uno die legitur non folet legi, nifi fecundum Serm. 231. Matthæum, volueram aliquando ut per fin- n. Ed. gulos annos fecundum omnes Evangeliftas etiam paffio legeretur, factum eft, non au dierunt homines quod confueverant, & perturbati funt.

En quelques anciens ordinaires on lifoit la Paflion aux heures de l'office de Tierce, Sexte, None, & elle fe prenoit des quatre Evangeliftes, dont on faifoit une feule hiftoire. On obfervoit encore quelques autres pratiques en ce jour. A Rome à la pointe du jour le Pape recitoir tout le pfeautier avec fes chapelains; Hodie in aurora D. Papa cum capellanis fuis voce mediocri cantat totum pfalterium cum litaniis, dit l'antiphonier de Thomafius. La même chofe fe voit dans les Uz de Ctteaux, & dans les anciennes coûtumes de Cluny.

Feb.

On étoit nuds pieds pendant tout l'offfce. Lanfranc l'ordonne; Officio intererunt nudis pedibus cela fe trouve dans la vie de faint Conftabilis abbé de Cave; In fancta Boll. 17 die Parafceves cùm de diverfis partibus multitudo virorum & mulierum, ficut mos eft chriftiana religionis, fanctum illum diem dijcalceatis pedibus celebraret: ainfi le peuple auffi bien que les moines étoient nuds pieds.Il en cft refté que le diacre chante la Paffion fans

fouliers, & que le clergé fe déchauffe auffi pour adorer la croix.

On se mortifioit par des jeûnes plus rigides, par d'autres mortifications. Pierre de Blois parlant de Geoffroy abbé, dit qu'il se mettoit tout en fang en plein Chapitre. Dans plufieurs Conftitutions monaftiques, les religieux recevoient la difcipline de la main du Prieur.

On ne chantoit pas Vêpres en ce jour, on les difoit bas; Sub filentio, dit faint Dunstan dans fa Concorde, & Ulric, Vefpera fub filentio.

On jeûnoit au pain & à l'eau; le concile d'Aix-la-Chapelle du tems de Louis le Debonnaire; In Parasceve nihil aliud, nifi paDan. 8. nis, & aqua fumatur. Le quatrième concile de Tolede veut qu'on jeûne en ce jour jufqu'au foir, & déclare indigne de communier à Pâques celui qui mange à l'heure de None.

On trouve encore dans plufieurs ordinaires anciens, comme dans Jean d'Avranches & ailleurs, que le Vendredi-Saint après Vêpres, on lavoit le crucifix avec de l'eau & du vin, & ceux qui avoient communié ce jour là en beuvoient. Après l'adoration de la croix on la portoit dans une espece de fepulchre, en chantant fepulto Domino.

DE L'OFFICE DU SAMEDI SAINT.

LA premiere cérémonie de ce jour est le

feu nouveau. Comme régulierement après Laudes on éteignoit toutes les lumieres de l'Eglife inutiles pendant le jour, on étoit obligé le foir de battre le fufil & de faire du feu nouveau, dont on allumoit les lampes & les cierges de l'Eglife pour l'office de Vêpres; cela fe faifoit tous les jours, d'où vient que l'office du foir étoit appellé lucernarium. Saint Jerôme en fait mention, appellant ainfi l'office du foir, parce qu'on allumoit les lampes en ce tems; Affuefcat Ep.ad lucerna accenfà reddere facrificium vefperti Latam. num. Saint Bafile parle & de l'office du foir, & de la priere qu'on difoit en allumant les lampes pour cet office; Vifum eft patribus Destit noftris vefpertini luminis gratiam,haud qua- fancto quam filentio accipere. Il rapporte la loiian- 19. ge qu'on rendoit pour lors à la fainte Trinité; Laudamus Patrem & Filium & Spiritum fanctum Dei. C'eft à l'imitation de cette pratique qu'on à introduit dans l'Eglife Latine de dire au feu nouveau Lumen Chrifti. R. Deo gratias. Et c'eft en l'honneur de la fainte Trinité qu'on allume d'abord un cierge qui fe divife en trois. Dans

le breviaire Mozarabique on voit que tous les foirs avant Vêpres on benit la lumiere dont on fe fert pour les dire: on dit Pater, Kyrie eleifon, puis In nomine D. N. J. C. lumen cum pace, hoc eft lumen oblatum. . Deo gratias. Saint Ifidore dans fa regle fait préceder le lucernaire à l'office de Vêpres Primo lucernarium. Etherius & Beatus écrivant contre Elipand rapportent la même priere avant que de commencer Vêpres; In nomine D. N. J. C. lumen cum paCan.. ce. Le concile de Merida en 666. Vefper

tino tempore poft lumen oblatum.... Dans Prudence il y a une hymne qui est une priere qu'on dit en allumant les cierges, on y a mis pour titre ad incenfum cerei Pafchalis, mais mal à propos; on y a rétabli son vrai titre, ad incenfum lucerna : & cela est conforme au deffein que fe propose Prudence: car dans le livre appellé Cathamerinom, dans lequel eft cette hymne, Prudence comprend tout ce qui fe paffe dans la journée, & y attache une priere; la premiere hymne eft ad Galli cantum; là feconde pour le matin matutinas; la troifié me, est avant les Vêpres, ante cibum ; la quatrième, après qu'on a mangé, poft cibum la cinquiéme, au foir ou quand le jour finit, ad incenfum lucerne ; la fixième, avant le fommeil, ante fomnum.

;

A la verité dans cette hymne du foir, Prudence fait la defcription de la maniere qu'on tiroit le feu d'un caillou pour en allumer les lampes; mais c'eft que l'usage n'étoit pas encore d'avoir toûjours des lampes allumées dans les Eglifes; ainfi pour ne pas apporter un feu profane, on batoit le fufil, & on trouvoit des raisons mysterieufes tirées de celui qui eft appellé dans l'Ecriture & la lumiere, & la pierre folide. Ce n'étoit donc point pour le Samedi-Saint qu'on faifoit anciennement cette cérémonie. Nous avons vû qu'à Rome on le faifoit ces trois jours, & on le fait encore à Reims, à Rouen, à Cluny, parce qu'on a éteint toutes les lampes après les Laudes. Il y avoit des Eglifes où l'on ne faifoit point de feu nouveau, on en alloit prendre où l'on en trouvoit déja d'allumé. Jean d'Avranches marque que depuis qu'on avoit éteint le luminaire à Laudes il n'étoit plus question de rien allumer jufqu'à la bénédic tion du feu nouveau; Ex quo ultima candela ad Benedictus relinquitur, lumen in Ecclefia ufque poft ignis benedictionem, non accendetur. Les Chartreux ne font point de feu nouveau le Samedy-Saint, parce que le Sacriftain a foin de tenir la lanterne allumée qu'il cache à la fin de l'office, & il s'en fert pour rallumer la lampe, & ne benis