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fin du facrifice. Le concile d'Agde appelle ainfi l'office du matin & celui du foir; conclufione matutinarum, vel vefpertinarum miffarum.

Can. 3.

On l'appelle prefentement le Breviere; Quafi breve orarium, l'office divin abregé, où l'abregé de nos prieres, parce qu'on y trouve un précis des lectures de la Bible & des Peres, un précis des prieres, des inftructions & des loüanges de Dieu; trois chofes aufquelles on peut rapporter tout l'office divin; on loüe Dieu par les pfeaumes & les cantiques; on s'inftruit par les lectures de l'Ecriture & des faints Peres; & on termine l'office par la priere des verfets & des collectes.

Raoul Prévôt de Tongres dit, que ce fut principalement en faveur des Miffionnaires apoftoliques qu'on abregea d'abord l'office, & que les Cordeliers s'en fervirent à cause qu'ils alloient faire des Miffions; ils prirent l'office qu'on chantoit dans la Chapelle du Pape à faint Jean de Latran, qu'on Propof. abregeoit fouvent à caufe de la multitude d'affaires dont les Cardinaux étoient chargez. Il ajoûte que le pape Nicolas III. ordonna en 1277. que ce Breviaire fut defor mais celui de l'Eglife de Rome, & fit ôter tous les autres livres d'offices & de chant. D'où vient qu'il appelle le Breviaire Ro

5.

main, le Breviaire des Cordeliers; Unde hodie Roma omnes libri funt novi, & Francifcani: & il fe plaint de la multitude de fêtes de faints Cordeliers dont ce Breviaire étoit chargé de fon tems; faint Fran çois y étoit folemnel avec octave; fainte Claire & plufieurs autres que Pie V. a fait retrancher. Bien avant ce tems, Abelard fe plaignoit qu'il n'y avoit que l'Eglife de faint Jean de Latran à Rome où l'on dît l'ancien office Romain, & qu'on ne le difoit en aucune autre église de cette ville, pas même dans la Chapelle du Pape : c'eft dans une lettre écrite à faint Bernard; Sola Eeclefia Lateranenfis antiquum tenet officium, nulla filiarum fuarum in hoc cam fequente, nec etiam ipfa Romani palatii Bafilica. On trouve l'office divin, nommé Breviaire par le Micrologue, qui vivoit environ l'an 1180. dans la lettre des Evêques affemblez à Lyon, pour renvoyer faint Robert de l'Abbaie de Câteaux à celle de Molesme, cefut en 1099. Il eft dit que tout ce qu'il avoit apporté de Molefme resteroit à Câteaux,hormis un Breviaire que ceux de Câteaux rendront après qu'ils l'auront tranfcrit; c'étoit un livre de prieres ecclefiaftiques auparavant on le nommoit orarium, ou liber precationum, avant qu'on lut abregé; il ne l'avoit jamais été davantage que dans celui du Cardinal

Sainte

fainte Croix, qui n'avoit jamais que

neuf

leçons. Turfelin dit qu'on permit à faint Lib. ult. François Xavier de s'en fervir dans fes Mif- vis. c. so fions. Nous voions l'ufage du Breviaire Romain recommandé par Haiton Evêque de Bafle dans fes ftatuts de l'an 824: les Can. 14. Prêtres, dit-il, ne manqueront jamais aux heures Canoniales, foit du jour, ou de la nuit, comme il est en ufage en l'Eglife Ro maine.

Quel étoit autrefois le nombre des Heures

L

Canoniales.

49. .

4. 10.

b. 3.

ch. 16,

E nombre des heures Canoniales n'a pas toûjours été de même dans toutes les Eglifes. Nous trouvons dans les Actes des Apôtres qu'ils étoient'en priere à l'heure de Tierce, lorfque le Saint Esprit defcendit fur eux ; que S. Pierre prioit à l'heure de Sexte; qu'à l'heure de None S. Pierre & S. Jean montoient au Temple pour prier; que faint Paul & Silas prioient au milieu de la nuit. C'étoit à l'imitation des Juifs qui partageoient le jour en quatre heures égales, ausquels ils alloient prier au Temple,c'eft à dire Tierce, à Sexte, à None, & à Vefpres. L'Auteur des conftitutions Apoftoliques prescrit la priere au matin, à Tierce, à Sexte, Lib. 8. à None, au foir & au chant du coq, c'est à 40. dire à minuit, ufque ad galli cantum. S. Cy

Lib. 3.

prien marque le matin & le foir avec les heures de Tierce, Sexte & None. S. Bafile,S. Jerôme, S. Ambroife parlent des fept heures canoniales.Tertullien fait mention de Tierce, Sexte & None. L'Auteur de la lettre à la vierge Demetriade, qu'on croit être Pelage, lui prefcrit de prier le matin,à Tierce,à Sexte, à None, & au foir. Saint Jerôme dans la lettre à la Dame Leta lui marque les mêmes heures. Caffien rapporte que les Moines de la Paleftine & de la Mefopotamie prioient aux mêmes heures ; mais que les Moines d'Egypte n'avoient que deux heures deftinées à la priere, fçavoir le matin & le foir; mais dans la fuite ils y ajoûterent Tierce, Sexte &

None.

S. Epiphane témoigne que de fon tems en Chypre on ne prioit que le matin & le foir. Cap. 2. Dans la fuite on multiplia ces heures. Saint Fructueux Evêque de Brague dans fa Regle ordonna dix heures pour l'Office Divin; Prime, Seconde, Tierce, Sexte, None, la douziéme heure, l'entrée de la nuit, auparavant minuit, après minuit, & le matin. Saint Cap. 1. Colomban dans fa Regle fait mention de neuf, le commencement de la nuit, minuit, matines, prime, tierce, fexte, none, vêpres & complie. Toutes ces chofes paroîtront davantage dans la fuite de ce Traité. Philon Juif parlant des Effeniens, dit feulement qu'ils prioient le matin & le foir.

On voit dans les Capitulaires d'Hincmar 4. 9. de Reims de l'an 853. que la récitation de l'office aux heures canoniales étoit d'obligation pour les Prêtres ; mais qu'ils pouvoient prévenir ces heures en le disant en particulier. Après l'office du matin, dit Hincmar, le Prêtre s'acquittera du fervice qu'il doit, Prime, Tierce, Sexte & None, à la charge de les dire enfuite publiquement aux heures convenables par Luimême, s'il eft poffible, ou par d'autres Clercs. Voila une des plus anciennes preuves de l'obligation de réciter l'Office en particulier.

Des veilles de la nuit.

A coûtume de fe lever la nuit pour chan

Lier les lounges de Dieu eft tres-ancienne.

J'ai déja dit que David le faifoit, que S. Paul & Silas l'obfervoient. Tertullien marque Lib. affez que cela fe faifoit de fon tems. Cum ad uxor. per noctem exurgis oratum..... Meminerint etiam per noctem adorandum Deum fibi esse. Saint Jerôme écrivant à la vierge Euftochium lui recommande de fe lever deux ou trois fois la nuit. Noctibus bis terque furgendum. Dans la lettre à Sabinien il dit que toute l'Eglife fait retentir les nuits des hymnes à l'honneur de J. C. Dans la lettre à Ripar il refute Vigilance qui condamnoit les veilles, & il les juftifie par les paroles de J.C.Veillez, Vigilate ; par David qui fe levoit

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