que

divin prefque de la même maniere que faint Céfaire. Il paroît par ces deux regles qu'il n'y avoit que deux nocturnes à l'office de la nuit, avec plufieurs leçons, que ces leçons étoient très longues, qu'elles avoient quelquefois trois ou quatre pages; Tres aut quatuor paginas: qu'à la priere du matin nous appellons les Laudes, on difoit Magnificat & Gloria in excelfis aux jours folem nels. On voit auffi par le canon du deuxié me concile de Vaison, dont faint Céfaire avoit compofé les canons, qu'on difoit fouvent Kyrie eleifon à tous les offices; Ut Kyrie eleifon ad matutinas & ad missas, & ad vefperam frequentent: qu'on difoit Gloria Patri à la fin de chaque pfeaume, comme il eft prefcrit par le cinquième canon de ce concile; Ut in omnibus claufulis pfalmorum poft Gloria, dicatur Scut erat...in univerfis Ecclefiis.

Il paroît par Caffien que d'abord il n'y avoit qu'un moine qui difoit le pfeaume, & qu'à la fin de chaque pfcaume tout le chœur difoit Gloria Patri..., en Occident; enfuite on introduifit l'ufage de faire chanter les Pleaumes par tout le chœur, ce que faint Céfaire établit dans fon Eglife, comme il paroît par un de fes fermons qui eft le 288. de l'Apendix de faint Auguftin. L'auteur de Edit. no. la vie de faint Céfaire rapporte auffi qu'il

permit aux laïques de chanter avec le clergé, afin d'occuper fon peuple à chanter Lib. 1. l'office, & d'empêcher qu'il ne s'amufât à caufer dans l'Eglife.

Бар.

Nous trouvons la difpofition de l'office divin mieux reprefentée dans la Regle de S. Benoît; on croiroit d'abord que ce Saint qui étoit Romain, auroit donné à fes Moines l'office de l'Eglife de Rome, cependant il marque dans fa Regle qu'il ne fuivoit pas Sap. 13. en tout les ufages de cette Eglife, puifqu'il ordonne de dire tous les jours de ferie à Matines, que nous appellons Laudes, un cantique tiré des Prophetes, comme le pratique l'Eglife Romaine; Canticum unum quodque die fuo ex Prophetis, ficut pfallit Ecclefia Romana. Il paroît par là qu'il fe conformoit quelquefois à Rome, mais qu'il ne la fuivoit pas toûjours; autrement il n'auroit eu qu'à fuivre tout ce qui fe difoit dans l'office de Rome : de plus il laissa à la difpofition de chaque Abbé ou Superieur de changer l'ordre des pfeaumes comme il le jugera à propos, ce qu'il n'auroit pû preferire, s'il eût voulu que fes Religieux fe fuffent conformez à l'office de Rome,

Bien des gens croient que nous n'avons pas cette Regle dans toute fa pureté, qu'on y a ajoûté bien des choses qui n'ont été en ufage que dans les fiécles pofterieurs, fur

tout pour l'office divin, que Theodmar & les Religieux du Mont-Caffin, au tems de Charlemagne, auroient bien pû avoir mis cette Regle dans l'état que nous l'avons aujourd'hui, parce que l'office divin eft affez femblable à ce qu'en preferit la Regle de Chrodogand évêque de Metz, qui eft poftérieure à S. Benoît; mais quoiqu'il en foit, voici comme l'office eft difpofé dans la Regle de S. Benoît les vigiles commencent

par

Deus in adjutorium.... Domine labia.... le pfeaume Venite exultemus, qu'on chante alternativement; après on dit l'hymne appellée Ambrofianum, compofée par faint Ambroife, enfuite on chante fix Pleaumes alternativement, après lefquels on dit le verfet, & l'Abbé donne la bénédiction ; 'on s'affit enfuite & on lit trois leçons, à la fin de chacune il y a un répons, & au dernier des trois on dit Gloria Patri, au commencement duquel tous fe levent. Les leçons font de l'ancien ou du nouveau Teftament, ou des fermons des Peres. On chante enfuite fix autres Pfeaumes,puis on dit une leçon de l'Apôtre qu'on devoit fçavoir par cœur, on finiffoit par un verfet, & Kyrie eleifon.

L'été où les nuits font moins longues au lieu de trois leçons on n'en difoit qu'une &un répons; mais toûjours les douze Pleau

mes

Les nocturnes du Dimanche étoient bien plus longs; après avoir chanté fix pfeaumes on lifoit quatre leçons avec leurs répons, puis on lifoit fix autres pfeaumes, fuivis de quatre autres leçons & de leurs répons; on difoit enfuite trois cantiques qui étoient encore fuivis de quatre leçons tirées du nouveau Testament; à la fin du quatrième répons l'Abbé commençoit le Te Deum, & enfuite lifoit l'Evangile ; après le Te decet laus & la bénédiction on commençoit les Matines ou Laudes, à la fin defquelles le Prieur difoit le Pater à haute voix, afin que fi quelqu'un avoit quelque chofe contre un autre, il fût porté à pardonner en entendant ces paroles: Remettez-nous nos dettes comme nous les remettons aux autres. Il n'y avoit point d'autre oraifon pour la conclufion des offices.

Les fept petites heures font Matines ou Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres & Complics. Les quatre petites heures commencent par Deus in adjutorium, & font compofées de trois Pfeaumes, une leçon, un verfet, & le Kyrie enfuite.

Saint Benoît ordonne de dire le Pfeautier chaque semaine, Si quelqu'un n'eft pas content de la maniere dont il a diftribué les Pfeaumes, il permet de les difpofer autrement, pourvû qu'on dife le Pfeautier tout entier : car, dit-il, c'est le moins que nous

difions en une femaine ce que nous lifons que nos Peres récitoient chaque jour avec ferveur. Ordinairement on fe le

voit à la huitiéme heure de la nuit pour les nocturnes, c'est-à-dire à deux heures; les Dimanches on fe levoit plus matin. Pour l'été, c'est-à-dire depuis Pâques jufqu'en Novembre, il ne regle point le tems précis de commencer les vigiles; il veut feulement qu'on les regle de maniere qu'on puiffe commencer Matines au point du jour : fi par malheur on s'étoit levé trop tard, on abregeoit quelque chofe des leçons ou des répons, pour dire toûjours Matines, ou les Laudes, au point du jour. Aux fêtes des Saints & autres folemnitez on faifoit comme le Dimanche, excepté qu'on difoit les Pleaumes, les antiennes & les leçons propres du jour.

Difpofition de l'Office des anciennes Eglifes

de France.

E concile d'Agde qui eft un de nos

Lplus anciens conciles, marque de quel

le maniere l'office fe devoit faire par tout après avoir recommandé l'unifor mité dans l'Eglife, il dit qu'on chantera les Pfeaumes à deux chœurs, qu'on les terminera par des collectes, qu'on mettra

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