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Exod. 17.

Genef.. qu'on ait prié Dieu affis; Abraham prioit debout; Stabat coram Domino. Moïfe prioit les bras étendus ; Salomon aiant ordonné une fête fe profternoit devant l'autel pour invoquer Dieu; Flexis genibus, & palmis 3. Reg. 6. in calum extenfis.Daniel & Efdras font marquez dans la même fituation lors qu'ils priojent.Elie prioit la face courbée jufqu'aux Efd. 10. genoux; Efdras étoit profterné contre terre même le jour du Sabat.

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Depuis que le Temple eut été bâti, & que le peuple s'y fut affemblé pour prier, on ne le vit jamais affis; Stetit omnis populus Les Levites avertiffoient le peuple de fe tenir debout pour louer le Seigneur; Sur gite benedicite Domino: dans l'Evangile on voit le Pharifien prier debout felon la coû tume des Juifs. Saint Paul étant à Tyr prioit à genoux; Pofitis genibus adoravimus. J. C. pria le vifage profterné contre terre, faint Etienne à genoux : on n'a jamais vû prier affis. Saint Juftin, Tertullien & les anciens Auteurs marquent que les fideles prioient ordinairement à genoux, excepté les Dimanches qu'ils prioient debout; Die dominico de geniculis adorare nefas ducimus. L'empereur Theodofe fe profterna le vifage contre le pavé ; Pronus humi abjectus, dit Theodoret. Saint Jean Damacene traite De heref d'hérétiques des gens qui ne prioient ja

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mais que debout fans s'agenouiller, & les appelle Agoniclites, qu'auroit-il dit de ceux qui font presque toûjours affis dans l'Eglife: Agonoclita funt, qui quoties orant genuflectere provoluique nolunt, fed femper ftantes precantur. Saint Optat dit que le peuple n'étoit jamais affis dans l'Eglife; Popu- Lib. 4. lus in Ecclefia fedendi non habet licentiam, & qu'il n'y avoit que l'Evêque & les prêtres qui le fuffent.

Caffien rapporte plufieurs raifons pour lefquelles on obligeoit les moines d'être debout à l'office, & non à genoux. 1. Pour ne point fuccomber au fommeil qui les accabloit; & n'eft-ce pas dans l'Eglife qu'on voit des gens s'endormir dès qu'ils font affis? 2. Pour éloigner d'eux les diftractions. 3. Pour refuser à leur corps l'aifance & le repos qu'on trouve à prier à genoux plûtôt que debout. Il accufe de fenfualité & de délicateffe de chercher dans la priere des postures commodes & des fituations.

Saint Céfaire d'Arles nous apprend que les diacres avoient soin de marquer aux fideles la maniere avec laquelle ils devoient prier dans l'Eglife; que quelques-uns abufant de la coûtume de prier debout, ne se mettoient pas même à genoux quand le diacre le marquoit, difant flectamus genua, Homil. avertiffant ainfi le peuple de s'agenouiller, 34.

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& il fe plaint de ceux qui ne daignoient pas même remuer de leur place on les voit, dit-il, tout droits comme des colomnes; velut columnas erectas ftare confpicio ; & veut, excepté les malades qui s'inclineront feulement, inclinati, que tout le monde fe profterne par terre & prie dans cette posture humiliante,

Dans une autre homelie il prêche contre ceux qui abufant de la permiffion qu'il avoit donnée aux infirmes de s'affeoir quelquefois durant la meffe, étoient affis fur leurs genoux, ce qui eft encore affez ordinaire aux femmes. Ce Saint les reprend fortement; voici fes paroles: Il y a quel » que tems que je confeillai en vrai pere, & » que je priai même ceux qui avoient mal » aux pieds ou qui font boîteux, que quand » on lit quelque hiftoire ou quelque leçon » trop longue, ceux qui ne peuvent fe tenir debout, euffent à s'affeoir humblement & avec filence; mais à prefent quelques filles » parmi nous se perfuadent pour cela que tout » le monde, ou pour le moins celles qui fe

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portent bien, peuvent en faire de même ; » car dès qu'on commence à lire la parole de » Dieu, elles fe couchent à terre comme fi » elles étoient dans leurs lits je vous prie » donc, vénérables filles, & je vous en aver→ "tis en pere, que quand on lit les leçons,

ou qu'on prêche la parole de Dieu, aucune « de vous ne fe couche ainfi par terre, fi ce « n'eft celles qu'une grande infirmité empêche de fe tenir debout, encore ne faut-il «e pas qu'elles foient ainfi couchées, mais « qu'elles s'affoyent & qu'elles écoutent tran- « quillement & avec attention ce qu'on dit; « Unde rogo vos, venerabiles filiæ, & follicitudine paterna commoneo, ut quando aut Lectiones leguntur, aut verbum Dei pradicatur, nulla fe in terram projiciat ; nifi forte quam gravis infirmitas cogit; fic tamen ut non jaceat, fed magis fedeat... On ne permet donc qu'aux infirmes de s'affeoir, & encore au tems feul qu'on fait des lectures, ou que l'on prêche. On entendoit la prédication debout quand on n'étoit pas infirme; & il étoit tres-indécent aux femmes d'être affifes fur leurs genoux dans ce temslà, où elles reftoient à la porte de l'Eglife feparées des hommes; & aujourd'hui elles font fouvent dans cette fituation dans le fanctuaire & auprès de l'autel, comme s'en plaignent les capitulaires de Louis le Debonnaire; Sed hoc modis omnibus prohiben- Lib. 7. c. dum eft, ut nulla famina ad altare prafumat 191. accedere, aut ftare, aut federe. Balfamon auteur Grec, fe plaint de ce que cela s'introduifoit de fon tems chez les Latins; De Latinis audio, quod non folum viri laïci, fed

& mulieres in Sanctum fæpe ingrediuntur, &* fedent prafentibus iis qui facrificant. Il y a un decret femblable d'un concile de Rome, De Con- tenu fous Leon IV. que Gratien attribue à fecr. 2. faint Clement.

Jac-dot.

lib. 1.

c. 380.

Reginon rapporte un ancien canon qui ordonne que perfonne ne prie un genou feul en terre, comme on lit que les Juifs firent à la paffion du Seigneur; mais quils fléchiffent les deux genoux en faisant leurs prieres. Nec quifquam uno genu folo tenus impreffo orare prafumat, ficut fudai irriden tes Dominum feciffe leguntur ; fed utraque genua terris figat.

De l'Office de la nuit appellé Vigilia nocturnæ, ou nocturnum Officium. S'il y avoit plufieurs nocturnes.

'Etoit l'ufage des Orientaux de divifer

Cles jours en douze heures égales entre elles, les prenant depuis le lever du soleil, jufqu'à ce qu'il fut couché. L'Evangile le marque lorfque J. C. dit: N'y a-t-il pas Joan.11.9. douze heures à la journée ? Nonne duodecim bora funt diei? & dans la parabole des ouvriers de la vigne, le pere de famillle fort à differentes heures jufqu'à l'onziéme heure, Math. 1. circa undecimam horam, & on finiffoit le

6.

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