immense, å en juger par le tems qu'il a fallu aux hommes pour trouver les métaux, les travailler et en faire des signes de convention. Mais les Gaulois n'ont rien à

M.

Caballo, celle où on lit Aballo, citée par Pellegrin, sont postérieures pour le sujet et pour la fabrique.

Celle qu'on a trouvée dans le Doux, et qui repré sente un bizon avec la légende Bizontio, n'est point une preuve, comme le prétend, M. Chiflet, que l'art monétaire ait été connu avant les Romains dans la province des Séquanois. Le mot Bizontio, et l'empreinte hardie de l'animal, tiennent plus du romain que du celtique! **

offrir en ce genre; ce qu'ils ont laissé paroît, comme nous l'avons dit, l'effet de l'art monétaire des Romains, et une grossière et récente imitation des Phéniciens et des Grecs. La découverte des ruines d'une ville Celtique située du côté de Joinville confirme ce sentiment, et prouve que l'art monétaire ne fut jamais connu dans les Gaules qu'après l'arrivée des Phéniciens et des Grecs. Les monnoies qu'on a trouvées ne paroissent qu'une foible imitation de celles de ces peuples; on voit que ces nations commerçantes leur en avoient fourni les modèles, et les avoient conduits à créer des signes de représentation. On a trouvé, et on trouve tous les jours des pièces (a) grecques et orientales, à la vue desquelles

(a) MM. d'Annery et de Tersan, deux des plus savans antiquaires du siècle et possesseurs des plus riches collections, ont beaucoup de ces monnoies; le second a toutes celles qui ont été trouvées dans les ruines dont j'ai parlé : ils en ont aussi beaucoup

ont été fabriquées les autres: mais la forme et la matière des copies indiquent l'état d'ignorance et de pauvreté du peuple imitateur.

Esprit. Après que les Romains se furent établis dans les Gaules, la nation se trouva un composé d'anciens Celtes, de Grecs, d'Italiens, de Germains qui y avoient pénétré, et de Francs qui étoient les derniers venus; mais le fond de la nation, ce qui constitua la masse de la population, furent les familles Gauloises, de sorte que le caractère du peuple le plus nombreux prit le dessus, et devint dominant. Ce caractère général a cependant eu ses nuances, que l'habitude et le climat ont con

de phéniciennes, grecques et puniques, trouvées dans les Gaules. Dans le mois de janvier dernier le journal de Berry a annoncé qu'on avoit trouvé dans cette province deux pièces arabesques : une hébraïque représentant Moyse; une autre, appelée un sicle, représentant la verge d'Aaron, et portant pour inscription Jerusalem ia sainte; et six médailles grecques de Philippe, père d'Alexandre.

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