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dente cruce ad ecclefiam cum clero & populo proceffiffe. Bede dans la vie de S. Curbert parlant de la proceffion des Rogations fait mention des reliques qu'on portoit en proceffion, ce qui fe voit dans tous les ordinaires. Lanfranc parle de la litanie, de la croix, de l'eau-benite, du livre des Evangiles & des reliques qu'on portoit à ces proceffions. Ulric en fait auffi mention dans fon livre.

Dans l'ordre Romain de Benoist environ l'an 1140. il eft marqué que les Eglifes patriarchales venoient avec leurs croix s'affembler en l'Eglife du Sauveur ou de faint Jean de Latran, que le Pape étant venu avec les Cardinaux revêtu de fes habits, on chante un répons & une collecte. L'archidiacre dit Procedamus in pace, & on fait la proceffion dans les quartiers de la Ville ; de tems en tems on s'arrête afin que le Pape fe repofe, & c'eft de là que font venus les repofoirs aux proceffions, & qui font reftés à celle de laFête-Dieu. On préparoit le lieu où l'on fe reposoit, on y chantoit une litanie & une collecte.

La plupart des moines portoient des bâtons à la proceffion, parce qu'on y étoit Luds pieds, comme l'ordonne le concile de Mayence; depuis quoique l'on fe foit chauffé, on a confervé l'ufage des bâtons, ou au

moins des baguettes, comme on voit à Paris à la proceffion des moines de S. Martin des Champs. Dans quelques Eglifes, il est refté de l'ancien ufage, que ceux qui portent les reliques foient nuds pieds.

Il n'eft point parlé de litanies ni de Rogations dans l'ordinaire des Chartreux, & dans leur breviaire l'office des trois jours est comme les autres feries du tems pafchal; c'étoit peut-être parce que faifant profeffion d'une plus étroite clôture ils ne faifoient point de proceffion. Dans l'ancien ordinaire de Soiffons les chanoines alloient nuds pieds aux proceffions des Rogations, & les religieux de S. Jean avec eux; quatre cardinaux portoient les corps faints, & le Prêtre femainier avoit au col un reliquaire de la Vierge. L'ufage d'invoquer les Saints à ces proceffions fe voit dans Victor de Lib.. Vite, où au tems des calamités publiques & des perfécutions on invoquoit les Patriarches, les Prophetes, les Apôtres & tous les autres Saints de la même maniere que nous faifons; Deprecamur, Patriarcha, orate, fancti Propheta, eftote Apoftoli fuffragatores noftri, præcipue tu beate Petre... tn fanite Paule... Univerfi ingemifcite Sancti fimul pro nobis. A Laon aux litanies des Rogations on dit principalement Miferere, miferere populo tuo quem redemifti.... Sufcipe

orationem noftram... Exaudi de fancto voces noftras, fancte fanctorum Deus miferere nobis. A Arles quand les chanoines de faint Trophime vont en proceffion, tous les curés & les religieux laiffent leurs croix dans l'Eglife metropolitaine, marchant fans en avoir. Aux enterremens les corps féculiers & reguliers vont fe rendre à la maifon du mort avec leur croix, & ne la pouvant laiffer ils la portent abattue; il n'y a que celle de la cathédrale qui paroît. La proceffion generale des Rogations fe fait le mercredi, on y porte toutes les châsses, à caufe que le jeudi on porte celle de S. Antoine où le clergé ne va point, mais feulement les Benedictins de Monmajour, à qui cette châffe appartient.

A Marseille dans le livre rouge qui eft l'ancien ceremonial de cette Eglife, il se lit qu'on porte toûjours les reliques aux proceffions où font les Evêques, quand ils n'y font pas on porte le livre des Evangiles ouvert: ils les portoient eux-mêmes, mais ils s'aviferent de le faire porter par des diacres revêtus en aubes, quand ils avoient la dévotion de les porter, ce que le concile de Brague de 675. défendit. Les Evêques en faifant porter les reliques en leur préfence, imitent ce que faifoit Moïfe en faisant porter l'Arche dans la marche des Ifraelites, & l'u fage de nos Rois qui faifoient porter avec

eux des reliques pour leur feureté, comme la chappe de S. Martin. S.Louis fit porter le S. Sacrement, ainfi que font aujourd'hui les Papes,qui felon ce que rapporte Genebrard, ont emprunté cette coûtume de l'antipape Benoît XIII. pour la garde de fa perfonne. Les Litanies font fouvent appellées stations, ce qui fignifie le lieu où s'affembloient les fideles, pour y faire des prieres publiques, comme en terme de guerre on appelle ftations les affemblées des gens d'armées qui fe font par un ordre militaire en certains lieux où il faut s'arrêter & demeurer au guet jufqu'à nouvel ordre. Aussi dans l'Eglife on y alloit & on reftoit felon l'ordre & l'intention de l'Evêque. Autrefois ces stations ne se faifoient point fans fermon, comme il paroît par S. Leon & par les homelies de S. Gregoire; ni fans Meffe, comme on voit dans le Sacramentaire de faint Gregoire, au commencement de chaque Meffe il y a le lieu où la station doit être faite. Tertullien parle de ces ftations aux Lib. d jours de jeûnes; on demeuroit à jeûn & en oras. prieres jufqu'à la fin de la station. C'est de là qu'autrefois les stations ne se faifoient point fans jeûne. On croit que ce fut faint Gregoire qui commença à en ordonner pour les Dimanches & pour les jours folemnels. Dans ces ftations on s'affembloit à une Eglife,

ce qui s'appelloit la collecte,& on alloit proceffionnellement à la ftation, comme à Paris les Eglifes fujettes de la cathédrale s'y affemblent pour aller en proceffion à l'Eglife ftationale; de même les paroiffes fujettes à S. Martin s'affemblent dans l'Eglife du Prieuré pour aller en proceffion à la ftation. Aux proceffions generales les Eglifes s'affemblent dans la principale, & on fait ftation en corps.

DE LA FESTE DE L'ASCENSION

Ntre les fêtes inftituées par

les Apô

tres, faint Augustin y met l'Afcenfion, & dit qu'on l'obfervoit par toute la terre; Ep. 18. Sicut quod Domini paffio, & refurrectio, & Afcenfio,& adventus de calo Spiritus fancti anniverfaria folemnitate celebrantur, quod fervatur ab univerfa quocumque fe diffundit Lib. 8. Ecclefia. Les conftitutions apoftoliques en parlent; Die affumptionis vacent.

2.

contra E

Quant à l'office de ce jour, il a prefque toûjours été le même que celui que nous di zib. 1. fons. Alcuin cite la collecte dans fes ouvraLipand ges contre Elipand; Item in afcenfione Domini concede... ut qui unigenitum ad calos... Dans le miffel Gothique la premiere Epître de la Meffe eft des Actes, Primum quidem

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