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Peres, parce qu'on les juge dignes de lire l'Evangile. Sozomene dit que c'etoit la fonLib. 7. ction de l'Archidiacre dans l'Eglife d'Aléxandrie; que dans certains jours on le faifoit lire par des Prêtres, & qu'à Conftantinople, c'étoit un Evêque aux grandes fè

c.19.

tes.

D. A-t-on quelquefois lû l'Evangile en langue vulgaire?

qui

R. Quoiqu'on n'ait guere celebré la Liturgie qu'en langue Grecque en Orient, & en langue Latine en Occident, on ne laiffoit pas de lire l'Evangile en langue vulgaire, & on l'expliquoit enfuite; cela paroît par la vie de faint Antoine, écrite par faint Athanafe, où l'on trouve que ce Saint, ne fçavoit pas même lire, aiant oui lire dans l'Evangile, que celui qui qui vouloit être parfait devoit tout vendre pour suivre J. C. fe fentit tout d'un coup porté à l'executer, ce qu'il n'auroit pû faire fi on n'eût lû ces paroles en langue Egyptienne, qui étoit sa langue naturelle. Amalaire dit qu'à Conftantinople on chantoit l'Epître & l'Evangile en Grec & en Latin, pour marquer l'union des deux Eglifes, & afin que les Grecs & les Latins qui s'y trouvoient l'entendiffent. Nicolas I. dans fa lettre à l'empereur Michel, & Leon IX. dans fa lettre à Michel Patriarche de Conftantinople, difent

la même chofe,. Au facre du pape Alexan dre V. qui fe fit au concile de Pife, on y lût l'Evangile en Grec, en Latin & en Hebreux. A faint Denis en France on chante l'Epître & l'Evangile en Grec & en Latin aux principales fêtes de l'année. Il y a d'anciens rituels manufcrits à Soiffons & à Tours où l'on trouve qu'on lifoit quelquefois l'Epître & l'Evangile en Latin & en François. D. Quelles cérémonies obferve-t-on com munement pour la lecture de l'Evangile, & quelle en eft la fignification?

R. On porte avec révérence le livre des Evangiles, la croix & les cierges devant; la croix fignifie que l'Evangile en abregé n'eft autre chose que J. C. crucifié : les ciet ges allumez marquent la joye avec laquelle on doit entendre la parole de J. C. & la foy qui nous la fair regarder comme la lu miere que nous devons fuivre. On fe leve à la lecture de l'Evangile par refpect pour celui qui parle quand on s'incline devant l'Evangile ou qu'on le baife, c'eft une adoration rendue à la vérité éternelle contenue dans ce livre divin. On fait le figne de la croix fur le livre, pour marquer que c'eft le livre & les paroles de J. C. crucifié; on le fait auffi fur le front, fur la bouche & fur la poitrine, pour protefter qu'on ne rougit point des véritez de l'Evangile, qu'on

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eft difpofé à les confeffer de bouche, même au péril de la vie, & qu'on les porte profondement gravées dans fon cœur.

D. Répond-t-on quelque chofe à la fin de l'Evangile ?

R. Aux meffes baffes on dit, Laus tibi Chrifte, en d'autres endroits on difoit Deo gratias, comme à la fin de l'Epître & des autres leçons de l'office; en quelques miffels on dit, Benedictus qui venit in nomine Domini: d'autres difoient Amen, je le croi.

D. Pourquoi fonne-t-on dans quelques Eglifes pendant l'Evangile ?

R. On fonne en plufieurs Eglifes pendant l'Evangile, comme à Paris, c'eft pour la meffe des fidelles qui fuit celle des Catechumenes, comme on fonne à Matines au Te Deum, pour les Laudes, ce qui eft fi vrai que, quoiqu'il n'y ait point de Te Deum, comme l'Avent & le Carême, on

ne laiffe pas de fonner pendant le dernier répons. La meffe des Catechumenes ne se fonnoit autrefois que quand on alloit dire la collecte; c'eft pour cela qu'on fonne encore aujourd'hui le Jeudi-Saint pendant le Gloria in excelfis: maintenant on la fonne pendant la proceffion; ce qu'on fonne à Ï'Agnus Dei, eft pour Sexte.

D. Est-ce un ancien usage de faire baiser

le livre des Evangiles au célébrant & à tout le clergé

2.

de cult.

R. Qui, Jonas d'Orleans en parle com me d'une pratique ancienne, Sacra religionis Praf.lib. ufus in fanita Ecclefia adhuc fervatur ut per- Imag." lecta fancti Evangelii lectione ab epifcopo vel prefbytero cater fque facri ordinis religiofis, co dex in quo Evangelii lectio recitata eft, multiplicibus ofculis reveretur. Hildebert évêque du Mans, dit qu'on fait baifer ce livre ou vert au célébrant, & fermé au clergé, hao Ecclefia confuetudo, ut textus pontifici aper tus, cæteris autem claufus ad ofculandum offeratur. A Vienne & en quelques autres Eglifes on fait baifer le texte ou le livre ouvert à tout le clergé on a jugé plus à propos de le faire baifer fermé pour conferver le texte. Selon un decret de la congregation des Rites de l'an 1611. on ne le doit porter qu'au clergé, aux Princes & aux plus grands Seigneurs, & encore ce doit être un autre que celui qui fert au célébrant.

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D. Y a-t-il long-tems qu'on allume des cierges quand on lit l'Evangile en plein jour ?

R. Oui, faint Jérôme en parle commc d'un ufage univerfellement établi de fon tems dans toutes les Eglifes de l'Orient en contr.Vifigne de joye, per totas Orientales Ecclefias gilans.

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quando legendum eft Evangelium accendunturluminaria, jam fole rutilante, non utique al fugandas tenebras, fed ad fignum latitia demonftrandum.

D. Pourquoi baise-t-on le livre de l'Evangile ?

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R. C'est par refpect; & c'est pour cela que dans plufieurs miffels au lieu de baifer on dit faluër l'Evangile, Lecto Evangelio afferatur ad falutandum Epifcopo.

D. Expliquoit-on au peuple l'Evangile après qu'on l'avoit lû?

R. Oui, c'étoit l'inftruction du pafteur : il eft inutile de dire que dans toutes les religions on a inftruir les peuples par des difcours publics, que les Juifs expliquoient l'Ecriture dans leurs Synagogues tous les jours de Sabaths, que J. C. l'a fait, que les Apôtres prêchoient fouvent au peuple les jours de Dimanches, comme il eft dit de 4.2. faint Paul. Saint Justin & Tertullien marquent pofitivement cet ufage, lors qu'ils difent qu'en ces jours après la lecture des Ecritures divines on faifoit les exhortations cela paroît encore par la vie de faint Céfaire d'Arles, où il eft dit qu'il faifoit fermer les portes de l'Eglife après l'Evangile, de peur que perfonne ne fortît avant que le fermon fût fini. Sapiffime oftia poft Evangelia clandi fecit.

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