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ne, de ce qu'il avoit diftribué des leçons dans l'office pour toute l'année, & en avoir mis de propres pour les fêtes folemnelles. Saint Céfaire d'Arles avertiffoit fon peuple Ser. 140. d'être attentif aux lectures qu'on faifoit de 300. appendic. l'Ecriture dans l'Eglife. Il fait mention des 3.Aug. actes de Martyrs qu'on lifoit au jour de leur fête, & marque qu'on entendoit les leçons debout, & qu'il n'y avoit que les infirmes à qui il fût permis de s'affeoir. L'auteur de Lib. 1. la vie de faint Céfaire d'Arles dit, que ce 3 Saint avoit recueilli les homelies des Peres qu'il avoit diftribué dans l'office du cours de l'année, afin qu'on ne lût rien dans l'Eglife qui ne fût édifiant; Homilias facras diftribui curavit, ut projectis rebus frivolis & caducis... Gennade dit que Mufæus prêtre de Marseille avoit auffi rangé des leçons propres pour toutes les folemnitez de l'année. Dans la Regle d'Aurelien on lifoit aux deux nocturnes fix leçons de l'ancien Teftament, & fix du nouveau. Saint Benoît af figne douze leçons, entre lefquelles les premieres font de l'Ecriture, de l'ancien Teftament, puis les homelies ou expofition des Peres les quatre dernieres font du nouveau Teftament.

:

is. Dift.

C.

Romana,

Gratien rapporte un decret qu'il attribuë au pape Gelafe, où l'Ecriture eft difpofée « Santa de la maniere qu'on la lit prefentement au habry spurios

Prafat.in

Tract.s.

breviaire Romain. Le Pentateuque depuis la Septuagefime jufqu'à quinze jours avant Pâques; pendant ces quinze jours Jéremie; le jour & la semaine de Pâques des homelies fur l'Evangile; à l'octave de Pâques l'Apocalypfe, les Actes des Apôtres, & les Epîtres canoniques jufqu'à la Pentecôte; depuis cette fête jufqu'au mois d'Août, les livres des Rois & des Paralippomenes; au mois d'Août Salomon; en Septembre Job, Tobie, Efther, Efdras ; en Octobre les Mac-. cabées; en Novembre Ezechiel, Daniel, les petits Prophetes; en Advent Ifaïe, jusqu'à Noël; depuis Noël jufqu'à la Septuagefime, les Epîtres de faint Paul; mais ce decret eft plûtôt de Grégoire VII. que de Gelafe: on y a ômis le livre de Ruth, celui des Juges, & quelqu'autres qu'on ne lis point.

Dès le tems de faint Auguftin les leçons Ep. Joan. étoient diftribuées dans le cours de l'année, de maniere qu'il y en avoit de propres pour les fêtes folemnelles; Lectiones que certis diebus. qua ita funt annua....ll dit ailin Joan. leurs qu'on lifoit les Actes des Apôtres Can. 17. après Pâques. Le quatriéme concile de Tolede ordonne de lire l'Apocalypfe aprés Pâ ques. Le concile in Trullo défend de lire dans l'Eglife de fauffes hiftoires des Martyrs ; ainsi il insinuë qu'on en lifoit quand

c.17.

Can. 63.

elles

David.

