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de l'an 506. les appelle Capitella de pfalmis. Au tems d'Amalaire on y difoit le Miferere tout entier ; on le dit aux trois jours avant Pâque à toutes les heures, & on le dit encore à Laudes & à vêpres aux feries majeures. D'autres récitoient le pfeaume Domine ne in furore, ou Ecce quam bonum, ou De profundis; chaque Eglife avoit fon usage.

Il paroît par Amalaire qu'outre le Pater on difoit des prieres; ces prieres étoient plus longues à Laudes & à Prime qu'aux autres heures; on appelloit ces prieres obfecrationes, parce qu'on y prie pour l'Eglife, pour le Roy, pour le peuple, felon que S. Paul l'ordonne. Amalaire appelle encore ces prieres des prieres de trifteffe & de larmes, des prieres de la vie préfente, Preces flebiles, prafentis vita. C'eft pour cela qu'aux jours de fêtes & de folemnités on les omettoit. Il faut feulement remarquer que dans ces prieres, comme dans celles qui fuivent les fept Pfeaumes, on nommoit l'Evêque diocéfain au y.Oremus pro pontifice noftro N. & dans l'oraison d'après Omnipotens ........ miferere famulo pontifice; au lieu que dans le breviaire Romain on prétend y nommer le pape; comme auffi dans les miffels Romains on ne nommoit pas le Roy au canon, il étoit privé du fruit des prieres du clergé de fon royaume au faint facrifice, comme dans les

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oraisons du vendredi faint & dans la bénédiction du cierge pafchal le famedi faint. Par Arrêt du Parlement de Paris quand on commença à imprimer le miffel Romain, il fut ordonné qu'on continueroit de nommer le Roy au canon de la messe, & qu'on infereroit en France dans les miffels Romains au canon de la Meffe, Es rege noftro N. pour être nommé par tous les Prêtres dans le Royaume; ce qu'il auroit auffi fallu ordonner pour le vendredi faint & pour le famedi faint; mais le Parlement n'y penfa pas. De même dans les breviaires Romains aux prieres qui fuivent les fept pleaumes, ni à celles de Laudes & de Vêpres des feries il n'y a point Domine falvum fac regem.

Après la litanie nous difons une collecte ou oraison. Saint Benoift n'en prefcrit point; Foffice finiffoit par le Pater que l'Abbé difoit à haute voix & puis on fe retiroit; Poft orationem Dominicam miffas fieri. Jean. diacre dit qu'il n'y avoit point autrefois de collecte à l'office de Rome, qu'on commença par en mettre les dimanches, enfuite on en dit les autres jours; Non nifi in Dominica in officiis utitur oratione, quadam alia oration nes funt fuperaddita. La collecte de l'office eft appellée collecta ad complendum ; c'est - par elle qu'on acheve, & qu'on finit l'office.

Il y a une lettre de Fulbert de Chartres à Hildegard doyen de S. Hilaire de Poitiers, où il femble qu'on ne difoit point encore de collecte après l'office dans l'Eglife de Poitiers. Finitis autem capitulis poft orationem Dominicam, ubi dicitur, Domine exaudi orationem meam, ftatim effet fubjungenda oratio, que ex libro facramentario recitatur; patere tamen Ecclefiam retinere fuum ufum ufque ad præfens.

Il refte à parler des mémoires des Saints qu'on fait après l'office. On n'en voit aucune marque avant Durand qui vivoit au treiziéme fiécle; enfuite on ajoûta un grand nombre de mémoire. Dans des conftitutions monaftiques on difoit de nouveau les Laudes en l'honneur des Saints,comprenant cinq pleaumes fous cinq antiennes, dont la premiere étoit de la Vierge, la feconde des Anges, la troifiéme des Apôtres, la quatriéme des Martyrs; dans la cinquiéme on réu-niffoit tous les Saints; Onnium Sanctorum chori laudaie Deum in excelfis. Un capitule Sancti per fidem; un répons Fafti autem; l'hymne Jefu falvator faculi, une antienne Benedictus, des verfets en l'honneur de de tous les ordres des Saints, & une collecte dans laquelle on les comprenoit tous. On faifoit auffi des petits offices des Saints felon la dévotion, qu'on ajoûtoit à l'office

de l'Eglife, & ces petits offices ont depuis été réduits en de fimples mémoires.

Dans l'office Mozarabique on finit l'office par l'oraifon Dominicale qu'on dit à haute voix, & à chaque demande on répond Amen, fi ce n'eft à la quatriéme Panem noftrum qu'on dit, quia tu es Deus, puis fuit une priere. Jean d'Avranches qui fut depuis archevêque de Rouen dans fon traité de l'office divin écrit à l'onziéme fiecle dit, qu'on terminoit Laudes & les autres heures de l'office par l'orai on Dominicale, & par les prieres, excepté les fêtes, Laudes ut in cateris horis cum oratione dominica & precibus, exceptis feftis, oratione vero femper complentur. Mais dans les fêtes quand on avoit chanté l'antienne on difoit l'oraifon : An tiphona cantata & oratione finiatur. Ces prieres font reftées aux feries de l'avent & du carême & des jours de jeûne; c'eft pour cela qu'on les retranchoit les fêtes. La collecte eft prefcrite par le premier concile de Brague avec Dominus vobifcum & le R. Et Cani cum fpiritu tuo. L'ufage que fuivoient les Benedictins de finir tous les offices par le Pater, eft dans le quatriéme concile de To- Can. 10; lede on l'a fupprimé à haute voix, & on s'eft contenté de recommander de la dire après chaque heure à voix baffe en particulier, & elle n'entre dans l'office que quand

on y dit les prieres. Les Chartreux finis fent par le Benedicamus Domino. Saint Benoist pour marquer la fin de l'office dit: Miffa fiant, c'est à dire, l'office étant achevé on renvoyera la compagnie. Saint Avit évêque de Vienne dans une de fes lettres au roy Gondebaud nous apprend l'origine du mot de Meffe, en difant qu'on ufoit de cette formule Ite miffa eft, non feulement à l'Eglife, mais au palais du Prince & aux prétoires des Juges, pour congédier le peuple quand l'affemblée étoit finie.

Il y a long-tems que l'on a joint les Laudes aux Matines, & l'on peut dire que dans les monaftéres d'Orient ils n'ont guéres été féparées, puifque Caffien dit qu'après l'of fice de la nuit on récitoit plufieurs pfeaumes, ce qui a rapport à nos laudes, & même ces Pfeaumes étoient Deus Deus meus ad te de luce vigilo, In matutinis meditabor... Præveni in maturitate...Prævenerunt oculi mei ad te diluculo Dans la regle de faint Aurelien on difoit à Laudes, Judica me Deus... Deus Deus ad te de luce.. Lauda anima mea Dominum... Laudate Dominum quoniam bonus eft pfalmus... Laudaferufalem...Laudate

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Dominum de calis... Cantate... laudate Domi

num in fanctis....l'hymne Splendor paterne gloria, ou bien Aterne lucis conditor, un petit chapitre & douze fois Kyrie eleifon i

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