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anciens ftatuts des Chartreux où la meffe est censée finie à Ite miffa eft ; après quoi le prêtre fait une inclination à l'autel & dit Pla ceat tibi fanita Trinitas, &c. ou bien il com mence l'heure de Sexte ou de None, s'il est tems de la dire, & ne dit le Placeat qu'après. A Auxerre les Chanoines ne donnent point la bénédiction, parce qu'ils prétendent que c'eft une marque de jurifdiction qu'ils n'ont pas les uns fur les autres ; le foudiacre y chante l'Epître à la gauche de l'autel; le prêtre dit l'Evangile au côté droit, & le diacre chante le Benedicamus ou le Requiefcat in pace tourné vers le peuple.

Il y a des Pontificaux qui ordonnent aux Evêques de ne pas donner la bénédiction à la fin de la meffe, comme font les fimples Prêtres, c'est parce qu'ils l'avoient déja donnée avant la communion.

A Milan le prêtre donnant la bénédiction dit: Benedicat nos divina majeftas Pater† & *Filius & fpiritus Sanctus †. & aux jours de fêtes on fait mémoire du Saint qu'on honore, & on dit Precibus & meritis N. Deus nos benedicat & perducat ad gloriam. paradifi. . Amen.

A Laon le prêtre donne la bénédiction après Ite miffa eft, en difant Adjutorium... Benedicat vos, divina majeftas, & una deitas, Pater, Filius... puis s'inclinant à l'autel, il

dit Placeat, baife l'autel, ôte fon chasuble,& dit ominus vobifcum... Initium fancti Evangelii,&c. La bénédiction folemnelle de l'Evêque ne fe donne qu'après l'Evangile. Autrefois à Chartres le prêtre qui donnoit la bénédiction à la fin de la meffe, devoit tenir la patene de la main droite, & dire Oremus avant Benedicat vos, ce qui a été obfervé jufqu'au miffel de 1640. Celui de Meaux de 1545. marque à la bénédiction, Adjutorium.... Sit nomen, &c. Oremus. Benedicat vos divina majeftas, & una deitas, Pater, Filius.,.. A Angers les Chanoines reçoivent la bénédiction à genoux, ce qui ne fe fait ni en Italie, ni en Espagne, & prefque nulle part ailleurs en France. L'Evêque de Chalon fur Saone fut maintenu en poffeflion de mettre en officiant une chaire fur le mar chepied de l'autel, & de donner feul la bénédiction à trois fois, & il fut défendu au Doyen & aux autres de s'attribuer les mêmes droits, par Arreft du Parlement de Dijon de l'an 1654. Et par un autre de l'an 1655. les Doyen & Chanoines font obligez de fe mettre à genoux quand l'Evêque donne la bénédiction.

Les fimples Prêtres donnoient ordinairement la bénédiction, même aux meffes baffes, en faifant trois fignes de croix fur le peuple, l'un au milieu,& les deux autres aux

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deux côtez, de la même maniere qu'ils falüent le peuple lors qu'ils prêchent; les Evêques font encore trois fignes de croix fur chaque perfonne lors qu'ils donnent la bénédiction.

Le miffel de Poitiers de 1580. défend de donner la bénédiction à la premiere & à la feconde meffe du jour de Noël, lorfque ces meffes fe difent à voix baffe ; c'étoit peut-être de peur que le peuple ne fe crût congedié par cette bénédiction, & difpenfé d'entendre la troifiéme meffe. Celui de Milan de 1560. défend de dire le Confiteor à la feconde & à la troifiéme meffe, & In principio à la fin de la premiere & de la feconde.

D. Le dernier Evangile a-t-il quelque rapport à la meffe?

R. Le dernier Evangile, fçavoir In prins cipio eft plûtôt le commencement de l'ac tion de graces que la fin de la meffe; on ne le difoit point autrefois, cela s'observe encore à Lyon & chez les Chartreux; à Paris, à Langres, à Meaux, à Bezançon,

Metz & à Clermont,le prêtre le dit en s'en retournant à la Sacriftie: auffi dans les Eglifes où on l'a introduit, le chœur n'y a point d'égard, & fouvent on chante Sexte dans ce tems-là.

Les Carmes difent le Salve Regina avant

l'Evangile In principio, & montrent que l'us n'eft pas plus de la meffe que l'autre, les peuples s'en fretournent prefque par tout après la bénédiction fans attendre l'In principio. Dans les conftitutions des Jefuites, qui font des plus modernes, on laiffe au choix du prêtre de dire après la meffe, In principio ou l'Evangile Loquente Jefu ad turbas extollens vocem quedam mulier, &c. C'eft Pie V. qui dans la nouvelle édition du miffel Romain a le premier ordonné de lire le commencement de l'Evangile de faint Jean à l'autel, ce qui a donné occasion à cette pratique c'eft la dévotion des peuples qui demandoient qu'on lut fur eux l'Evangile, insenfiblement on s'accoûtuma à lire celui de faint Jean à la fin de la meffe, comme on le lit après l'administration du Baptême.

Il y a des miffels comme celui de Jumieges, où à la fin de la meffe on beniffoit le pain avec les prieres ordinaires, Adjutorium, &c. Benedic panem iftum, ficut benedixifti quinque panes....

Dans les anciens ftatuts des Chartreux, après la meffe pour action de graces on dit feulement à genoux Pater nofter. Il n'y a que cela auffi pour la préparation.

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De l'origine de l'office divin, & des noms differens qu'on lui a donné.

'EST un devoir fi naturel à l'homme de louer Dieu & de le prier, qu'il ne faut pas s'étonner fi l'Eglife de tout tems en a fait fa principale fonction.

On ne peut faire attention aux grandeurs & aux perfections divines, ni aux obligations que nous avons à Dieu, fans nous répandre en des cantiques de louanges. Le Prophete nous reprefente les cieux & les êtres inanimez, comme publians par leur

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