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Lib. Ep. 10.

Tom 3.

€. 18.

lit qu'il difoit tous les jours l'office des Morts. Pierre Damien parle d'un religieux qui difoit tous les jours cet office au lieu de l'office du jour; Frater quidam folo ute3 batur & delectabatur officio defunctorum.C'est bien le mieux compofé & pour le choix des pfeaumes & pour la compofition des antiennes & des répons. Il nous apprend que cet office comprenoit de fon tems tout le pfeautier avec neuf leçons, & qu'on en récitoit trois après cinquante pfeaumes. Pfalterium ufe.. pro defunctis cum novem lectionibus dicitur, tribus nimirum per quinquagenos pfalmos. Le fynode de Vorcester en 1240. ordonne l'office des Morts les jours de ferie, les fimples & les femidoubles. Celui d'Excefter en 1287. excepte les fêtes à neuf leçons & le tems de Nangis Pâques. Saint Louis difoit tous les jours l'office des Morts. L'affemblée des Abbés tenue à Aix-la-Chapelle en 817. ordonne de choifir des pfeaumes propres pour l'office des Morts, au lieu qu'auparavant on disoit un certain nombre de pfeaumes tels qu'on Can. so. vouloit, ou même le pfeautier entier. Ut dimiffis partitionibus pfalterii, pfalmi speciales pro defunctis cantentur. Il y eft auffi marqué de ne point admettre d'Invitatoire ni Can. ss. de Gloria Patri à cet office; Ut pfalmus Invitatorius & Gloria pro defunctis non can

hift.

tetur.

De officia

Gavantus rapporte fur le témoignage de faint Antonin & de Demochares que ce fut d-fund. Maurice de Sully évêque de Paris qui com- p. 2. pofa vers l'an 1196. les répons de l'office des Morts, & que l'Eglife de Rome les a pris du breviaire de Paris: Refponforia compofuit Mauritius epifcopus Parifienfis anno 1196. tefte S. Antonino citatato à Demochare. Les prieres & l'office des Morts se disoient autrefois avant la mort, & ont encore rapport à l'état préfent où étoient les fideles, & on les a infenfiblement dits après la mort même. Auffi ces prieres Requiem aternam...Subvenite... Tibi commendamus animam... Ut defunctus vivat... veulent dire lorfqu'il fera mort, Ut defunctus ; au lieu que prefentement cela veut dire, lequel étant mort; auffi ces prieres & plufieurs autres femblables fe trouvent dans les rituels parmi les recommandations de l'ame, & plufieurs perfonnes ont fait dire l'office des Morts dans leur maladie, entr'autres le dernier Duc de Lorraine étant malade à Infpruch de la maladie dont il eft mort, fe le faifoit réciter par des Capucins.

REMARQUES SUR L'OFFICE

DE TOUTE L'ANNE'E.

Du tems de l'Avent.

Es Auteurs des divins offices divifent

Lannce Ecclefiaftique par rapport aux quatre faifons. Dans la partie d'hyver, difent-ils, l'Eglife s'applique à nous représenter l'égarement & la chute de l'homme depuis Adam jufqu'à Moyfe. Dans le printems on honore le retour de l'ame vers Dieu par fa grace depuis Moyfe jufqu'à J. C. Dans

l'été le tems de la réconciliation de l'homme avec Dieu depuis la naiffance de J. C. jufqu'à fon afcenfion; & à l'automne le tems du pelerinage ou de la vie préfente depuis l'afcenfion de J. C. jufqu'à fon jugement.

Le mot de l'Avent fe prenoit autrefois pour le jour même de Noël appellé Adventus Domini, l'Avenement du Seigneur, & non pour le tems que l'on fe prépare à cette fête, & il n'a été en ufage au fens que nous le prenons aujourd'hui que vers le feptiéme fiécle; & les homelies de S. Cé faire & de S. Maxime de Turin qui femblent avoir été faites à ce fujet, n'étoient que pour exhorter les fideles de fe préparer à célébrer dignement la fête de la naiffance de J.C. Auffi le miffel Mozarabique, & Lan

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franc dans fes ftatuts parlant des Diman-
ches avant Noël, les appelle Dominica ante
Adventum; & les hymnes dans S. Ambroife
qui font pour Noël font intitulées De ad-
ventu Domini, pour marquer que c'étoit pour
le jour de cette fête. On croit que le tems
de l'Avent a commencé à Rome, & qu'il
n'a été admis en France qu'au tems qu'on
y areçû le rit Romain au huitiéme ou neu-
viéme fiécle car les jeûnes qui font mar-
qués dans le concile de Tours de l'an 567. &
qui devoient préceder Noël, ne marquent
autre chofe qu'un reglement general des
jeûnes que
les moines devoient obferver
dans le cours de l'année depuis la Pente- Can. 17¢
côte jufqu'au mois d'Août le l'undi, le mer-
credi & le vendredi ; depuis Septembre juf-
qu'à la fin de Novembre trois jours chaque
femaine, & tout le mois de Decembre juf-
qu'à Noël; Die Decembri ufque ad natale
Domini omni die jejunent. Le concile de Mâ- Can, 93
con de 581. ordonna à tous les fideles de
jeûner depuis la S. Martin jusqu'à Noël trois
fois chaque femaine. Gregoire de Tours Lib. 10%
parlant des jeûnes de l'année reglés par faint. 3.
Perpetue un de fes prédeceffeurs, en mar
que auffi trois fois la femaine depuis la faint
Martin jufqu'à Noël. Chrodogand obli-
geoit fes chanoines de s'abftenir de chair
depuis la S. Martin jufqu'à Noel: A tranfitu

Martini ufque ad natale Domini à carne abu ftineant, & ufque ad nonam jejunent. Les Lib. 8. capitulaires de Charlemagne recommen4. 184. dent de jeûner trois Carêmes, l'un avant Pâques, le fecond après la Pentecôte, & le troifiéme avant Noël. On dit que cela avoit été pratiqué par les ancêtres; Propter confuetudinem plebis & parentum noftrorum morem obfervare convenit. Si ces jeûnes avoient rapport à Noël, c'étoit une dévotion particuliere des François, mais cela ne se pratiquoit pas ailleurs. Egbert archevêque d'Yorc dit qu'en Angleterre on jeûnoit feulement une femaine avant Noël pour fe préparer à cette fête; Propter advenientem venerabilem folemnitatem D. N.J. C. in plena hebdomada ante natale Domini præparare fe gens Anglica femper confuevit. Nicolas I. dans fa lettre aux Bulgares leur recommende quatre carêmes dans l'année; ce n'étoit peut-être que pour les pénitens, ou il les laiffe à la dévotion des particuliers, & pour l'Avent il ne preferit que l'abftinence: In Adventu quatuor hebdomadibus à carne abftinendum. Ratherius de Veronne, le concile de Salgunftad en 1022. & celui d'Avranches en 1172. ne parlent que de l'abftinence, encore ne la recommendent-ils qu'aux clercs. Celui de Salzbourg en 1281. n'y oblige que les religieux. Saint Louis jeûnoit par dévo

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