lon, qui loua fa prefence d'esprit, rentra dans son Palais, il fut prendre l'oreiller de Morphée, & le mettant doucement fous la tête d'Uliciane : Elle dormira, dit-il à Nirée, jusqu'à ce qu'une fille qui naitra de vous & de Pretintin, & qui fera auffi belle que famere, l'éveille & la tire de là, ayant autant de bonté qu'elle a été jusqu'icy cruelle. En difant cela Tourbillon & Nirée la porterent dans l'arbre d'or, & la mi rent dans la magnifique chambre, l'oreiller fous fa tête; fa ceinture fut penduë à une branche de l'arbre, & les deux Nains furent mis avec Arrogant à l'entrée de l'Ifle. Uliciane repofa ainfi long-temps; & le Roid'Ar menie étant mort, la belle Pretintin fut couronnée. Reine, & fe maria avec le beau Nirée, ne devant leur bonne fortune qu'aux obligations qu'ils avoient à leur bon ami Tourbillon. Quelques défauts qui foient en vous, Volontiers on les fouffre tous, Si la bonté de cœur fe montre toute pleine: Sivousfçavez à point fervir un malheureux, Et fi vous êtes genereux, Sans reflexion & fans peine, Un ami d'un tel prix eft bien-tôt éprouvé ; Heureux celui qui l'a trouvé. Ly avoit une fois I une Reine, qui fe trouvant groffe ap pella une de ses sœurs, qui fe nommoit Sublime : c'étoit une Fée d'un fçavoir profond & certain. Elle la pria de fe trouver à fes couches, & de lui dire la def tinée de fon enfant. Elle donna naiffance à une petite fille que la Fée prit dans fes bras, & l'ayant attentivement confiderée, elle vit dans fa phifionomie une élevation extraordinaire, une nobleffe & une fierté digne du fang dont reufe, que lors qu'elle s'uniroit à quelqu'un d'aimable, mais qui lui feroit entierement oppofé, & que ce ne pourroit être qu'aprés |