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Tom. 2.

tum preberi juffit. Amalaire dans fa lettre à Gonthard, n'étoit pas fi fcrupuleux de cracher après la communion.

Dans les anciens ftatuts des Chartreux Spicileg. il eft ordonné au prêtre de prendre la premiere ablution auffi-tôt qu'il a communié & avant de donner la communion aux autres; Sumpto fanguine facerdos omni tempore ftatim primam fumit ablutionem nullo intervallo interjecto. Enfuite de la communion le diacre purifie le calice avec du vin qu'il avale s'il a communié, & s'il n'a pas communié il le verfe dans la piscine.

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C'étoit auffi dans la pifcine que le prêtre lavoit fes mains après la communion. Quant aux prieres qui fuivent la communion, ce font des actions de graces pour remercier Dieu d'avoir participé au Corps & au Sang de J. C. à l'exemple du même Sauveur qui chanta un Cantique après la Cene, Hynno dicto. Saint Augustin en fait mention lorfqu'il dit qu'après avoir participé à un fi grand Sacrament, on conclud tout par l'action de graces: cela fe trouve encore dans les conftitutions Apoftoliques.

Auffi dans bien des endroits on regarde la meffe finie à la Poftcommunion, & à l'Ite miffa eft on s'en va : à Nôtre-Dame de Paris, à Rouen, & en quelqu'autres Eglifes les enfans de chœur s'en vont dès qu'on a dit

Ite miffa eft, & fans attendre Deo gratias ni la bénédiction. Les Chantres fortent aufli du chœur dans ces Eglifes après avoir chanté la communion fans attendre la postcommunion; c'est parce qu'ils n'ont plus rien à chanter: il femble cependant qu'ils devroient attendre l'action de graces qui fe fait à la postcommunion. Saint Auguftin dit que c'eft la conclufion de toute cette grande action, & comme dans les autres offices après l'oraison on dit le Benedicamus, la même chofe doit aufli fe faire à la messe.

En Carême les jours de feries après la post-communion, le prêtre ajoûte encore une autre priere avant laquelle le diacre dit, Humiliate capita veftra Deo,Tenez-vous profternez devant Dieu : c'eft qu'autrefois on difoit Vêpres en Carême immédiatement après la communion, & cette Collecte fervoit de post-communion, comme cela fe fait encore à Paris les derniers jours de la femaine-Sainte. C'eft pour cela que cette Collecte eft toûjours la même oraifon que celle de Vêpres. L'office de Vêpres aiant enfuite été féparé de la meffe, on en a retenu la Collecte à laquelle on a donné le nom de priere fur le peuple, & on peut juger par celle du jour des Cendres & de plu fieurs autres, que c'est une action de graces après la communion; Ut qui divino mune

Anim.

6.9.

re funt refecti, cæleftibus muniantur auxiliis. On n'avoit pas encore rompu le jeûne quand on difoit cette priere.

D. Pourquoi dit-on à la fin Ite miffa eft, ou Benedicamus?

R. C'étoit la coûtume de renvoier le peuple après chaque office. Dans les Conftitu tions apoftoliques on dit, Ite in pace. TerLib. de tullien le marque; Poft tranfacta folemnia dimiffa plebe. Saint Cyprien fe plaint de ceux qui portants encore l'Euchariftie, pasfoient de l'Eglife, d'où on les avoit renvoyé, pour courir aux fpectacles; Qui festim nat ad fpectaculum demiffus, & adhuc де rens fecum, ut adfolet, Euchariftiam. Saint Chryfoftome avoit coûtume d'avertir les fidelles de ne point fortir de l'Eglife qu'on ne leur eût donné congé; Ingreffus es in Ecclefiam, ne cas, nifi dimittaris.

Anciennement on ne difoit Ite missa est qu'aux jours aufquels le peuple devoit effec tivement s'en aller auffi-tôt après la meffe: s'il y avoit quelque autre priere à faire enfuite où le peuple dût fe trouver, on ne le renvoyoit pas; c'eft pour cela qu'on ne dit point Ire miffa eft aux jours de jeû ne, à cause de None ou de Vêpres, ni aux meffes des morts, après lefquelles on fait d'autres prieres pour eux : au lieu d'Ite miffa eft, on dit Benedicamus, qui ne fignific

point qu'on doive fortir. Dans un cérémonial de l'Eglife de Toul il eft dit qu'à la meffe de la nuit de Noël on dira Benedicamus, parce que les fidelles devoient refter pour les Landes qu'on ne difoit qu'après, au lieu qu'on les a depuis inferées dans la meffe & elles fervent de poftcommunion ou d'action de graces; In fine miffe dicitur benedicamus Domino, quia nundum datur licentia exeundi de Ecclefia.

D. Dites-nous pourquoi on donne la derniere bénédiction?

R. On a de tout tems donné la bénédic tion au peuple à la fin de l'office : on voit que chez les Juifs le grand Prêtre defcen- Rum. dant de l'autel élevoit fes mains fur le peu- 223 ple, difànt que le Seigneur vous beniffe;" Benedicat vos Deus. J.Č. avant que de monter au ciel, étendant les mains fur fes Difciples, les benit. Dans les Conftitutions apoftoliques, à la fin de la liturgie, le diacre dit: Inclinez-vous & recevez la béné→ diction; & l'Evêque prie difant: Dieu toutpuiffant, beniffez ceux qui fe profternent devant vous. Dans l'ordre Romain après le facrifice les affiftans lui demandent la bé nédiction difant; fube domne benedicere Donnez-nous M. vôtre bénédiction; & il répond; Que le Seigneur vous beniffe, Benedicat vos Deus. Enfin les grands offices

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comme Laudes, Vêpres, & la Meffe, se ter minoient par la bénédiction; & c'eft en ce Can. 47. fens que le concile d'Agde, défend de fortir de l'Eglife avant que l'office foit achevé, & que l'Evêque ait donné la bénédiction; Cum ad celebran las miffas in Dei nomine convenitur, populus non ante difcedar quam miffa folemnitas compleatur, & ubi Epifcopus abfuerit, benedictionem accipiat facerdotis. Cette bénédiction, comme j'ai dit, n'étoit que pour les offices folemnels, & encore quand l'Evêque officioit; elle n'appartenoit point à la meffe, auffi n'y a-t-on point encore d'égard : elle ne fe donne point à Lyon, à Auxerre, à Sens, à Bezançon, ni chez les Chartreux, & nulle part aux meffes des morts. A Reims, à Lyon, chez les Chartreux, le prêtre fait le figne de la croix avant que de quitter l'autel, comme il l'a fait au commencement de la meffe, en difant In nomine Patris, ou en commençant l'Introit, fans donner de bénédiction fur le peuple. Dans la meffe d'Illyricus il n'y a point de bénédiction après la communion; le prêtre aiant dit, Ite miffa eft, baise l'autel & s'en va. Dans la meffe de Ratolde de Corbie, après l'Ite miffa eft, le célébrant baife l'autel, & dit en s'en allant, Placeat tibi fancta Trinitas, &c. Cela eft dans plufieurs autres miffels, & dans les

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