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debet dici Amen fecundum quofdam, quia facro myfterio affiftentes, respondent Amen. D. Expliquez-nous ce qui regarde la priere Hanc igitur oblationem, &c.

R. Le prêtre après avoir fini tous les fujets pour lefquels il doit prier, & avoir invoqué les Saints dans la priere Communinantes, s'applique plus particulierement au facrifice qu'il va faire; & étendant les mains fur le calice & fur le pain, il dit: Hanc igitur oblationem,&c. Cette extenfion des mains ne paroît point avoir d'autre myftere que de montrer l'oblation par le pronom démonftratif, Hanc, comme l'explique Suarès ; Difput. Gravem quandam & reverentem adminif 83. fect.1. trationem facrificii correfpondentem illi figno demonftrativo, Hanc igitur, &c. Et fe lon un rituel d'Orleans de 1581, le prêtre ne devoit étendre les mains fur les fymbo les que jufqu'à ces paroles, Placatus accipias,

84. qu.

, parce que la fuite n'a plus de rapport au calice ni à l'hoftie démontrez par ces mots, Hanc igitur oblationem. Et quelques autres miffels ordonnent de joindre les mains à ces paroles, Diefque noftros.... comme eftant une priere diftinguée de l'auLib. 1. tre. Auffi Bede prétend que ce fut faint Gréhift Ang goire qui fit cette addition pour implorer

6.1.

l'affiftance du ciel dans un tems de cala

mité publique; In ipfa miffarum celebratio

ne tria verba maxima perfectionis plena fuper adjicit: Diefque noftros in tua pace difponas, atque ab aterna damnatione nos eripias, & in electorum tuorum grege jubeas nu

merari.

Dans cette priere on fait auffi mémoire particuliere des nouveaux baptifez pendant la femaine de Pâque, & celle de la Pentecôte

D. Y a-t-il quelque remarque à faire fur la priere Quam oblationem?

R

C'étoit à cette priere que commençoit autrefois le canon de l'Eglife Romaine, comme il paroît par le livre des Sacremens attribué à faint Ambroife, où on lit ces paroles: Voulez-vous fçavoir quelles font les paroles par lefquelles fe font la confécration, les voici: Le prêtre dit: Faites, Seigneur, que cette oblation foit benie. Main tenant au lieu de dire: Hanc oblationem, on dit, Quam oblationem.

A ces paroles, Benedictam, acceptam... on fait des fignes de croix, mais feulement par rapport au mot Benedictam, qui signifie benir: naturellement il n'en faudroit faire qu'à ce feul mot; on en a cependant ajoûté depuis aux fuivans, Adfcriptam, Ratam,&c. comme par accompagnement du mot Bene

dictam.

A ces paroles, Ut corpus fiat dilectifsimi * F iiij

Filii tui, le prêtre éleve les mains comme pour les porter vers J. C. & l'embraffer par un amour de tendreffe qu'infpirent natu rellement ces mots, Dilectiffimi Filii, Fils bien-aimé.

Ces paroles, Ut fiat corpus dilectissimi ont toûjours eu rapport à une priere préce dente, qui finiffoit par Jefum Chriftum Dominum noftrum, comme nous avons dit en parlant de la préface, qu'elles fuivoient celles où l'on rend Graces à Dieu par F. C. fon Fils; Saint Cyrille de Jerufalem rapporte cette priere dans un autre fens en difant qu'avant la confécration le prêtre demandoit à Dieu d'envoier le faint Esprit fur les chofes qu'on lui offroit, & de faire que le pain devînt le Corps de J. C. & que le vin devint fon Sang. Les Grecs difent maintenant cette priere après la confécration, ce qui a donné occafion à une grande difpute entre eux & les Latins, pour fçavoir en quel fens on pouvoit demander que le faint Efprit fift de ces dons, le Corps & le Sang de J. C. puis qu'ils le font déja par la confécration.

D. Dites-nous maintenant ce qu'on entend par la confécration, & ce qui y a rapport?

K. On appelle confécration l'action par laquelle le pain & le vin font changez ve

ritablement & réellement au Corps & au Sang de J. C. ( ce que l'on nomme tranfSubftantiation) par la vertu des paroles de J. C. même, que l'on appelle facramentelles, ausquelles l'Eglife a joint des prie

res.

Ainfi la confécration fe fait en rapportant toute l'hiftoire de l'inftitution de l'Euchariftie, & l'accompagnant des actions qui expriment les chofes que l'on dit, & qui reprefentent ce que J. C. a fait, & qu'il a ordonné de faire en mémoire de lui; Hoc facite in meam commemorationem. Faites ceci en mémoire de moi. Accepit panem ; il prit le pain: le prêtre l'a reçû par l'offrande; Benedixit: il le benit en faifant des prieres deffus le prêtre l'a fait à la Secrette, à Hanc igitur & Quam oblationem, & même à Te igitur, en difant Ut accepta habeas & benedicas, hac dona, &c. & les autres prieres qui fe difent depuis l'offrande: car quoi

:

e. 27.

la confécration fe faffe par ces paro- Lib. de que les de J.C. Ceci eft mon Corps, Ceci est mon Spir. S. Sang, il y en a encore d'autres, dit S.Bafile, que nous difons devant & après la confécration, & que nous avons reçûës par Tradition.

Dans les livres des Sacremens attribuez à faint Ambroise, on confacre le pain par Lib. 4. ces paroles; Hoc eft enim corpus meum c. s.

118. in

Joan.

quod pro multis confringetur. Et pour celle du calice, il y a feulement, Hic eft enim fanguis meus.

Le prêtre en racontant l'hiftoire de l'Inf titution de l'Euchariftie, exprime par fes actions ce qu'il prononce par ces paroles; en difant: Accepit panem, il prend le pain : à Elevatis oculis; il leve les yeux au ciel : à Benedixit il fait un figne de croix, ce que le mot femble exiger naturellement. Trad. Ce figne de croix eft affez ancien: Saint Auguftin dit que fi ce figne n'eft appliqué fur le front de ceux qui font profeffion de la foy, ou fur l'eau dont ils font regenerez, ou fur l'huile qui entre dans le chrême dont ils font oints, ou fur le facrifice dont ils font nourris, rien de toutes ces choses ne fe fait bien. Amalaire en parlant de la confécration dit qu'elle fe fait par les paroles que prononce le prêtre, comme par la bénédiction de fa main. Hildebert de Tours dit encore qu'un figne de croix & une parole font changer la nature; & le concile de Quercy de l'an 858. marque dans fa lettre au Roy de Germanie, que des mains qui avoient reçû l'onction du faint chrême, & qui par la priere & par le figne de la croix faifoient changer le pain & le vin au Corps & au Sang de J. C. ne devoient point fervir à faire un faux ferment.

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