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mencer l'office par le premier pfeaume. Il y a cependant plufieurs ordinaires monaftiques où l'on dit l'invitatoire & le Venite. Cela eft dans le fecond breviaire de Clu ny & aux Chartreux; mais ce changement eft moderne, & l'ufage de Rome eft de dire les nocturnes de la même maniere. A Milan le concours des peuples eft auffi grand pour entendre Matines qu'à Noël, & auffi felon le rit Ambrofien, il n'y a que cette veille & celle de Noël où il y ait trois nocturnes étant les feules grandes fêtes qui arrivent au tems des longues nuits, & ces nocturnes font chacun de fept pfeaumes.

Dans prefque tous les ordinaires même monaftiques qui n'ont pas l'ufage de Rome, avant le Te Deum on chante la généalogie de J. C. felon faint Luc. En plufieurs Eglifes & entre'autres en la paroiffe de S. Paul à Paris, on a confervé au troifiéme nocturne d'y lire les trois Evangiles & les trois home lies avec folemnité comme on fait à Noël ; ces Evangiles font celui de l'adoration des Mages, celui du baptême de J. C. & celui de fon premier miracle. Dans l'ancien miffel Gallican les Evangiles font ainfi difpofés ; on lifoit l'Evangile de l'adoration des Mages à la Meffe, & au jour on joignoit enfemble ces trois Evangiles, fçavoir pour le baptême, Venit in Jordane ad Joannem ut bap- Math.

Luc. 3. tizaretur; enfuite la généalogie de faint Luc, Et ipfe Jefus erat incipiens; avec le miracle des nôces, Et die tertio nuptia facta funt. L'Epître de l'ancien Teftament tirée d'Ifaïe, Surge illuminare, celle du nouveau Teltament à Tite 1. Apparuit gratia.

Collat, 10.

5. 2.

C'eft un ancien ufage d'annoncer en ce jour la fête de Pâques. Caffien dit que dès que cette fête étoit paffée, l'Evêque d'Alexandrie écrivoit une lettre circulaire à tou tes les Eglifes & à tous les monaftéres d'Egypte, dans laquelle il leur marquoit le jour que devoit commencer le Carême, & celui auquel on devoit folemnifer la fête de Pâques. Le quatrième concile d'Orleans en 541. l'ordonne; Epiphaniarum die in Ecclefia populis denuntietur Pafcha. Celui d'Auxerre de l'an 578. dit de même. Le troifiéme concile de Brague en 578. marque que c'étoit Noël après l'Evangile de la Meffe: Adveniente Natali Domini poft Evangelium. A Milan c'est l'archidiacre qui annonce Pâques après l'Evangile. Cela eft auffi dans le pontifical de Clement VIII. & d'Urbain VIII. Cette annonce commence par ces mots: Noverit charitas veftra. On choififfoit exprès Noël ou l'Epiphanie pour faire cette annonce à caufe qu'il y avoit une plus grande affluence de peuples en ces jours qui affiftoient aux offices. Le Sacramentaire Gela

Lafien dit qu'en ce jour & le lundi de l'â ques on confacroit les Vierges, Le commentateur de Nangis à l'an 1378. rapporte qu'au trefois les Rois de France à l'exemple des Mages venoient à l'offrande, & présentoient à l'autel de l'or, de la myrre & de l'encens, II y a eu un tems où les trois premiers jours après l'Epiphanie étoient fêtés à Rome, comme l'étoient ceux d'après Pâques. Cela paroît par le lectionaire de Thomafio, où le Oration; premier jour il y a station à faint Pierre aux tag. 4. Liens, le fecond à fainte Anastase, le troifiéme à S. Jean faint Paul. Son octave eft auffi fort privilegiée à Rome ; on n'y admet encore aucune fête ; il n'en étoit pas de même ailleurs; on y faifoit l'office des Saints qui arrivoient, comme de S.Paul hermite; & même le jour de l'octave il y a des ordinai res où l'on faifoit de S. Hilaire, comme à Poitiers & à faint Denis en France où l'on en fait une fête folemnelle. A Reims on faifoit l'office de faint Remi; dans d'autres Eglifes on faifoit un office mêlé de l'octave & de S. Hilaire.Quelques-uns faifoient deux offices féparés; mais l'ufage le plus ordinaire eft de faire une mémoire fpeciale du baptême de J. C. Dans les capitulaires de Louis le Débonnaire rapportés par l'abbé Anfegife, cette octave eft au nombre des fètes d'obligation,aufquelles il n'eft pas permis

de travailler ni de plaider. Elle a auffi été fè̟tée en Angleterre jusqu'après la messe,comme on voit dans un concile d'Oxfort. L'office du baptême fut fondé en l'Eglife de Paris par Guillaume Chartier évêque de cette ville, avec proceffion aux Fonts à saint Jean le Rond.

De la Septuagefime, Sexagefime & Quinquagefime, du jour des Cendres, & des trois jours fuivans.

E tems qui précede le Carême, &

Lqu'on appelle Septuagefime ou Sexa

gefime, a pris fon origine du zele de quelques particuliers, qui voulant jeûner plus long-tems que le commun des fideles, devançoient le Carême d'une ou de deux, ou quelquefois de trois femaines. On appelloit Quinquagefime quand ils l'avançoient d'une femaine, Sexagefime quand c'étoit de deux femaines, & Septuagefime lorfqu'ils le devançoient de trois femaines. Le premier concile d'Orleans en 511. défendit la Quinquagefime, c'étoit de jeûner une feÇan, 24. maine avant le Carême; Ut ante Pafcha folemnitatem, non Quinquagefima, fed Qua dragefima teneatur: c'étoit afin de garder l'uniformité. D'autres voulant fuppléer aux

fix Dimanches de Carême qu'on ne peut jeûner, & aux fix Samedis de Carême qu'ils ne vouloient pas jeûner à l'exemple des Orientaux, faifoient préceder le Carême de deux femaines, & le commençoient à la Sexagefime; & le quatrième concile d'Orleans regardant cela comme une nouveauté, obligea de jeûner les Samedis de Carême, & défendit de jeûner à la Quinquagefime & à la Sexagefime; Ut Quadragefima ab can. omnibus aqualiter teneatur, neque Quinqua gefimam aut Sexagefimam ante Pafcha quilibet facerdos audeat indicere, fed neque per Sabbata quifque folvat Quadragefima jejunium. Ces reglemens n'étoient que pour les peuples, car les moines avançoient fouvent le Carême, étant accoûturnez de jeûner la plus grande partie de l'année. La regle du Maître ordonne de jeûner les Mercredis, Vendredis & Samedis après la Sexagefime, afin que ces fix jours fuppléaffent aux fix Dimanches de Carême ; A Sexagefima ad cap. 18. Quadragefimam quarta, fexta & Sabbato, poft lucernarium femper reficiant, & quod Dominica Quadragefima de quadraginta diebus fubtrahunt, reftituant. On voit par là que les noms de Quinquagefime, ou Sexagefime ne fignifient pas cinquante ou foixante, mais feulement une ou deux femaine avant le Carême, appellées Quadragefi

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