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pour moy. Dans la fuite on y ajoûta plufieurs Saints qu'on nommoit; & pour garder l'uniCap. 15. formité, le troifiéme concile de Ravenne ordonna de ne fe fervir que de celle qu'il pref crivit, qui eft celle que nous fuivons où l'on nomme la sainte Vierge, S. Michel, S. JeanBaptifte, S. Pierre, S. Paul. Quoniam in confeffionibus que fiunt publicè in introitu missa varii diverfimodè confitentur, ftatuimus & de cetero obfervari pracipimus confeffiones hujus modi fieri fub hac forma. CONFITEOR Deo omnipotenti, B.Maria virgini, B.Michaëli Archangelo, B. Joanni-Baptifta, fanctis Apoftolis, Petro & Paulo, & omnibus fanctis.

D. Expliquez-nous quand & de quelle maniere on a dit le Mifereatur & Indulgentiam? R. Ces deux prieres font l'abfolution publique que le Prêtre donne aux fidéles affemblez qur viennent de détefter leurs fautes & paroître pénitens par la confeffion qu'ils en ont faite: aufli dans le miffel Mozarabique ces deux prieres font appellées abfolutio ad populum. En plufieurs endroits le Prêtre difoit, Fratres & forores mifereatur veftri omnipotens Deus.

Dans plufieurs Eglifes l'Evêque prend fa croffe, & fe tournant vers le peuple dit, In lulgentiam abfolutionem, &c. comme pour lui donner l'abfolution; cela paroît dans un ancien miffel de Bayeux: Dicto confiteor Sa

cerdos & Diaconus convertunt fe ad plebem, ut dicat Sacerdos Indulgentiam abfolutionem. D. Pourquoi le Prêtre fait-il le figne de la croix en difant Indulgentiam... . tribuat vobis omnipotens.

R. Le Prêtre à ces paroles Tribuat vobis omnipotens fait le figne de la croix, parce qu'elles étoient autrefois fuivies d'In nomine Patris & Filii, qu'on accompagne ordinairement du figne de croix; & encore le Jeudi faint quand l'Evêque abfout les pénitens il ne fait pas le figne de la croix pendant Indulgentiam, mais à ces paroles qui fuivent, & qui terminent l'abfolution, Benedicatvos omnipotens Deus, Pater & Filius & Spiritus fanctus. Les Carmes & les Jacobins ne font point de figne de croix à Indulgentiam. On ne fait donc le figne de la croix en donnant l'abfolution que parce qu'on l'accompagnoit d'In nomine Patris, &c. qu'on a retranché de l'Indulgentiam.

D. Comment fe faifoit autrefois l'entrée du Prêtre à l'autel ?

R. Selon l'ordre Romain le Célébrant étant habillé,& tous ceux qui l'accompagnoient étant prêts, il faifoit figne,ou donnoit ordre de chanter l'antienne appellée Ingreffa, ou l'In troite: & pendant ce tems fe faifoit la marche du Célébrant & de fes Miniftres de la facristie à l'autel qui alloient proceffionel

tion des trois perfonnes de la fainte Trinité, pour implorer le fecours divin, & offrir en même tems le facrifice au nom des trois. En quelques Eglifes au lieu de ces paroles seules In nomine Patris & Filii & Spiritus fancti, on difoit en faifant des fignes de croix, In nomine Patris & Filii, & Spiritus fancti fit fignatum & confecratum & benedictum hoc facrificium. D. Y a-t-il long-tems que le Prêtre dit au bas de l'Autel l'antienne Introibo, & le pfeaume Judica.

R. Non: dans quelques miffels, comme dans celui de Sens de l'an 1489. au lieu d'Introibo, le Prêtre dit en entrant à l'Autel: Intret oratio mea in confpectu tuo Domine. Dans un ancien miffel de Châlons fur Marne le Prêtre dit Introibo & le pfeaume Judica dans la facriftie aprés avoir pris l'étole, & avant

que de mettre la chafuble : les Chartreux, les Dominicains, les Carmes & autres ne le difent point; on ne le difoit point encore à l'Autel à Paris dans le Miffel dont on fe fervoit avant 1608. Le pfeaume Judica n'étoit que de dévotion dans plufieursEglifes;l'ufage de le réciter vient de l'antienne Introibo qu'on difoit en entrant àl'Autel,comme fait encore l'Evêque dans la bénédiction d'un Autel, qui commence en difant, Introibo ad altare Dei. De myft. Saint Ambroife dit que les Neophytes récitoient auffi Introibo allant des fons à l'autel;

1.8.

à l'occaffion de l'antienne on dit enfuite le

pleaume Judica, d'où l'antienne étoit tirée, excepté aux Meffes des morts & au tems de la Paffion où l'on a retenu l'ancienne pratique de ne dire que l'antienne Introibo. Ce pleaume doit être regardé comme une préparation au facrifice ou à la communion. A Rheims le Célébrant dit Introibo dans la facriftie, vers le Crucifix, puis on va à l'Autel où il ne monte qu'à l'Offertoire jusqueslà il est dans une chaire à bras tourné vers le peuple; il porte un mouchoir à son petit doigt gauche.A Sens on dit le pfeaumefudica dans la facristic avec le Confiteor, le Célébrant fait à l'Autel, étant à genoux, une longue proftration, & y monte en difant Aufer. D. Pourquoi dit-on le verfet Adjutorium en faifant le figne de la croix?

R. Pour invoquer le nom de Dieu avant que de commencer ce facrifice; on a joint le figne de la croix à ce verfet Adjutorium noftrum in nomine Domini, comme à cet autre, In no mine Patris & Filii,pour marquer que c'eft par la croix que J. C. nous a mérité toute forte de fecours, & que c'eft par fa médiation que nous efperons les recevoir du Pere. C'est ainfi l'ufage de l'Eglife de faire le figne de la croix quand on invoque le nom de Dieu In nomine Domini, comme quand on dit Adjutorium, Sit nomen Domini, ou In nomine Patris. D. Expliquez-nous l'origine du Confiteor

à la Meffe, & les manieres differentes dont cette confeffion s'est faite.

R. La confeffion de fes pechez a été de tout tems une préparation au facrifice. Saint . Cor. 11. Paul la recommande, Que l'homme s'éprouve foi-même. On avertiffoit les fidéles de fe purifier avant que de recevoir le Saint des Saints, Sanita fanctis ; à plus forte raison ceux qui alloient l'offrir devoient être faints: mais cette confeffion qui eft la préparation au facrifice se faifoit dans la facristie; depuis on la fait au bas de l'autel, & la confeffion du Prêtre eft suivie de celle des affiftans qui le préparent par cet acte public de la pénitence à affifter au facrifice. Originairement le Prêtre venant à l'autel s'inclinoit profondément comme on fait à Rome le Vendredi faint, faifant quelque priere humiliante qui s'eft réduite à la formule du Confiteor ; c'étoit une préparation du Prêtre avant que d'approcher de l'autel, de s'incliner & de s'humilier, détestant ses pechez, & paroiffant comme un pénitent en fuppliant.

On frapoit la poitrine en difant Confiteor, & non pas à Mea culpâ. Saint Auguftin dit en In Pf.G. plufieurs endroits, La confeffion des péchez eft fi fort connue de tout le peuple, que lorsque In Pf.7. dans une leçon il entend prononcer le nom de confeffion, foit en matiere de louange ou de pénitence, il fe frappe auffi-tôt la poitrine; &

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