Ep. 11.

Lib. s.

Ep. 17. Lib. 9.

Ep. 3.

Lib.4 parlant de Claudien frere de faint Mamert, évêque de Vienne, lui fait éxercer l'office de chantres, commençant le chant des pfeaumes, & marquant les leçons qu'il falloit chanter au chœur ; Pfalmorum hic modulator & phonafcus: quelquefois les clercs & les moines chantoient ensemble le même office; Vigilias quas alternante multitudine monachi clericique pfalmicines concelebraverant, dit Sidoine. Il louë auffi Faufte évêque de Riez, d'avoir transposé dans cette Eglife l'office & le chant qui s'obfervoit à Lerins. Saint Jerôme dans fa lettre au moine Ruftic, lui recommande de dire le pfeaume en fon rang, & d'y chercher plûtôt la dévotion du cœur que la douceur de la voix; Pfalmum dicas in ordine tuo, in quo non dulcedo vocis fed mentis affectus quæritur. Dans les Regles de faint Hilarion, de faint Macaire, de Serapion, il est défendu de chanter qu'on n'en ait reçû l'ordre de l'Abbé. Dans la Regle de faint Aurelien, les moines devoient chanter l'un après l'autre; Ut in ordine pfallendi vicibus fibi fuccedant monachi: aux grandes festes on faifoit chanter par quatre moines. Les moines prirent en peu de tems le chant à deux chœurs. Dans la vie de faint Agricole évêque d'Avignon, qui avoit été tirée de l'abbaïe de Lerins, il eft dit qu'il faisoit

chanter à deux chœurs dans fon Eglife com→ me on faifoit dans les monafteres; Horas canonicas eodem modo quo folerent in monafteriis alternis videlicet cantibus voluit recitari. On croit que faint Benoît fuppofe le chant à deux chœurs dans fa Regle, ordonnant que l'efprit foit attentif à ce que la bouche chante dans l'office; Ut mens neflra voci concordet. Dans celle de faint Fructueux il eft dit qu'on chantera en chœur furgentes per choros recitent pfalmos. On pourroit peut-être croire que les moines récitoient feulement, à deux chœurs, mais qu'ils ne le chantoient pas ; mais on ne peut entendre de la fimple récitation Caffien lorfqu'il dit qu'il y avoit des moines qui chantoient mélodieufement de certains pleaumes; Quidam vicenos pfalmos antipho-Lib. 2: ca narum protelatos melodiis. Dans la Regle de " faint Ifidore on laisse la liberté de chanter ou de pfalmodier, afin que par cette diver~ fité l'efprit foit moins ennuié; In vigiliis re-Cap. Ti citandi aderit ufus, in matutinis pfallendi canendique confuetudo, ut utroque modo fervorum Dei mentes diverfitatis oblectamento exerceantur. Saint Fructueux ne parle que de la récitation: & dans la vie de faint Etienne d'Obazine on voit que fes moines ne faifoient que réciter, comme quand on Tom. Mifcell lit, & qu'ils ne chantoient point; Monachi Bal

2.

Вави

4

Lib. 2. c.

76.

fubmiffe cantant imo nec cantant, fed quafi legendum cum fumma devotione horas diei concelebrant

Quant aux femmes on leur permettoit auffi de chanter dans l'Eglife: le filence que faint Paul leur impofe dans ce lieu faint & dans les affemblées ne regarde à proprement parler que l'inftruction. On voit dans Lib. 1.6. faint Ifidore de Damiette que les femmes chantoient dans l'Eglife; & faint Grégoire de Nazianze loue fa mere de garder un filence profond dans l'office, & de n'ouvrir la bouche que pour chanter & pour répondre au prêtre qui célébroit: c'étoit l'Amen que le peuple répondoit à tout ce que le célébrant difoit. Les capitulaires donnent encore la permiffion aux femmes de chanter aux inhumations, & de faire avec les hommes alternativement deux choeurs ; c'étoit apparemment pour étoufer par ce moien une infinité de fuperftitions & de reftes du paganisme qui fubfiftoient encore en France dans ces fortes d'occafions; Que de paganorum ritu remanferunt. Les hommes entonnoient Kyrie, & les femmes réponLib.4.c. doient enfuite; Viris inchoantibus mulieribufque refpondentibus, alta voce canere ftudeant.

194.

Quant aux Religieuses, saint Augustin dans fa Regle leur recommande de chanter

dans leur oratoire; In oratorio pfalmis & Et.109. hymnis cum oratis Deum, hoc verfetur in corde, quod profertur in voce, & nolite cantare, nifi quod legitis effe cantandum: quod autem non. ita fcriptum eft, ut cantetur, non cantetur: Saint Auguftin ne dit point fi les Religieufes chantoient à deux chœurs, elles pouvoient avoir en cela des ufages differens, comme les moines où fouvent un feul chantoit, pen dant qu'on chantoit à deux chœurs dans d'autres monafteres. Le fecond concile de fan.59% Chalon fur Saone en 813. preferit aux Religieufes le chant & l'office, de la même maniere que celui d'Aix-la-Chapelle en 816. l'ordonne aux chanoines. Sanctimoniales in monafterio conftituta habeant ftudium in legendo, in cantando, in fpalmorum celebratione, & horas canonicas celebrent.

Les Religieufes de Poiffy chantent l'office avec les Jacobins chaque verfet alternativement, comme font les Beguines en Flan dres avec les Ecclefiaftiques dans les Begui gnages: au Te Deum l'orgue fait un verfet, les Jacobins l'autre, & les filles le troifiéme on appelle celle qui officie la Damadaire, pour dire la Dame hebdomadaire ; chez les Religieufes de S. François c'eft ordinairement un Cordelier qui fait le célébrant & les Religieufes chantent en cheur l'office.

Si le Clergé & les peuples étoient debout ou affis pendant l'office.

'Eft une maxime generale dans tous

ceux qui ont écrit des divins offices de chanter toûjours les pfeaumes debout. Pfal mos ftantes dicimus, dit Durand. On voit dans Caffien que les moines étoient affis, parce qu'ils ne chantoient pas, & qu'ils ne faifoient qu'écouter celui qui chantoit, à peu près comme nous faifons aux leçons & à l'épitre, & encore, felon Caffien, cela ne fe pratiquoit que chez les moines de la Thebaide, & cela à cause que leurs corps étoient attenuez & affoiblis par des travaux contínuels & des macerations fans relâche; car les autres moines, comme ceux de Néocefarée, de Syrie, & autres, chantoient les pfeaumes tous ensemble debout. S. Bafile dit qu'après avoir donné quelque temps la contemplation, ils fe levoient tous pour chanter des pfeaumes: A contemplatione furgentes ad pfalmodiam inftituuntur. Saint Homil. Chryfoftome dit que les moines de Syrie al14. in 1. loient au chœur les bras étendus & debout. Adftantque facro choro, expanfijque manibus concinunt hymnos. Cette maniere de chanter les pfeaumes debout vient de l'Ange même

Lib. 2. c.

$2.

Ep. 63.

Tim.