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rapporte une lettre de Jean de Parme Général des Francifcains, où il eft parlé de ces quatre antiennes, comme étant en usage dans fon ordre. Bien des gens n'ont pas approuvé quelques expreffions du Salvé, comme vita dulcedo fpes noflra. Les Chartreux difent encore, Salve Regina mifericordia vita dulcedo. Quelques-uns attribuent aussi Alma redemptoris à Hermannus Contractus, ce font des vers exhametres à la loüange de la Vierge. On ne fçait qui a fait Ave Regina calorum; mais c'eft la moins fupportable de ces antiennes, qui eft pleine d'Ave & de Vale, bon jour, & bon foir, adieu; & puis vale ô valde decora : adicu belle, & priez Dieu pour nous. Le Regina pour le tems pafchal se lit dans Sigonius, kib. a. il dit qu'on le croit compofé par des Anges; mais il faut avouer qu'il n'y a rien dans cette antienne qui mérite d'avoir recours aux Anges. C'eft un compliment naturel de feliciter la Vierge fur la refurrection de fon Fils: cela eft venu de quelques contemplatifs qui fe font imaginez que J. C. apparut à fa mere, & que les Anges qui l'accompagnoient, adrefferent à la Vierge le Regin cali, & que faint Grégoire y avoit ajoûté, Ora pro nobis Deum. Tout cela fe dit fans aucune autorité.

Le Pater, l'Ave, le Credo, qui font à la

fin des breviaires, & qu'on doit dire en fe cret, fecreto, ne font point de l'office, cela a été ajoûté par Pie V. Et le Sacro-fanita eft encore plus récent,

Après avoir parlé de l'office du général, il faut parcourir l'année, à commencer par le Dimanche avec la femaine; puis parler du Propre du tems, comme on dit dans les breviaires, & du Propre, & du Commun des Saints.

DE L'OFFICE DU DIMANCHE,

O

Na de tout tems eu une grande vénération pour le Dimanche, depuis que J. C. a choifi ce jour pour reffufciter, L'Eglife transfera en ce jour la folemnité du Sabbat ou du Samedy. Les Evangeliftes l'appellent una Sabbati, ou prima Sabbati, le premier jour après le Samedy. Saint Matthieu dit que J. C. reffufcita à la fin de la nuit du Samedy; Vefpere Sabbati qua lucefcit in prima Sabbati. Saint Marc dit que ce fut au commencement de jour suivant le Sabbat; Valde mane una Sabbatorum, mane prima Sabbati. Saint Luc, Una Sabbati. Saint Jean, Die illo una Sabbatorum. On trouve ce jour célébré par l'affemblée des fideles & par le facrifice dès

le tems des Apôtres; Una Sabbati cum con- 4. 10. veniffemus ad frangendum panem. S. Paul parle des quêtes qui fe faifoient dans ces affemblées tous les Dimanches; Per unam 1. Cor.16. Sabbati. Saint Jean l'a appellé le jour du Seigneur,ou du Dimanche; In Dominica die. Ce nom lui eft refté. Voilà fur quoi a été. fondé le changement du Samedy au Dimanche par les Apôtres, pour honorer le myftere de la refurrection de J. C. & pour en renouveller la memoire toutes les femaincs. Les affemblées des fideles fe faifoient régulierement en ce jour, que les Payens appelloient le jour du Soleil, comme on voit dans faint Juftin; Conventus hos die fo- Apol. 2. lis facimus, quia eadem die fervator furrexit. Theophile d'Alexandrie marque la folemnité avec laquelle on célébroit ce jour; Et confuetudo & officii ratio poftulat, ut Apud diem Dominicum honoremus, eumque feftum Balfam. habeamus....Saint Cyprien parlant du fa- De opere crifice qu'on y célébroit, appelle ce jour Dominicum celebrare. Les conciles ont ille fois marqué l'obligation de le célébrer, & la maniere de le fanctifier; Hunc diem Can, 58, cateris diebus celebriorem & venerabiliorem, dit le fixiéme concile de Paris en 829. La premiere chofe que je remarque fur l'office du Dimanche, eft qu'il commence dès les Vêpres du jour précédent; AVef

eleem.

Serm.251. pera diei Sabbati ufque ad Vefperam diei de Temp. Dominici, dit faint Auguftin, conformément à la célébration de la Pâques qui se célébroit inter duas Vefperas, Dès l'origine du monde Dieu commença les jours par la nuit qui les précédoit; Factum eft vefpere & mane dies unus; & David parlant du jour qu'il confacroit à Dieu, commence à le louer par le foir qui le précède; Vef pere & mane & meridie narrabo.... L'Églife de tout tems a commencé l'office du Dimanche dès le foir. Caflién le marque ; Lib. 3. c. Sane vigilias que fingulis hebdomalibus à Vefpera illucefcente Sabbato celebrantur: il dit qu'on partageoit l'office de la nuit du Samedy au Dimanche en trois parties, après ayoir chanté trois pfeaumes à deux chœurs; d'autres reprenoient trois autres pfeaumes, & on finiffoit par trois leçons : voilà fans doute l'origine de nos trois nocturnes le Dimanche. Le concile de Laodicée ordonne de célébrer le Dimanche depuis Vêpres jusqu'à Vêpres; A Vefpera ad Vefperam Can. 15. dies Dominica fervetur. Theodulphe d'Or

Cap. 24.

leans ordonne de s'affembler dès le Samedy à l'heure qu'on allume les lampes, c'étoit à l'office de Vêpres; Conveniendum, Sabbato die cum luminaribus cuilibet Chrif tiano ad Ecclefiam. On quittoit fon travail à l'heure de Vêpres, on fe raffembloit la

nuit ou de grand matin pour les nocturnes, & on revenoit une troifiéme fois pour la meffe où l'on apportoit fon offrande, & où on communioit; Conveniendum ad vigilias, five ad matutinum officium concurrendum eft etiam cum oblationibus ad miffarum folemnia. Les fecondes Vêpres n'y font pas exprimées, parce qu'elles n'appartenoient plus au Dimanche, & l'on n'a commencé à les rendre folemnelles & à les attacher aux Dimanches & aux fêtes, que quand les

ples

peu

ont ceffé de fe trouver aux Vêpres de la veille. Le concile de Frioul en 791. marque que ces Vêpres fe commençoient la veille à l'entrée de la nuit, c'est au foleil couchant, quand chacun avoit ceffé fon travail; Diem Dominicum inchoante noctis Can. 13. initio, id eft, Vefpere Sahbati, quando fignum infonuerit. On voit le changement de cet ufage au tems d'Haïton Evêque de Bafle, qui ordonne de ne plus commencer le Dimanche dès le foir précédent, pour ne fe pas conformer aux pratiques des Juifs, mais feulement de le célébrer du matin jufqu'au foir; Omnem Dominicam à ma- . ne ufque ad Vefperam, ne fudaifmi capian- Cap.8. tur. Cela donna occafion d'avancer les Vêprès de la veille jufqu'à trois heures, quand on vit que les peuples n'y venoient plus » & d'établir de fecondes Vêpres, parce que