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confueverunt Pafchali tempore feftum cum novem lectionibus celebrare.... Juxta mo rem & modum fuum de martyre agant®

Les Dominicains ne difent que trois pfeaumes & trois leçons depuis Pâques jufqu'à la Trinité Les Prémontrez ne difent ces trois pfeaumes avec trois leçons que lės Dimanches depuis l'octave de Pâques jufqu'à l'Afcenfion.

DES ROGATIONS.

Es jours de prieres ou de Rogations

l'Afcenfion, ont premierement commencé en France. Sidoine Apollinaire dit qu'avant Lib. 4. faint Mamert évêque de Vienne, on ne les Ep. 14. célébroit qu'avec peu de ferveur, peu frequemment, & fans qu'elles euffent de jour fixe; Vaga, tepentes, infrequentesque supplicationes, que peu de perfonnes y jeûnoient, & qu'on les faifoit pour les befoins des fruits de la terre ; Sape interpellantium prandiorum obicibus hebetabantur, maxime aut imbres, aut ferenitatem deprecaturæ mais que faint Mamert en avoit inftitué d'autres plus ferventes, dans lefquels on jeûnoit, on prioit, & on pleuroit; Invenit, inftituit, invexit, in quibus jejunatur, oratur, pfallitur, fletur. Gregoire de Tours

nous apprend que faint Mamert n'avoit d'abord inititué ces prieres publiques que pour la feule ville de Vienne, mais qu'à fon exemple les Evêques des autres villes en établirent de même dans leurs Eglifes pour appaifer la colere de Dieu dans les fleaux 1ib. 1. & les calamitez publiques; Appropinbist, 34 quante Afcenfione indixit populis fuis jeju nium, inftituit orandi modum.... per cunEtas provincias difperfà famâ facti cunctos facerdotes imitari commonuit. Il alloit en proceffion avec fon peuple prier & vifiter Id m til. les lieux faints; Procedens pontifex cum po 9.c. 6. pulo fuo, loca facra circumiret.

Ce que Sidoine appelle fupplicationes, Gregoire de Tours, orandi modum. On voit dans Fortunat en la vie de faint Germain de Paris, qu'on les appelloit Litanies ; Cap. 33. Dum tempore Litaniarum.... ad miffam cum populo progreditur in proceffu.

Lib. 10.
C. 1.

Dans ces prieres & ces proceffions on chantoit Kyrie eleifon; c'eft pour cela que le nom de litanies eft refté aux prieres qui commencent par Kyrie: cela fe voit dans Gregoire de Tours lorfqu'il parle de la litanie que le pape faint Gregoire avoit établie à Rome; Kyrie eleifon per plateas urbis cantabat. Il ne dit pas fi on y ajoûtoit l'invocation des Saints. Dans un ancien Rituel Romain on trouve que dans les litanies on

ne difoit que Kyrie qu'on répetoit jufqu'à * cent fois, fans invoquer les Saints ; Dicunt centies Kyrie eleifon, centies Chrifte eleifon, item centies Kyrie eleifon. Et Valafride Stra bon dit que la litanie comprend principalement l'invocation de là mifericorde divine, plûtôt que l'invocation des Saints; Notandum litanias dici non tantùm recitatio- Cap. 18. nem nominum, quâ fancti in adjutorium vocantur infirmitatis humana, fed etiam cuncta qua in fupplicationibus fiunt Rogationes appellari. Raban femble faire allufion à cette premiere litanie, où au lieu de dire Ora pro nobis, on difoit Tu illum adjuva.

On voit les Rogations recommandées par toute la France avec jeûne dans le premier concile d'Orleans en 511. Rogationes, Can. 17. id eft litanias, ante Afcenfionem Domini ab omnibus ecclefiis placuit celebrari,cum triduano jejunio. Avite évêque de Vienne dans un fermon dit qué cette dévotion avoit paffé de la France dans toutes les parties du monde ; Currit non per Gallias tantummodò fed pene per orbem totum Rogationalis obfervantia flumen irriguum. Saint Céfaire dans un fermon dit la même chofe; Iftis tribus diebus quos regulariter in toto mundo celebrat Ecclefia. Le concile de Mayence en 813. déclare que le terme Grec de litanies fignifie la même chofe que celui de Rogations ou

Bb iiij

33.

prieres, & ordonne pendant ces trois jours d'y affifter nuds pieds, couverts d'un cilice Can. 32. & de cendres; Litania autem Graco nomine appellantur, qua Latinè dicuntur Rogationes. Placuit ut Litania major à cunctis chriftianis tribus diebus difcalceati, cinere & cilicio indu ti, nifi infirmitas impedierit obfervanda fit. Cependant Anastase bibliothecaire nous apprend que ce fut Leon III. qui les introduifit à Rome, après que Charlemagne eut fait obferver en France les litanïes Romaines, qui font celles du jour de faint Marc ; Ifte pontifex conftituit, ut ante tres dies Afcenfionis Dominica litania celebrarentur. Il ne dit pas fi ce Pape ordonne de jeûner pendant ces trois jours. Etienne Poncher évêque de Paris dans fes ordonnances fynodales de l'an 1500. renouvellant le canon du premier concile d'Orleans, ne recommande que l'abstinence. Saint Charles les trouva en ufage dans fon Eglife la femaine d'après l'Afcenfion & avec jeûne, ce qu'il confirma dans fes ftatuts; il les commençoit avant le jour par la reception des cendres; elles duroient jufqu'à trois ou quatre heures après midi; il y faifoit tous les matins une prédication pour exhorter le peuple à la pénitence ; il y chantoit la Meffe; il y jeûnoit au pain & à l'eau, & ne fouffroit pas qu'aucun Ecclefiaftique manquât à une fi fainte cérémonię.

Il eft tres-vrai-femblale que quand les Rogations furent reçues à Rome, on obligoit d'y jeûner, fuivant éxactement le canon du premier concile d'Orleans. Amalaire avoue qu'on les jeûnoit de fon tems, & trouve cela contre les canons qui défendent de jeûner pendant les cinquante jours après Pâques. Dans le Sacramentaire de S. Gregoire les Rogations font appellées Feria fecunda in Litania majore, comme fi on n'eût dû jeûner qu'un jour; auffi n'y at-il que l'office du Lundi qui fente le jeûne. On voit dans plufieurs ordinaires que ceux qui alloient aux proceffions, y affiftoient à jeûn, & qu'ils ne mangeoient qu'au retour étant tres-tard; car ces proceffions étoient fort longues.

Nous avons une représentation de nos proceffions dans la vie de faint Porphyre évêque de Gaze en Palestine, mort en 430. Il eft dit que ce Saint ayant affemblé fon peuple dans une Eglife, le fit aller à une autre chantant des pfeaumes; qu'il le fuivoit portant le livre des Evangiles, étant accompagné de fon clergé qui allóit deux à deux, ainfi que J. C. fuivoit fes difciples en cet ordre; qu'à la tête du peuple on portoit une Croix, & qu'à chaque verfet des pleaumes qu'on chantoit, on répondoit Venite exultemus Domino: Cum hymnis præce

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