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mais feulement diebus privatis tantum,disent tant d'ordinaires monaftiques, & auffi celui de Mers de 1103. Die Dominico prætermittas iftas preces, Deus in adjutorium.

La quatrième chofe qu'on faifoit au chapitre étoit la lecture du canon ou de la regle dans les monaftéres, à quoi les abfens fuppléoient par le capitule de None.On lifoit la regle des cleres, c'eft celle de Chrodogand ou du concile d'Aix-la-Chapelle. On lisoit quelquefois le paftoral de faint Gregoire ou quelque chofe d'approchant, après quoi chacun éxaminoit fa confcience, & s'accufoit des fautes qu'on avoit commifes pendant l'office; l'on en recevoit la correction & la pénitence. Tous les vendredis on faifoit un chapitre particulier pour le fpirituel & pour les mœurs feulement, c'étoit une efpece de conférence.

A la fin de Prime le célébrant donne fa bénédiction: Benedicite. Dominus nos benedicat. Cela eft auffi à la fin de Complies: Benedicat & cuftodiat nos. C'étoit l'ancient ufage de donner la bénédiction à la fin de chaque office; les Evêques le font encore folemnellement à Laudes & à Vêpres. Dans l'office Mozarabique à la fin de l'office le diacredit: Humiliate vos benedictioni, & le Prêtre donne la bénediction après trois oraisons, & puis on renvoye le peuple; In nomine.... proficiamus in pace.

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P iiij

Domini.

DE TIERCE, SEXTE ET NONE,

I

L paroît par ce que nous avons dit au commencement de ce Traité, que ces trois heures ont de tout tems été confacrées à la priere dans la Synagogue & dans l'Eglife; c'eft pour cela que Tertullien les appelle des heures apoftoliques, comme venant de la pratique des Apôtres. Le SaintEfprit defcendit à l'heure de Tierce; faint Pierre monta au Temple à la fixiéme heure, il y monta encore à none avec faint Jean. De orat. Saint Cyprien dit qu'on prie à Tierce pour honorer la defcente du Saint-Esprit, à Sexte le crucifiement de J. C. à None fa mort; le matin pour honorer la résurrection, & le foir parce que le foleil de juftice ne fe couche point, & a toûjours l'œil fur les fidéles. C'étoit l'ufage parmi les Orientaux de divifer les jours en douze heures ég les entre elles; ils les prenoient depuis le lever du soleil jufqu'à ce qu'il fût couché; l'Evangile le marque ; J. C. dit: N'y a-t-il pas douze heures à la journée ? Nonne duodecim funt hore diei? Dans un autre endroit le pere de famille fort à différentes heures jufqu'à l'onziéme heure, circa undecimam horam; on finiffoit le travail à la douziéme qui étoit la

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derniere du jour. Ces heures étoient plus ou moins longues à proportion que les jours étoient plus ou moins longs; mais il n'y en avoit pas davantage pour cela, le plus court jour de l'hyver avoit ces douze heures auffi bien que le plus long jour de l'été, & on prioit de trois heures en trois heures.

Gregoire de Tours dit qu'Injuriofus qui Hi. fut le quinziéme évêque de Tours, ordonna Lib. 19. qu'on diroit à l'avenir Tierce & Sexte dans F'Eglife, ce qui feroit croire qu'auparavant on ne les difoit qu'en particulier. Hic inftituit Tertiam & Sextam in Ecclefia dici, quod modò in nomine Domini perfeverat. Nous avons vû dans Caffien que les Moines d'Orient difoient ces trois heures pendant le travail, & qu'ils ne s'affèmbloient pour les dire à l'Eglife que le Dimanche. L'auteur de la vie de faint Céfaire d'Arles dit auffi que ce Saint ordonna qu'à l'avenir les clercs chanteroient Tierce, Sexte & None en public, afin que les pénitens & les laïques y puffent affifter.

Il y avoit des endroits où l'on ne difoit que trois pfeaumes à Tierce, fix à Sexte, & neuf à None, comme Caffien le marque des Lib. z. Moines d'Orient: Ut fecundum horarum modum, pfalmorum etiam & orationum putarent numerum coaquandum. Saint Céfaire preferit fix pfeaumes à chaque heure, Seni

pfalmi. Les Moines de la Palestine ne difoient que trois pfeaumes. Saint Benoift prescrit à chaque heure trois pfeaumes, une leçon, un verfet & Kyrie comme à Prime. S. Aurelien marque fix pfeaumes; faint Colomban ajoûta plufieurs prieres courtes aux trois pfeaumes; ce font celles l'on dit à Laudes & à Vêpres aux jours de jeûne.

que

S. Cefaire, S. Benoift & S. Aurelien parlent des hymnes qui accompagnent ces heures. Les uns mettent l'hymne avant les pfeaumes comme S. Benoift, les autres après comme S. Céfaire & S. Aurelien. Saint Benoift ordonne de commencer chaque heure par Deus in adjutorium; on le croit auteur de cette pratique. Avant lui on les commençoit par le premier pfeaume, comme on fait avant Pâques.

Quant aux leçons, les Moines d'Orient n'en difoient point; en Occident S. Benoist, S. Céfaire, S. Aurelien n'en prefcrivent qu'une; S. Ifidore & la regle du Maître en marquent deux, l'une de l'ancien & l'autre du nouveau Teftament; ou l'une de S. Paul, & l'autre de l'Evangile.

S. Dunftan dans fa regle prefcrit à fes Moines avant Tierce de fe chauffer, de fe laver les mains & le vifage, de fe peigner & de die des prieres en faifant ces choses. Cela fe voit aufli dans Ulric, qui dit qu'à

Cluny on difoit quatre pfeaumes à chacune

des heures.

Dans l'ordinaire de Jean d'Avranches en 1070. & dans plufieurs autres anciens breviaires on finiffoit les petites heures par Kyrie eleifon, les prieres, le fymbole, le Pa ter & le Miferere. Les trois jours avant Pâ ques nous difons encore Miferere; aux jours de jeûnes & de grandes feries le Parer, les prieres & le Kyrie. Jean d'Avranches ajoûte que les jours de fêtes on omet le Pater, les prieres, & le miferere ; Exceptis feftis, in quibus oratio Dominica & preces cum pfalmo &genuflexione prætermittuntur.

Dans l'ordre de Câteaux on change. d'hymne à Tierce & à Complies felon les tems & les fêtes. Dans la vie de S. Benoift d'Aniane il eft ordonné de dire felon l'ufage de Rome le Beati immaculati aux petites heures du jour; il mourut en 821. Divinum officium juxta Romanum pfalmo 118. perfol vatur. Il eft autrement difpofé dans la regle de S. Benoist.

Au Mans à Prime, Tierce, Sexte & None, le célébrant dit le verfet bref avec Alleluia, & l'enfant de derriere la banque le verficule. A Florence on dit toûjours Tierce folemnellement, deux choriftes en chapes chacun un bâton aux femidoubles & audeffus, & aprés difent la meffe, & enfuite

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