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dictâ aquâ altaria lavantibus. Dans d'autres on les lavoit avec de l'eau & du vin, & on difoit pendant ce tems l'antienne & l'oraifon du Saint en l'honneur duquel l'autel avoit été dreffé; Lavantur altaria aquâ & vino,& interim dicatur antiphona & oratio de fanito cujus eft altare quod lavatur.

C'étoit peut-être pour donner le tems de nettoyer ainfi l'Eglife, qu'on ne difoit pas à l'Eglife les petites heures pendant ces trois jours, parce que l'on étoit occupé à la nettoyer, au lieu que Matines, Laudes & Vêpres fe difoient dans des temps où l'on cefle de travailler; auffi les chantoit-on au chœur à l'heure ordinaire qui pour lors étoit libre. Cela eft devenu depuis une cérémonie; ou bien les petites heures ne se chantent pas ces trois jours, parce qu'elles n'ont pas encore admis d'antiennes, & effentiellement c'est l'antienne qui donne le ton aux pleaumes. Dans plufieurs ordinaires monaftiques il y a qu'on difoit les petites heures dans l'oratoire de l'infirmerie. Eo quod interim mundaretur Ecclefia.

Une autre cérémonie de ce jour c'est le lavement des pieds appellé Mandatum parce que J. C. l'avoit recommandé; Mandatum dedi vobis. Comme de fon tems on alloit nuds pieds avec de fimples fandales ou femelles; on étoit exposé à fe falir les

= pieds, & le premier devoir qu'on rendoit à un hôte étoit de lui laver les pieds, ce qui fervoit auffi à le délaffer. Saint Paul prescrit entre les devoirs d'une veuve d'éxercer l'hofpitalité, & de laver les pieds aux fideles. Saint Auguftin dit que de fon tems plu- p. ad fieurs omettoient cette cérémonie de laver Jannar, les picds, de peur qu'on ne la prît pour une espece de baptême ; Ne lotio videretur pertinere ad baptifmum. Le dix-feptiéme con- Can. cile de Tolede ordonna de la célébrer le Jeudi-faint. S. Boniface de Mayence confulta autrefois le pape Zacharie fçavoir files religieufes devoient fe laver les pieds les unes aux autres, comme font les hommes le jour de la cene & en d'autres jours; Si liceat fan Etimoniales feminas quemadmodum viri faciunt, fibi pedes abluere, tam in cœna Domini, quàm in ceteris diebus. Ce pape répondit qu'oui, & que les ordonnances du Seigneur regardent les femmes auffi-bien que les hommes, puifqu'il eft leur maître commun.Dans la vie de fainte Berthe abbeffe Bolland. de l'ordre de Vallombreuse, il eft dit qu'elle 24. Mart. lavoit les pieds à ses filles le Jeudi-faint.

L'ufage s'eft introduit de les laver à douze pauvres à l'éxemple de J. C. qui lava les pieds à fes douze Apôtres. A Narbone chaque chanoine lave les pieds à douze pauvres, ce qui paffe deux cens. A Laon on

lave les mains de tous les chanoines au lieu des pieds dans le chapitre.

En plufieurs Eglifes on diftribue le Jeudi-faint du pain & du vin après le lavement des pieds; c'étoit la collation qui se faisoit tous les jours de jeûne à l'heure du fouper, que l'on a avancée depuis pour dire Tenebres enfuite. En l'abbaye de S. Victor à Paris où l'on n'a point anticipé l'heure de Matines, ce pain & ce vin fe donnent à l'heure qu'on a coûtume de collationner. Dans quelques Eglifes cathédrales on faifoit autrefois la Cene dans la facriftie & on diftribuoit du vin & des échaudés au beurre; ony bûvoit & on y mangeoit rompant ainsi son jûnee; c'étoit une une préparation peu convenable à la Pâque. A notre Dame de Paris on donne encore un coup à boire après la cene. On y faifoit tous les jours de Carême, excepté les Dimanches, le Mandé dans le chapitre, c'étoit après Vêpres, & on lavoit les pieds à treize pauvres, & on leur donnoit à dîner & de l'argent.

En Afrique c'étoit en ce jour qu'on lavoit les catechumenes; on leur lavoit la Ep. 118. tête, d'où ce jour etoit appellé Capitilavium; on les faifoit laver dans une fontaine, afin qu'ils eûffent le corps propre au tems du baptême ; Ut baptizandorum corpora per obfervationem quadragefima fordi

data

data cum offenfione fenfus ad fontem tračtarentur, nifi aliquo die lavarentur; iftum autem diem ad hoc electum, quo coena Domini anniverfarie celebratur, dit faint Auguftin. Comme l'Afrique étoit un pays chaud, & que les catechumenes par pénitence s'é- Ep.119. toient privés du bain pendant tout le Carême, on les obligeoit de fe baigner en ce jour pour le baptême, & S. Auguftin dit qu'en Afrique on fupprima la cérémonie de laver les pieds en ce jour, pour conserver celle de laver la tête de ceux qui devoient être baptifés.

En Orient on faifoit réciter le symbole aux catechumenes le Jeudi-faint, comme l'ordonne le concile de Laodicée; Quod oporteat eos qui ad baptifmum veniunt fidem difcere, & quinta feria feptimana majoris epifcopo aut prefbyteris reddere.

On délivroit auffi les prifonniers le Jeudi-faint. S. Eloy le marque & dit : De même que dans l'Eglife on réconcilioit les pénitens, les princes & les Rois faifoient grace aux criminels; Hac die poenitentibus fubve nitur per indulgentiam, purificantur impuri, judices latronibus parcunt... patefcunt ear ceres, in toto orbe dant indulgentiam crimis nofis Principes,

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L'OFFICE DU VENDREDI-SAINT

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E jour eft appellé Parafceve, c'eft-àdire préparation,c'étoit par rapport au Dimanche de la Pâque.

L'office de la nuit & du jour s'y fait comme le jour précédent. On ne fonne point les cloches depuis le Jeudi jufqu'au Samedit faint,l'Eglife a voulu conferver ce veftige d'antiquité, & n'appeller les fidéles à l'E glife pendant ces deux jours qu'en la maniere dont elle les y appelloit avant que P'ufage des cloches eût été trouvé. Ce filence des cloches représente la profonde trifteffe & la confternation où l'Eglife eft à la mort de J. C. On voit dans l'ordre Romain que l'office de la nuit commençoit à minuit, après avoir donné le fignal avec un inftrument de bois.

On a réservé le faint Sacrement le jeudi pour communier le lendemain qui eft leVen dredi-faint, parce qu'on n'offre point le fa crifice; Hoc biduo facramenta non celebrantur, difoit Innocent I. ainfi à Rome on ne célébroit point les deux jours avant Pâques; c'est un refte de l'ancienne difcipline des jours de jeûne, & qui s'obferve encore à Milan tous les vendredis de Carême, & en

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