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895, canon 19, ordonne qu'il y ait deux fois plus de vin que d'eau dans le calice. Vi dua fint partes vini, tertia aqua.

D. D'ou vient l'ufage d'encenfer les oblations ?

R. Dans l'ancien Teftament on encenfoit les victimes qu'on offroit à Dieu, on les brûloit avec des parfums dont l'odeur montoit en haut, & étoit cenfée monter jufqu'au thrône de Dieu. Les Chartreux en encenfant les oblations ne font qu'un figne de croix avec l'encenfoir fur le calice & fur l'hoftie; c'étoit la maniere fimple avec laquelle on encenfoit autrefois en difant, In nomine Patris & Filii & Spiritus fancti. Thurificat femel fuper calicem & hoftiam in modum crucis.

Pendant l'encenfement de l'autel & des oblations le prêtre dit, Dirigatur Domine oratio mea ficut incenfum,&c. paroles qui ont rapport à l'action qu'il fait, la fuite du pfeaume qu'il dit, quoi-qu'elle n'y ait point de rapport, eft pour l'occuper de paroles édifiantes pendant toute cette cérémonie.

D. Pourquoi couvre-t-on le calice?

R. On couvre le calice avec une palle faite exprès, par précaution, de peur qu'il Cap. 1. ne tombe quelque chofe dedans; Non tam caufa myfterii quam cautela, dit le Micrologue.

D. En quel endroit de l'autel doit-on mettre le calice ?

R. On mettoit autrefois le calice à côté de l'hoftie pour exprimer que c'étoit du côté de J. C. qu'étoit forti le fang & l'eau, maintenant il fe met derriere parce qu'il ne court pas tant de rifque d'être renverfé. Raoul de Tongres parle de ces deux manieres, & dit, que la premiere étoit en ufa ge en Italie & en Allemagne, la feconde en France; Oblata in corporali pofitâ, calix Propof. ad dextrum collocatur, quafi fanguinem Do- 23. mini fufcepturus, quem de Dominico latere credimus profluxiffe. Gallicani vero calice de plica unius corporalis cooperto, oblatum ponunt ante. D. Pourquoi le prêtre lave-t-il fes mains à la meffe?

R. Pour les avoir plus nettes & les purifier des ordures qu'elles auroient pû contracter en maniant les pains offerts à l'autel; Ut exterfa fint à contactu communium re. Lib. 1. rum atque terreno pane, dit Amalaire. Et fi de Offic l'on ne devoit jamais manger fans avoir lavé fes mains chez les Juifs, on ne devoit pas non plus apporter moins de précaution & de netteté à l'autel.

&

Le prêtre pendant qu'il lave fes mains dit, Lavabo inter innocentes manus meas, le refte du pfeaume, qui n'a plus de rap port à cette action; ç'a été pour oc

c.19.

cuper le prêtre de quelques paroles édi→ fiantes, l'Eglife fanctifiant ainfi fes prati ques en y joignant des prieres; autrefois on ne difoit que le verfet, Lavabo, cela se trouve encore dans le miffel de Lyon de l'an 1620. Quando manus lavat. Pl. Lavabo, cum uno verfu, Ut audiam vocem laudis. Chez les Chartreux ce qui fuit n'eft que de dévotion, & on en peut demeurer à ces paroles, Ut audiam vocem laudis & enarrem univerfa mirabilia tua. Dans un ancien Sacramentaire de faint Martin de Tours, le prêtre dit, Lavabo, & lave ses mains dans la Sacriftie avant que de venir à l'autel Dans un autre miffel d'Auxerre il dit, Am plius lave me, avec le refte du pfeaume.

D. Y a-t-il long-tems qu'on lave ainfi les mains dur prêtre ?

R. Oui, faint Cyrille de Jérufalem mar que qu'après l'offrande, un Diacre l'avoit les mains du célébrant & des autres prêCatacles tres qui l'accompagnoient à l'autel. Vidisti Myfteg 4. Diaconum aquam lavandis manibus porrigen. tem facerdoti, & illis qui circum altare ftabant presbyteris. L'autour du livre de la HieSap.3. rarchie parle auffi des Diacres qui verfoient de l'eau au prêtre pour laver fes mains. Il y a long tems que cette fonction eft refervée au Soudiacre. Dans la vie de faint Marcel évêque de Paris, écrite par

Fortunat, il eft rapporté qu'il lavoit les mains de l'Evêque à l'autel n'étant que Sou

diacre.

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D. Pourquoi le prêtre dit-il, Orate fra tres, & qu'y a-t-il à remarquer fur cela ? R. L'Orate fratres ne fe doit dire qu'a près que le chant de l'offertoire eft fini, comme l'ordonne l'ordre Romain: Le célébrant fait figne de fe taire & fe tournant vers le peuple il dit: Priez pour moi; Annuit ut fileant & convertit fe ad populum dicens Orate. Cela eft auffi marqué dans les ufages de Câteaux, & cela s'obfer ve encore chez les Chartreux, ou le prêtre attend toûjours que l'offertoire foit fini; & quand il dit, Orate fratres, chacun se leve & s'incline pendant la Secrette: c'eft ce qui eft encore prefcrit par le foixante-cinquiéme ftatut de Pierre le Vénérable Abbé de Cluny, où il dit qu'on n'obligera point le chœur de fe tenir debout depuis la fin de l'offertoire jufqu'à la préface, mais qu'auffi→ tôt qu'on aura ceffé de chanter, on pourra s'affeoir jufqu'à ce que le prêtre dife, Orate fratres, & pour lors on levera fa forme & on s'inclinera.

On devroit dire d'une voix intelligible la fuite de l'Orate fratres; fçavoir, ut meum ac veftrum facrificium, &c. & on ne deroit répondre, Sufcipiar, &c. qu'après

que le prêtre a fini fon avertiffement. Le Sufcipiat devroit être dit non-feule ment par les miniftres de l'autel,mais encore par tout le chœur tourné vers l'autel, comme font les Chartreux, puifque c'eft à tou te l'affemblée que le prêtre parle, en difant, Orate fratres; en quelques miffels on difoit Fratres & forores. Dans plufieurs miffels le prêtre dit, Orate pro me fratres & forores: pro me miferrimo peccatore, ut meum ac vestrum facrificium, &c. Eton répondoit, Spiritus fanétus fuperveniat in te,& virtus altissimi obumbret tibi Quand c'étoit une meffe pour les morts, le prêtre difoit, Orate fratres & forores pro cunctis fi lelibus defunctis,ut habeans vitam & requiem fempiternam, & on répon→ doit, Requiem aternam, &c. Dans d'autres miffels à l'Orate fatres, on répond, Mittat tibi Dominus auxilium de fancto, memor fit om nis facrificii tui, tribuat tibi fecundum cor tuum. A Laon le célébrant dit, Orate pro me fratres & forores, & on répond: Sit Deus in corde tuo,& in ore tuo, ut fufcipiat sacrificium de manibus tuis pro noftra omniumque Jalute.

D. Pourquoi le prêtre fe tourne-t-il vers le peuple en difant, Orate fratres,& pourquoi cft-ce du côte gauche ?

R. Le piêtre le tourne vers le peuple à Orate fratres, parce que c'eft à luy qu'il

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