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dictions après la communion, cela eft refté aux meffes de Carêmes, où après la Postcommunion on dit, Humiliate capita veftra Deo, avec l'oraison.

D. Pourquoi met-on une partie de l'hoftie dans le calice en difant, Hac commix tio; quelle eft l'origine de cette pratique

R. Le pain confacré étant divifé en plufieurs parties, on en prenoit une qu'on mettoit dans le calice pour confacrer ce qui étoit dans le calice; Calix admixtione Euchariftia confecrandus, dit le canon 17. du premier concile d'Orange: cela s'observoit premierement le Vendredi-Saint, auquel jour la communion étoit générale en France, & même à Rome, felon le Sacramentaire de faint Grégoire, où il est dit au Vendredi-Saint; Omnes fub filentio communicent. Cela se pratique encore à Cluny, à faint Jean des Vignes de Soiffons, & en quelques autres Monasteres: or comme on communioit pour lors les peuples fous les deux efpeces, & qu'on n'avoit pû conferver l'efpece liquide qui eft le vin du Jeudi au Vendredi, on mettoit une partie de l'hoftie dans le calice pour fanctifier, & en quelque maniere confacrer le calice & le vin par le mélange de l'Euchariftie; Calix admixtione Euchariftia confecrandus, ou comme parle l'ordre Romain & tant d'au

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tres Sacramentaires, Pontificaux, & Mif-
fels; Immittit in calicem partem hoftia, fan-
Etificatur enim vinum non confecratum per
Sanctificatum panem. On ne peut entendre
que par ce mélange le vin fe changea au
Sang de J. C ce n'est au plus qu'une con-
fécration myftique, comme parle faint Ber-
nard dans une lettre qu'il écrivit au sujet
d'un prêtre qui avoit oublié de prendre du
vin pour le confacrer, & qui fur la fin de
la meffe avoit mis quelques particules de
l'hoftie confacrée fans prononcer les paro- Ep. 69
les dont l'Eglife fe fert pour la confération
du calice; De illo amem qui oblitus eft im-
mittere vinum in calicem deinde comperta fero
negligentia vinum fundit in calicem fuper hof-
tia confecrata particulam, laudamus; arbi-
trantes liquorem, & fi non ex confecratione
propria arque folemni in fanguinem Chrifti
mutatum, facrum tamen fuiffe ex contactu
corporis fui. Or ce que ce prêtre avoit fait
pour communier fous les deux efpeces en
mêlant de l'hoftie avec du vin, c'est fou-
vent ce qu'on étoit obligé de faire aux gran-
des folemnitez pour communier un grand
peuple: pour céla on s'avifa de deux moyens;
le premier de mettre du pain confacré dans
le calice qui ne l'étoit pas, (le diacre le con-
fumoit, en purifiant le calice, comme cela
fe pratique encore dans les Eglifes où la

communion fous les deux efpeces eft en ufage pour les miniftres qui fervent à l'autel:) on voit encore un veftige de cette pra tique le Vendredi-Saint, où le prêtre afin de communier en quelque façon fous les deux efpeces mêle avec le vin une portion de l'hoftie confacrée le jour précedent; & après avoir communié fous l'efpece du pain, il boit le vin fanctifié par le mélange du Corps de J.C. Le fecond moien fut de verfer du vin confacré & de le mêler avec d'autre vin non confacré, comme le rapporte Durand; Ration. In quibufdam locis poft fumptionem corporis lib.3. & fanguinis Chrifti, aliquid de ipfo fanguine refervatur in calice & fuper infunditur in vinum purum ut ipfi communicantes inde fumant, nec enim effet decens tantum fanguinem conficere, nec calix capax inveniretur. Jacques de Vitry dans son histoire d'Occident chap. 38. femble parler de cet ufage; la portion de l'hoftie qu'on mettoit dans le calice étoit pour fanctifier, & en quelque maniere confacrer par le mélange du pain facré, le vin qu'on verfoit dans le calice pour fervir de fupplément au Sang précieux quand il venoit à manquer, ou pouvoit manquer; d'où vient que le Micrologue appelle cela la communion complette; Complementum communionis : les uns difoient, Hac commixtio & confecratio

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corporis, comme voulant dire que la partie de l'hoftie confacroit le calice; d'autres miffels portent; Hac commixtio confecrati corporis comme donc on a raffemblé dans la meffe toutes les pratiques differentes qui s'obfervoient autrefois, pour conferver celle-ci, on met une partie de l'hoftie dans du vin confacré, afin que mêlant ainsi le pain confacré avec le vin confacré, on communie encore fous les deux especes par une feule action, en prenant la partie de l'hoftie qui a trempé dans le Sang, comme l'ordonne un concile de Tours

rapporté par Burchard; Sacra oblatio de- Lib. cap. 9.1 bet effe intincta in fanguine Chrifti, ut veraciter prefbyter poffit dicere infirmo, cor pus & fanguis Chrifti.... ce qui femble. roit faire croire que ce fut d'abord pour les malades qu'on s'avifa de tremper une partie de l'hoftie dans le Sang de J. C. & que c'étoit une portion trempée qu'on confervoit pour eux, afin de pouvoir dire en les communiant: Que le Corps & le Sang de J. C. vous ferve pour la vie éternelle.

On commence à rompre l'hoftie avant que de donner la bénédiction, & après la bénédiction le prêtre met dans le calice la particule de l'hoftie qu'il a rompue; Poft quam benedictio Epifcopalis expleta eft, accipiens partem quam antea fregit, tenenfque

fuper calicem, frangat & dicat; Commixtio ;
dit un ancien miffel de Sarifbery: cela se
pratique à Paris aux meffes de mariage
& eft auffi dans l'ancien Pontifical de
Mande du tems de Durand; Dicto, Per om-
nia facula fæculorum, & refponfo à choro
Amen. Pontifex particulam hoftia quam in-
ter digitos fuper os calicis tenet, fuper pa-
tenam caute deponit, & data benedictione
amovens pallam corporalem de fuper calice
inclinans corpori Dominico, rejumpraque
illa hoftia particula, dicit, Et pax ejus fit
Semper nobifcum.

D. A-t-on de tout tems donné le baiser de paix à la meffe, & de quelle maniere cela s'eft-il pratiqué?

R. Le baifer de paix eft recommandé dans plufieurs Epîtres de faint Paul, dans Ch. 16.... l'Epître aux Romains, dans la premiere & la feconde aux Corinthiens; faint Pierre Ch. 3. v. dans fa premiere Epître, faint Justin, faint Ch.5. Cyrille de Jérufalem, & plufieurs autres

16.

Ch. 16.2.

2.

Peres recommandent la même chofe. Il fe donnoit dans les Eglifes d'Orient à l'offrande à caufe de ces paroles de J. C. Si faifant vôtre offrande à l'autel, vous vous fouvenez que vôtre frere a quelque chofe contre vous, laiffez-là vôtre offrande devant l'autel & allez vous reconcilier avec vôtre frere. Innocent I. ordonna de le donner avant

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