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Rufin dans fon ouvrage des vies des Peres, tib. 1. c. parlant de faint Macaire d'Alexandrie, nous 49. dit que c'étoit la coûtume chez les Solilaires d'Egypte, qu'après qu'un d'entre eux avoit chanté un pleaume, tous les autres chantoient à la fin tous ensemble un répons: Moris eft inibi fedentibus cunctis ab uno dici pfalmum, ceteris vel audientibus, vel refpondentibus. Ce répons ne fut long-tems qu'A

men ou Gloria Patri.

S. Ifidore de Seville appelle antienne ce qui fe chante à deux chœurs ou par toute l'affemblée, & dit que ce fut en Italie qu'on commença à faire des répons & des antiennes. Refponforia ab Italis funt reperta, vocata hoc nomine, quod uno canente, confonante refpondeat: ante autem id folus quifque agebat ; nunc unus, interdum duo vel tres communiter choro in plurimis refpondente. Caffien appelle répons l'Alleluia qu'on chantoit après douze pfeaumes: Duodecimum pfalmum fub Alleluia refponfione confummans. Le répons eft ainfi nommé, dit S. Ifidore, de ce qu'un feul chante, & de ce que le cœur s'accorde pour lui répondre; ou comme dit Durand, Refponforium cui omnes refpondent; ou de ce que quand l'un finit l'autre reprend, dit Amalaire. Les pfeaumes étoient cenfez être chantez en répons,quand le chœur repetoit ce que le chantre avoit

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Exod. 15.

Lib. 3.

chanté, comme l'Ecriture le témoigne de Marie fœur de Moyfe, qu'elle chanta la premiere le cantique d'action de graces au paffage de la mer rouge, & les femmes répetoient ce qu'elle avoit chanté : Sumpfit Maria tympanum in manu fua,egressaque funt omnes mulieres, quibus præcinebat dicens, Cantemus Domino gloriose. Elle chantoit la premiere, pracinebat ; c'eft de là que le premier chantre eft appellé præcentor, celui qui commence le chant, qui donne le

ton,

au lieu que fuccenor eft celui qui chante B. 63. après, & qui répeet. S.Bafile dit qu'ordinairement l'un commençoit le chant, & les autres lui répondoient : Uni committentes ordini pfalmum, reliqui fuccinunt. Saint Ambroife appelle les répons des pfeaumes, Hexam. quand les hommes chantoient dans l'Eglife les pleaumes que le Clergé avoit commencé d'entonner: Cum refponforiis pfalmorum cantus virorum & mulierum, & ajoûte que les peuples avoient ainfi répondu à ces paroles qu'on avoit lûes le matin: O Dieu! les nations font venues dans votre héritage, VeImpf.19. nerunt gentes in hæreditatem. Saint Auguftin dit fi fouvent à fon peuple: Vous avez répondu, c'est à dire, vous avez chanté en répons le pfeaume que le chantre avoit entonné, Pfalmum quem cantatum audivimus, cui cantando refpondimus. Et parlant des

funérailles de fainte Monique, il dit qu'Evo- Lib. 9. de ayant commencé de chanter le pfeaume Conf.. Mifericordiam & judicium cantabo ̧l'affemblée lui répondit.

Entonner une antienne, c'eft apprendre à la mettre fur fon ton; les chantres & les choristes vont apprendre fur le champ à ceux qui doivent commencer les antiennes, la maniere de les entonner, parce qu'anciennement on chantoit fans livre, & on annonçoit ainfi à ceux qui n'avoient point de livre, au lieu qu'il eft inutile de l'annoncer à ceux qui ont des antiphonaires devant eux.

Les répons & les antiennes ont été mis à la place des prieres que les anciens faifoient après les leçons, ou après les pfeaumes. Legat frater tria folia, & orate. Legat alia tria, & orate, dit S. Céfaire dans fa regle; & dans celle de S. Aurelien, Unus frater legat paginas tres aut quatuor, & fiat oratio; item legat, & fiat alia oratio. La priere fuccedoit à la lecture.

Dans la regle de S. Ifidore les Moines fe Cap. 7 profternoient par terre, pour adorer Dieu, & fe relevoient auffi-tôt pour commencer un autre pleaume: Poft confummationem fingulorum pfalmorum proftrati omnes humi adorabunt, celeriterque furgentes, pfalmos fequentes incipient. On voit dans Caffien qu'on faifoit une priere en fecret à la fin de

Can. 16

chaque pfeaume, & puis on s'agenouilloit. Dans la regle de faint Fructueux c'étoit en difant Gloria Patri qu'on fe profternoit : on finiffoit chaque pfeaume par une courte priere tirée ordinairement du pseaume même ; c'eft de là que font venues nos antiennes.

L'ufage de dire Gloria Patri aux repons dans les fêtes, & de l'omettre les jours de jeûne, & à la place reprendre le commencement du répons, fe trouve dans le quatriéme concile de Tolede: Hac eft difcretio ut in latis fequatur Gloria, in triftioribus repetatur principium.

De ordine Amalaire décrivant la maniere dont on antiphon chantoit les répons, dit qu'à Mets le chantre præcentor commence le répons, les autres chantres pourfuivent : le chantre chante le verfet, les chantres reprennent le répons depuis le commencement jufqu'à la fin: le chantre chante feul Gloria Patri, les chantres prennent la moitié du répons jufqu'à la fin; puis le chantre recommence le répons qu'il chante jufqu'à la fin, & les chantres le reprennent à la moitié, au lieu qu'à Rome aprés le verfet on prenoit le répons dès le commencement, & qu'on ne le cou poit pas en deux comme en France.

Du Verfet, du Pater, de la Bénédiction, & de labfolution qui précedent les leçons.

chofes ne fe difoient point

Tautrefois, comme il paroît par l'office

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des trois jours avant Pâque : cela ne se trouve point dans la regle de S. Benoift. Le Pater peut venir de ce que dans quelques monastéres on difoit cetre priere à la fin des pfeaumes; auffi ne le dit-on qu'à voix basse qu'on éleve feulement à la fin, Et ne nos inducas, comme il fe pratique à la fin des petites heures dans l'Ordre S.Benoift. Durand Lib. en fait mention, & dit que c'eft pour demander à Dieu de profiter des lectures qu'on va faire; qu'on dit à haute voix Pater nofter, pour avertir les affiftans de le dire en particulier, & qu'on le reprend à haute voix à ces paroles, Et ne nos inducas. Dans le breviaire moderne des Chartreux il y a Pater nofter & Ave Maria, puis on dit, Et ne nos... & enfuite ce qu'on nomme abfolution: cette abfolution peut être ainfi dite ab abfoluta plalmodia, comme nous voyons dans Caffien qu'aprés les pfeaumes on faifoit quelque courte priere; on a introduit cet ufage dans l'office du Clergé de dire à la fin des pfeaumes de chaque nocturne un verfet, le

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