elles étoient bien avcrées. Saint Chryfoftome fait fi fouvent mention des Prophetes & de l'Apôtre qu'on lifoit, Audis Prophe- Homil.de. Jonath.co tam Apoftolumque, qu'on intituloit la leçon, en nommant le livre ou l'auteur d'où Homil 8, ad Hebr. elle étoit tirée; Afcendens qui legit, primo dicit librum cujus eft, v. g. illius Propheta, in the & tunc profert qua is dicit. Il marque auffi l'attention qu'on faifoit faire avant les leçons. Saint Ambroise nous apprend que dans fon Eglife il y avoit deux fortes de leçons, qu'il dépendoit fouvent du célébrant de faire lire tel livre qu'il jugeoit à propos, & qu'on en continuoit la lecture jusqu'à ce qu'il fût achevé; mais il y en avoit de confacrées pour certains jours de fête ; & écri vant à fa fœur, il dit que le lendemain des Rameaux on lifoit le livre de Job felon la coûtume; Hodie librum Fob legi qui folemne more eft decurfus & tempore. Dans la Re- cap. 14 gle de faint Benoît on interrompoit le cours des leçons ordinaires pour en faire de pro pres aux fêtes qui furvenoient; Pfalmi`antiphona & lectiones ad ipfum diem pertinentes dicantur. Il permet de s'affeoir pendant les leçons; Sedentibus omnibus in fcamnis le guntur lectiones.... Refidentibus cunctis & per ordinem in fubfelliis, legantur lectiones. Pierre Damien en parle comme d'une coû tume univerfelle de fon tems; Sicut mos Opufc.39.

eft inter nocturni lectiones officii federe.

Quant au nombre des leçons qu'on difoit dans l'office, les moines de la Thebaide en lifoient deux pendant la nuit, & autant à Vêpres. Dans l'office de Milan on ne dit jamais que trois leçons à Matines, excepté à Noël & à l'Epiphanie, S, Benoît en ordonne douze aux fètes.

On ne lifoit d'abord que la fainte Ecriture, puis on y ajoûta des homelies des Peres, & les actes des Martyrs dont on faifoit la fête. Cette multiplicité de leçons a fait d'un côté que l'on a ceffé de lire l'Ecriture comme on faifoit fans interruption & tout d'une fuite; & d'un autre que le grand nom bre de fêtes a réduit comme on voit à préfent la lecture de l'Ecriture prefqu'à rien. On faifoit même bien plus dans les deux ou trois derniers fiécles: car toutes les neuf leçons des Matines dans les fêtes étoient de la vie du Saint, fans dire un mot de l'Ecriture courante; cela fe voit dans les breviaires de ce tems-là: on a un peu remedié à cet abus en réformant les breviaires, mais y auroit bien d'autres chofes à retoucher.

il

Les leçons de l'Ecriture fe lifoient anciennement dans le texte même de l'Ecriture, & c'étoit celui qui préfidoit au chœur qui les faifoit finir en difant: Tu autem; à

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quoi le lecteur répondoit Domine miferere
noftri, & le chœur Deo gratias. Les Béné-
dictins lifent encore leur leçon à Complies
approchant de cette maniere. Le moine de
faint Gal dans la vie de Charlemagne, dit
que cet Empereur faifoit figne au lecteur de
ceffer par un certain fifflement; Sibilo lingua.
Dans la regle d'Aurelien il eft ordonné de
live trois ou quatre pages, felon que
le ca-

1. c. I.

hier fera écrit plus ou moins gros. Dans faint Céfaire il eft dit qu'on lira trois pages à chaque leçon. Dans les coûtumes de Clu Vldar. 1. ny on lifoit le livre entier de la Genese en la femaine de la Septuagefime; tout Ifaïe en fix nuits pendant l'Avent; l'Epître aux Romains en deux. La regle d'Aurelien laiffe à la difcretion de l'Abbé de faire finir les leçons quand il le jugera à propos; Quantum Abbati vifum fuerit, tantum legatur; quando fignum fecerit, qui legit fine mora confurgat. La longueur de ces leçons faifoit qu'on permettoit à celui qui lifoit de s'af feoir, comme on voit dans la regle d'Aurelien, & dans celle de faint Céfaire; Legat frater tria folia, & orate; legat alia tria, & levet fe. On occupoit aussi les affistans, les faisant travailler pendant ces longues lectures, de peur qu'ils ne vinflent à s'endormir; & les jours de Dimanche qu'il n'étoit pas permis de travailler, on £

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