beille, dans laquelle il y avoit de certains bifcuits qui étoient affez bons, & qui ne finiffoient point. Ce fut en cet endroit que la Fée conduifit Perfinette > & la laiffa, aprés lui avoir fait des reproches qui lui parurent cent fois plus cruels heurs. que fes fes propres mal Ce fut en cet endroit qu'elle donna naissance à un petit Prince & à une petite Princeffe, & ce fut en cet endroit qu'elle les nourrit, & qu'elle eut tout le temps de pleurer fon infortune. Mais la Fée ne se trouva pas une vengeance affez pleine, il faloit qu'elle eût en fon pouvoir le Prince, & qu'elle le punît aussi. Dés qu'elle eut quitté la malheureuse Perfinette elle remonta à la Tour, & fe mettant à chanter du ton dont chantoit Perfinette, le Prince trompé par cette voix & qui revenoit pour la voir, lui redemanda fes cheveux pour monter comme il avoit accoûtumé ; la perfide Fée les avoit exprés coupez à la belle Perfinette, & les lui tendant, le pauvre Prince parut à la fenêtre, où il eut bien moins d'étonnement que de douleur de ne pas trouver fa maîtreffe. Il la chercha des yeux ; mais la Fée le regardant avec colere: Temeraire, lui ditelle, votre crime eft infini, la punition en fera terrible. Mais lui fans écouter des menaces quineregardoient que lui feul: Où eft Perfinette, lui répondit-il? Elle n'eft plus pour vous, repliqua-t-elle. Lors le Prince plus agité des fureurs de fa douleur que contraint par la la puiffance de l'art de la Fée, fe precipita du haut de la Touren bas. Il devoit mille fois fe brifer tout le corps; il tomba fans fe faire autre mal que celui de perdre la vûë: od NA az Il fut tres-étonné de fentir qu'il ne voyoit plus, il demeura quelque temps au pied de la Tour à gémir & à prononcer cent fois le nom de PerfinetteAmb Ik marcha comme il put "en tâtonnant d'abord, enfuite fes pas farear plus affurez ; il fut ainuje ne fçai "combien de temps fansronL contrer qui que ce fût qui pût l'affifter & le conduire: ilfe nourriffoit des herbes Sa des racines qu'il rencontroit quand la faim le preffaites Au bout de quelques s'années il se trouva un jour plus preffé du fouvenir de afes amours:& de fes mal heurs qu'à l'ordinaire, il se couchas fous un arbre & donna toutes fes pensécs aux triftes reflexions (qu'il -faifoit. Cette occupation Deft druelle à qui pense meSariter sunmmeilleur fort: -mais tout à coup, il fortit J |