Imágenes de páginas
PDF
EPUB

répond, que , que les Dimanches & les fêtes on difoit à Rome, Pax vobis, & les jours de Carême & de jeûne, Dominus vobifcum. Voici fes paroles, In Dominicis diebus & pracipuis feftivitatibus atque fanctorum natalitiis Gloria inexcelfis, & Pax vobis pronuntiamus. In diebus verò Quadragefima, & in reliquis jejuniorum diebus, Dominus vobifcum tantum modo dicimus. J'ai déja dit que l'ufage a prévalu que les Evêques difent en tout tems, Pax vobis. Dans un ancien pontifical de Mande, l'évêque ne doit point dire Pax vobis quand il ne dit pas Gloria in excelfis.

Les Chartreux reçoivent le falut du prêtre avec beaucoup de refpect, fe découvrant & s'inclinant quand il dit vobifcum.

Le prêtre le tourne vers le peuple, en le faluant, parce que c'eft à lui qu'il parle en difant Dominus vobifcum. Il étend les mains & les rejoint en maniere de fuppliant : ces paroles étant tout enfemble priere & falut : il joint les mains pour témoigner le zele qu'il a pour les affiftans & l'ardeur avec laquelle il prie, demandant à Dieu ses graces à jointes mains pour eux.

Remarquez que le prêtre ne fe tourne vers le peuple pour le faluer que quand l'E glife eft tournée vers l'Orient, car quand elle est tournée vers l'Occident, comme il

a le peuple devant lui, il n'a que faire de fe tourner pour le faluër. Quos falutamus eis faciem prafentamus, dit Amalaire. Inno¬ cent III.remarque que le prêtre dit trois fois Dominus vobifcum fans fe tourner vers le peuple, fçavoir après le Confiteor, à l’Evangile, & à la Préface, parce que, dit-il, le prêtre eft tout occupé en ces tems à se purifier, ou à entendre la parole de Dieu, ou à chanter fes louanges avec les Anges.

A Lyon, & felon l'ufage des Chartreux, le prêtre eft tourné vers l'aurel, comme regardant le Crucifix préfent, en difant Do→ minus, & il fe retourne vers le peuple en difant vobifcum.

D. Pourquoy les Evêques difent-ils plû tôt Pax vobis que Dominus vobifcum?

R. Parce qu'ils reprefentent plus parfaitement les Anges qui ont annoncé la paix Lib. 1. à la naiffance de J. C. ou comme dit faint Optat, parce que c'eft aux Evêques à distribuer les dons de J. C. dont la paix eft un des principaux.

D. Pourquoi le peuple répond-il aux Piê tres, Et cum fpiritu tuo?

R. C'eft pour rendre au prêtre un falut réciproque. Cela eft ainfi marqué dans quelques miffels. Populus eum refalutat dicendo, Et cum fpiritu tuo, c'est-à-dire, vous fouhaitez que le Seigneur foit avec nous par fes gra

ces & fes bénédictions, & nous fouhaitons qu'il foit pareillement avec vous qui eftes fon miniftre, & dont l'efprit ne doit être occupé que de lui.

Cette réponse du peuple a été de tout tems en `ulage chez les Grecs & chez les Latins. Saint Chryfoftome dit que pendant la célébration des redoutables mysteres le prêtre prie pour le peuple, & le peuple prie Homil. pour le prêtre; c'eft ce que nous marquent r ces paroles, que le Seigneur foit avec vous.

[ocr errors]

A faint Martin de Tours & à Chartres, le chœur ne répond pas, Et cum fpiritu tuo, ~ c'eft un enfant de chœur.

D. Pourquoy le prêtre avant la collecte dit-il Oremus?

Vital.

R. C'eft pour avertir l'affemblée de s'unir avec lui, & de prier avec lui. Dans la vie de faint Paulin cela eft appellé indictio orationis; de tout tems on a averti le peuple de s'unir à la priere du prêtre, faint Auguftin le rapporte comme une chofe qui s'obfervoit par tout: Difpute, difoit-il Ep, ad aux Pélagiens, contre les prieres de l'Eglife, & mocquez-vous quand vous entende le prêtre à l'autel exhorter le peuple de s'unir à lui, & de prier pour les infidelles. Ce faint Docteur fait allufion à ces prieres folemnelles que nous disons encore le Vendredi -Saint, & qui font les plus anciennes collectes qui fe

[ocr errors]

foient dites dans l'Eglife, dans lefquelles
on fait connoître au peuple le fujer pour
lequel on va prier, & cela s'obfervoit non-
feulement dans la Liturgie mais auffi
dans l'office, comme nous le difons encore
à Laudes & à Vêpres: Oremus pro paftore
noftro: Oremus pro afflictis & captivis, &c.
cela rendoit le peuple plus attentif aux
prieres du prêtre, étant averti de s'y unir
par ces paroles, Oremus ; & fçachant le
fujet pour lequel on fe mettoit en priere.
On a retranché des collectes ces anciennes
préfaces qui ne fe difent plus que le Ven-
dredi-Saint; on a feulement confervé celle
qui commence Præceptis falutaribus, qui se dit
à la messe avant le Pater: par tout ailleurs
on n'a retenu que l'avertiffement, Oremus.

D. Expliquez-nous pourquoi on appelle collecte la priere qui fe dit au commencement de la meffe, & de quelle antiquité font les collectes?

R. La collecte eft la priere que l'on difoit quand le peuple étoit affemblé, à collecta plebe, ou fuper collectam plebem; c'est un ufage fort ancien d'appeller collecte l'affemblée des fidelles, comme il paroît De fuga par Tertullien, quomodo colligemur? quomodo Dominica folemnia celebrabimus? Dans le miffel Ambrofien la collecte eft appellée Oratio fuper populum.

perfec.

On ne trouve point la priere que nous appellons collecte dans la premiere antiquité: on commençoit la meffe par les lectures mêlées de répons comme le Vendredi-Saint; on finiffoit l'office par l'oraifon Dominicale, comme il paroît par la Regle de faint Benoît : enfuite on y a inferé une priere ou collecte, & celle de la meffe qui fuivoit le Kyrie appartenoit au retour de la ftation plûtôt qu'au facrifice qu'on alloit commencer. Le peuple étant entré & affemblé dans l'églife avec le clergé, le prêtre prioit fur lui & avec lui.

On ne trouve pas de collecte avant le pape Gelaze & avant faint Grégoire dans leurs Sacramentaires: il paroît qu'ils les ont recueillies d'anciens Papes, elles femblent être de faint Leon, & ont plus de rapport avec fon style qu'avec celui de faint Grégoire on en trouve plufieurs dans le miffel Gallican, dont celles de Gelaze femblent être des extraits & des abrégez.

D. Y a-t-il quelques autres remarques à faire fur les collectes ?

R. Oui: 1. pendant que le prêtre dit la collecte il eft debout à l'autel, faint Auguftin le remarque. 2. Il la prononce à voix haute & diftincte pour être entenduë du peuple. 3. Il a les mains étenduës, c'est la maniere des fupplians. L'Ecriture l'a dit

« AnteriorContinuar »