vangile que l'on prêchoit. Depuis qu'on ent eur inferé le Credo à la Meffe, il fut ordonné de le dire tous les Dimanches. Chacun venoit à l'offrande le Dimanche, les hommes & les femmes, comme l'ordonne le concile Can. 4. de Mâcon.

In Pf.93.

DE L'OFFICE DES FERIES.

'Ecriture nomme tous les jours de la

fabbati c'eft le Dimanche, fecunda, tertia Sabbati, le lundi, le mardi, & ainfi des autres. L'Eglife a fubftitué le nom de ferie ou de fête à celui du famedi, & ce que les payens appelloient le jour de la lune, & les Juifs le fecond jour après le fabbat, elle l'appelle la premiere ferie, ainfi de fuite, dit S. Auguftin: Una fabbati dies dominicus eft, fecunda fabbati quam fæculares luna diem vocant, tertia fabbati, tertia feria, quam diem illi martis vocant. Dans l'Eglife tous les jours font confacrés à Dieu, & font des Adverf efpeces de fêtes., comme le dit Tertullien; Pfichit. Omnis dies, etiam vulgata confecratione celebratur; & ailleurs il fait mention de la quatrième & fixiéme ferie qui étoient des jours de jeûne ou de ftation, Quarta & fexta feria. Saint Ifidore de Séville prétend

2.

Lib. de natur. c.z.

que ces noms de feries on de fêtes fe prennent du famedi qui les précéde; que le Dimanche est dit premiere ferie, le lundi seconde ferie, parce qu'ils font le premier ou le fecond jour après la fête : Prima aut fecunda dies à feria, id eft à fabbato; ou comme parle faint Auguftin, c'eft fur le modele des jours de la semaine de Pâques qui étoient fêtes, qu'on a appellé feries les jours des autres femaines: In celebratione oltavarum Lib. 1. de feriarum quas in regeneratione novi hominis ferm. D." celebramus. C'eft de là qu'on a donné aux autres jours de la femaine le nom de ferie, comme on a appellé Dimanche le premier jour, quoique ce nom ne fût d'abord pour marquer le feul jour de Pâques.

que

Il paroît par Amalaire que l'office étoit le même de fon tems les jours de ferie, qu'il eft préfentement refté au Romain douze pfeaumes fous fix antiennes pour le noturne, avec trois & quelquefois quatre leçons; il n'y avoit point d'Invitatoire dans les feries. A Laudes on difoit les mêmes pleaumes que nous difons; & tous les jours Deus Deus meus, & Deus mifereatur sous un Gloria, & les deux derniers Laudate avec Cantate fous un Gloria. On changeoit de cantique tous les jours comme nous faifons. Aux petites heures on ne difoit point d'Antienne, & cela eft refté au jour & à la

in morte,

femaine de Pâque, où l'on ne dit qu'Alleluia, & les Dimanches ce ne font encore que trois Alleluia, & au tems pafchal quatre. Les autres chofes font prefque les mêmes; il y avoit des Kyrie & beaucoup de prieres qu'on difoit à genoux, à peu près comme nous faifons les grandes feries. Tierce, Sexte & None avoient chacun fix pleaumes fur trois Gloria Patri. On finiffoit toutes les heures par Kyrie; les prieres, le fymbole, le Pater & le Miferere, tout cela fe difoit à genoux.

De l'Office du Commun des Saints, des fêtes folemnelles, doubles, fimples, des octaves, des vigiles.

Ly a long-temps qu'on célébre dans

differoient de celles de nôtre Seigneur, en ce que celles-ci fe célébroient par tout, au lieu que l'on ne célébroit la fête des Saints que dans le lieu de leur martyre ; & c'a été un ufage qui a duré affez long-tems de ne faire la fête que des Martyrs, & l'on n'a célébré celles des Apôtres, que parce qu'on les croioit Martyrs, tels que faint Pierre & faint Paul qui font les plus célébres d'entre les Apôtres, & les premiers dont on ait célébré la fête.

Eufeb.

C. 15.

La plus ancienne de ces fêtes eft celle de faint Polycarpe. Dans la lettre de l'Eglife de Smyrne il eft dit que les Chrétiens ont ramaffé ses os avec foin, qu'ils les confervent comme un tréfor précieux, & qu'ils efperent d'en célébrer la fête, tant afin d'honorer fa mémoire, que pour animer les fideles à fouffrir pour J. C. par l'exemple d'une fi fervente charité; Quo etiam in loco nobis concedet Deus natalem ipfius lib. 4. Martyrii diem, cum hilaritate & gaudio celebrare; on s'affembloit dans le lieu même où le martyr avoit fouffert : les conftitutions Apoftoliques parlent de la fête générale des Apôtres & des Martyrs, mais on n'y voit que faint Etienne qui y foit nommé, parce que l'auteur écrivoit à Jerufalem où ce Saint avoit fouffert; In diebus Apof tolorum vacent, item in die Stephani protomartyris ac reliquis diebus fanétorum Martyrum on confacroit tous les ans un jour pour honorer les Martyrs d'un lieu ou d'une province. Saint Cyprien parlant des deux oncles de Celerin, qui avoient fouffert le martyre, dit qu'il célébroit leur mémoire le jour qu'il a accoûtumé tous les ans de folemnifer la mémoire des martyrs. Sacrificia pro eis femper offerimus, quoties Martyrum paffiones & dies anniversaria commemoratione celebramus. Constantin or

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donna de faire obferver religieufement les fêtes des Martyrs; ce n'étoit donc que dans les lieux de leur martyre ou dans les chapelles qui étoient confacrées fous leur nom; ainfi chaque ville honoroit fes martyrs, & en diftribuant des reliques des Saints, cela fit étendre & multiplier leur culte hors de leur province, & fouvent dans les pays les plus éloignés, comme il est arrivé à faint Etienne après la découverte & la distribution de fes reliques, ainfi que le marque le fermon 77 de ceux qu'on attribuoit autrefois à faint Ambroife: Cuncti Martyre s devotiffimè percolendi funt, fed fpecialiter ii venerandi junt a nobis, quorum reliquias poffidemus... Le concile de Mayence de 813. parlant des fêtes des Martyrs dit qu'on ne les doit célébrer que dans les lieux où font Can. 36. leurs reliques. Et illas feftivitates Martyrum

vel Confefforum, quorum fancta corpora in una quaque parochia requiefcunt. Les fêtes étoient encore tres-rares dans les premiers fiécles;mais elles fe multiplierent fi fort dans la fuite, que S. Gregoire ne put s'empêcher de faire une homelie exprès contre cette multiplicité qui occupoit une partie de l'année. Saint Bernard s'en plaignit dans fa lettre aux chanoines de Lyon. Raoul de Tongres dit que ce fut à Rome qu'on multiplia d'abord les fêtes ; les moines y contribue