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baifer de paix, on ne difoit pas Agnus Dei, qui l'accompagne ordinairement. En d'autres on donnoit la paix, & on difoit Agnus Dei en quelques-unes on difoit Agnus, quoi-qu'on ne donnât pas la paix.

On ne laiffoit pas de dire des Meffes baffes en ce jour, mais voici ce qu'on trouve dans plufieurs ordinaires monaftiques, que comme on beniffoit le feu nouveau avant la meffe en ce jour, ceux qui vouloient dire des meffes baffes avant la bénédiction du feu,la difoient fans lumiere; Sacerdotes ibunt dictum miffas fuas & debent celebrare illus &celebrabunt fine igne, ou comme disent d'autres, Sine igne celebrabunt fi ante novi ignis benedictionem cantaretur.

On ceffe de fonner à Rome au Gloria in excelfis, c'est parce que les Vêpres font jointes & inferées dans la Meffe; on eft cenfé fonner l'un & l'autre vers l'Evangile. En d'autres on fonne jufqu'au Sanctus, ou juf qu'à l'Agnus, pour marque que cela a rapport aux Vêpres, qu'on fonne féparément de la Meffe.

On commençoit Vêpres immédiatement aprés la communion du célébrant; en prenant le calice il difoit la premiere antienne de Vêpres Calicem, & pendant Vêpres on communioit les affiftans; Dum communicant cantentur vefpera. Pendant les Vêpres on

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porte en pompe les hofties confacrées qu'on a réservées pour la communion du lende

main.

Cela fe faifoit autrefois tres-fimplement.

Dans les anciennes coûtumes de Cluni,d'UlLib. 1. ric, il y a que le Jeudi-faint pendant qu'on difoit Vêpres au chœur, le célébrant cachoit derriere l'autel l'Eucharistie qui devoit fervir le lendemain à la communion; Recondi tur Dominicum corpus à facerdote retro altare. Il n'y avoit ni proceffion ni pompe.

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Dans les anciens Uz de Cîteaux le Jeudifaint après que les Religieux ont communié, on réferve pour le lendemain une partie de la communion dans le ciboire qui est suspendu au deffus de l'autel, & le lendemain il prend la communion du même ciboire, fe communie lui-même & fes miniftres; il n'eft point parlé d'oratoires particuliers.

Dans les ftatuts de Lanfranc il eft or donné de préparer un lieu destiné à conferver l'Euchariftie; Ad locum conftitutum decentiffimè præparatum. Il y parle auffi de la proceffion; Interea præcedente proceffione.... incenfato ipfo loco & ante repofitionem &poft repofitionem, ante quem locum lumen continuè ardeat ; mais cette proceffion n'étoit que du célébrant avec fes officiers & les acolythes qui portoient les cierges & l'encens; car en ce tems-là le clergé restoit au

chæur; Interim conventus fedet in choro. Dans l'ordinaire des Chartreux il eft ordonné qu'on ferre l'Euchariftie dans le mê me lieu où elle a coûtume d'être gardée au grand autel, & il y eft défendu de parer des fépulchres & des autels comme font les féculiers, difant que cela ne convenoit point à leur folitude; Euchariftia reponatur Ordin in loco confueto majoris altaris, prohibentes Care. fieri pro ea refervanda more fecularium monumenta vel alios apparatus noftra folitudini

non convenientes.

Gavantus marque que la proceffion du faint Sacrement qui fe fait au Romain le Jeudi-faint fut établie par Pie V. & qu'il n'en eft point fait mention dans les miffels Romains avant ce Pape.

Dans le livre des offices de Jean d'Avranches mort en 1079. il eft dit que le jour de la Cene on confacrera plufieurs hofties pour la communion du clergé & du peuple, & qu'on réfervera la moitié de ces hofties fans vin pour le lendemain ; que ces hofties feront honorablement portées par le célébrant & fes miniftres en proceflion, c'està-dire, avec des cierges & de l'encens fur quelque autel, où on les enveloppera de linceuls tres-propres, & qu'il y aura toûjours de la lumiere devant cet autel. Ipfa hoftia a facerdote & miniftris altaris indutis

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cum proceffione, fcilicet cum cereis & incenfo fuper quoddam altare honorifice deportentur, ubi cum nitidiffimis linteaminibus optime recendantur, On voit que l'on appelle proceffion la marche du célébrant précedé de lumiere & d'encens.

Dans le miffel de Chartres imprimé l'an 1511. il n'eft point parlé de proceffion le Jeudi ni le Vendredi-faint. Le Vendredi après l'adoration de la Croix le diacre apporte le calice dans lequel eft le corps de notre Seigneur qui a été confacré le Jour précédent, & le met auffi fur l'autel; Afferat diaconus calicem cum hefterno corpore Domini,& ponat illud fuper altare. A Chartres en la cathédrale le diacre donne la bénédiction le Jeudi-faint au choeur & au peuple avec le faint Sacrement avant de le por ter dans le thréfor qui eft du côté de l'Evangile, où elle eft réservée pour le lendemain. Après la meffe on dépouille les autels; cela fe faifoit tous les jours autrefois après la célébration du facrifice. A Lyon on ne manque jamais d'ôter la nappe fi-tôt que la meffe eft dite. A Rome ce dépouillement se fait en cérémonie par les miniftres de l'autel qui quittent feulement la chafuble & la tunique pour être moins embaraffés, le prêtre & le diacre ayant l'aube & l'école & le foûdiacre en aube, au lieu qu'autrefois c'é

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toit le facriftain qui prenoit fon tems vers P'heure de Vêpres ou du fouper. Dans les Us de Citeaux, Expleto pauperum mandato, facrifta altaria difcooperiat. Dans Lanfranc le facriftain eft appellé fecretaire; Dum fratres funt in refectorio fecretarii difcooperiant omnia altaria. Dans la fuite on a attaché des prieres à cette cérémonie; Super veftem meam miferunt fortem, Diviferunt veftimenta. On y a ajoûté le pseaume, Deus Deus meus refpice.

Cap, 219

On baife les autels par refpect & par hon neur. Le clergé commence & le peuple finit. On lave les autels en ce jour, A l'approche du jour de Pâques on balayoit & on nettoyoit toute l'Eglife; on lavoit le payé, les murailles, les autels, les vases facrés; Lotio rerum vel apparatus pafchalis ipfo die procuretur, dit la regle du Maître au feptiéme fiécle. Saint Ifidore de Seyille parlant du Jeudi-faint; Eodem die altaria templique parietes & pavimenta lavantur & vafa facrata purificantur. Saint Eloy évêque de Homil.de Noyon dit: Eodem die quo Dominus pedes œna. difcipulorum lavit, altaria templique parietes lavantur, & vafa purificantur. En diverfes Eglifes on layoit l'autel avec de l'eau & du vin, les murailles & le pavé avec de l'eau. Dans la concorde de S. Dunftan on lavoit les autels avec de l'eau benite; Bene

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