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tenoit debout pendant ces lectures; cela paroît par la Regle de faint Pacome, & dans celle de faint Aurelien; Ad lectiones dum lectio legitur, aut de parta, aut de canape, aut aliud hujufmodi de manibus operamini, ut non fomnus obrepat: fi vero Dominicus, aut fefti funt dies, cui fomnus venerit, aliis fedentibus, jubeatur ftare. Dans la Regle de Teridius neveu de faint Céfaire d'Arles il n'y a jamais les Dimanches que trois leçons; la premiere des Prophetes, la feconde de faint Paul, & la troifiéme de l'Evangile.

Prefentement on ne finit prefque point les livres de l'Ecriture qu'on a commencé à l'office; cela vient de ce que l'on a commencé à dire Matines le matin, au lieu de les dire la nuit : comme les nocturnes auroient été trop longs, on a abregé les leçons; & on voit que faint Benoit ordonne en hyver de dire trois leçons aux jours de ferie, & en été feulement une, parce que les nuits d'été font trop courtes; Propter brevitatem noctium. Dans l'ordre de Cîteaux il n'y a point de fête à trois leçons.

L'ufage s'eft long-tems confervé de dire autant de leçons à Matines qu'on difoit de Pfeaumes, fur tout aux jours de fêtes. Dans la premiere antiquité on difoit une leçon après chaque pfeaume, cela paroît par faint 1.Cor.14. Paul; & le concile de Laodicée le recom

mande, ne voulant pas qu'on dife plufieurs pleaumes de fuite; Quod in conventu fidelium can. 17. nequaquam pfalmos continuare conveniat, fed per intervallum, id eft per pfalmos fingulos recenferi debeant lectiones. Tout ce qu'on lifoit dans l'Eglife devoit être approuvé par l'Evêque ou par le fynode; & on ne lifoit jamais de ce qui avoit été fait ou compofé par des laïques, Nihil à plebe editum Can. 59. legatur in Ecclefia, dit le concile de Lao- Ep. 119. dicée. Saint Auguftin reproche aux Donatiftes de faire lire des ouvrages compofez par des particuliers. Le troifiéme concile de Can. 23. Carthage, veut que ces lectures foient approuvées en un fynode d'Evêques; Nulla preces, orationes legantur, nifi fint in fynodo approbata. Celui de Mileve permet de lire les actes des Martyrs au jour de leur fete; Legi paffiones Martyrum in eorum an- Can, 12. niverfario.

Raoul de Tongres dit que de fon tems on ne lisoit point Bede à Rome, ni chez les Chartreux, mais feulement en Angleterre, en France & en Allemagne, & encore ce n'étoit que fes commentaires fur faint Marc & faint Luc. Que les Chartreux ne lifoient que deux vies tirées des Peres; fçavoir celle de fainte Agnés par faint Ambroife, & celle de faint Benoît par faint Grégoire ; ils ont affez confervé cet ufage, aiant tres-peu

d'actes de Saints, & ne lifant ordinairement qu'un fermon d'un Pere aux jours de fête, même à celle de faint Bruno leur fondateur dont ils ne difent pas un mot dans tout l'office, excepté à la collecte, & lifent un fermon de faint Chryfoftome au premier & au fecond nocturne.

On obferve auffi chez eux que quand on lit les Prophetes, on finit toûjours par Hec dicit Dominus convertimini ad me & falvi eritis, au lieu du Tu autem qu'on dit aux autres leçons.

De l'Hymne Te Deum, & du verfet
Sacerdotal.

D'évêque de Milan, il eft dit que faint

Ans la chronique attribuée à Dace

Ambroife compofa le Te Deum au tems qu'il baptifoit faint Auguftin, en action de graces de la converfion de ce faint Docteur, & que depuis l'Eglise adopta ce cantique & l'a inferé dans fes offices; mais cette chronique n'eft point de Dace, & perfonne n'a jamais rapporté ce fait, qui ne fe lit ni dans les vies de ces deux Saints, ni dans aucun Auteur confiderable. Dans quelques manufcrits cette hymne eft attribuée à faint Abundus, mais on ne fçait quel étoit ce

Saint. Dans un breviaire manufcrit de Moncaffin, qui eft de 1086. il eft appellé l'hymne de faint Silibut moine Bénédictin; Hymnus Sifebuti monachi; mais cet Auteur eft auffi peu connu que l'autre. Dans quelques livres il porte le nom de faint Nicetius, fans marquer fi c'eft l'Evêque de Treves, ou celui de Lyon. On trouve cette hymne pour la premiere fois dans la regle de S.Benoît,& dans celle de Teridius. Amalaire parle du Te Deum, qu'on le chantoit In Supp. avant l'Evangile des Matines, excepté à ad lib.. Noël qu'on le difoit après ; que c'étoit l'Abbé qui le commençoit, parce que c'eft à lui à inftruire: qu'à la fin de l'Evangile on difoit Amen; qu'à Rome on ne difoit point Te Deum depuis la Septuagefime jufqu'à Pâques, ni l'Avent; mais qu'on le disoit en tout tems chez les moines. On chantoit Te Deum dans les cérémonies publiques : dans la vie de Louis le Debonnaire on voit qu'on le chanta lors que le pape Etienne arriva à Reims on le chanta auffi quand Ebbon fut rétabli dans le fiége de Reims, & au couronnement de Charles le Chauve.

En bien des endroits, comme à Rome, on le dit à la place du dernier répons. A Lyon on le chante comme un pfeaume avec une antienne, & Gloria Patri à la fin. Quand on feparoit les Matines des Lau

des, avant la collecte le célébrant difoit un verfet, qui eft encore appellé Sacerdotal, pour le diftinguer des autres verfets qui fe chantoient par des enfans ou de jeunes clercs, & après ce verfet fuivoit la collecte. Les Chartreux difent encore la collecte du jour après Matines, avec Benedicamus Domino, avant que de commencer Laudes. Les Prémontrez ont confervé le v. Sacerdotal.

DES LAUDES.

Lroujours

Es Laudes font proprement ce qu'on a appellé Matines, Matutina Landes, parce qu'elles fe difoient le matin, au point du jour ; & elles fe difoient fi régulierement au point du jour, qu'on aimoit mieux abreger matines, comme on le pratique fur tout à Pâques, où matines fe trouvant reculées dans la nuit à caufe de la longueur des offices du famedi-faint, on retranchoit deux nocturnes, & on commençoit Laudes immédiatement après le premier, ainfi que le rapporte Amalaire en parlant de l'usage de Rome : Ipfa enim quoto cumque ordine vel numero lectionum viderit matutam procedere, dimittit nocturnale officium, & incipit matutinale. Ce mot matuta vient de mane qui fignifie l'aurore, le point du jour, & de là matutinus le matin.

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