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Ce que c'est

LA

CHAPITRE II.

Du Corps.

A premiere chofe qui paroît dans notre corps, c'est qu'il eft organique le corps que, c'est-à-dire, compofé de parties rganique. de differente nature, qui ont differentes

fonctions.

Ces organes lui font donnés pour exercer certains mouvemens.

Il y a de trois fortes de mouvemens, Celui de haut en bas, qui nous eft commun avec toutes les chofes pefantes: celui de nourriture & d'accroiffement qui nous eft commun avec les plantes: celui qui eft excité par certains objets, qui nous eft commun avec les animaux.

L'animal s'abandonne quelquefois à ce mouvement de pefanteur, comme quand il s'affeoit, ou qu'il fe couche ; mais le plus fouvent il luy refifte, comme quand il fe tient droit, ou qu'il marche. L'aliment eft diftribué dans toutes les parties du corps, au préjudice du cours qu'ont naturellement les choLes pefantes; de forte qu'on peut dire

que les deux derniers mouvemens refiftent au premier, & que c'est une des differences des plantes & des animaux d'avec les autres corps pefans.

Pour donner des noms à ces trois mouvemens divers, nous pouvons nommer le premier, mouvement naturel; le fecond, mouvement vital; le troifiéme, mouvement animal. Ce qui n'empêchera pas que le mouvement animal ne foit vital, & que l'un & l'autre ne foient naturels.

Ce mouvement que nous appellons animal, est le même qu'on nomme progreffif, comme avancer, reculer, marcher de côté & d'autre.

Au refte, il vaut mieux, ce femble, appeller ce mouvement animal, que volontaire, à caufe que les animaux, qui n'ont ni raifon ni volonté, le font

comme nous.

Nous pouvons ajoûter à ces mouvemens, le mouvement violent, qui arrive à l'animal quand on le traîne, ou qu'on le pouffe, & le mouvement convulff. Mais il a été bon de confiderer avant toutes chofes, les trois genres de mouvemens, qui font, pour ainfi parler, de la premiere intention de la na

ture.

11.

parties du

Le premier n'a pas befoin d'organes, & c'est pourquoi nous l'appellons purement naturel, quoique les Medecins refervent ce nom au mouvement du cœur. Les deux autres ont befoin d'organes, & il a fallu & il a fallu pour les exercer, que le corps fût compofé de plufieurs par

ties.

Elles font exterieures & interieures. Entre les parties exterieures, la prinDivifion des cipale eft la tête, qui au-dedans enferme corps & def- le cerveau, & au-dehors fur le devant cription des fait paroître le vifage, la plus belle partie du corps, où font toutes les ouvertures par où les objets frappent les fens, c'est-à-dire, les yeux, les oreilles & les autres de même nature. -

exterieures.

On y voit entr'autres l'ouverture par où entrent les viandes, & par où fortent les paroles, c'eft à-dire, la bouche." Elle renferme la langue, qui avec les lévres cause toutes les articulations de la voix par fes divers battemens contre le palais & contre les dents.

La langue eft auffi l'organe du goût, c'eft par elle qu'on goûte les viandes. outre qu'elle nous les fait goûter, elle les humecte & les amollit, elle les porte fous les dents pour être mâchées, & aide à les avaler.

On voit enfuite le col, fur lequel la tête eft pofée, & qui paroît comme un pivot fur lequel elle tourne.

Aprés viennent les épaules, où les bras font attachés, & qui font propres à porter les grands fardeaux.

Les bras font deftinés à ferrer & à remuer, ou à tranfporter felon nos befoins les chofes qui nous accommodent: ou nous embaraffant Les mains nous fervent aux ouvrages les plus forts & les plus délicats. Par elles nous nous faifons des inftrumens pour faire les ouvrages qu'elles ne peuvent faire ellesmêmes. Par exemple, les mains ne peuvent ni couper, ni fçier; mais elles font des coûteaux, des fcies, & d'autres inftrumens femblables, qu'elles appliquent chacun à leur ufage. Les bras & les mains font brifés en divers endroits. pour faciliter le mouvement, & pour ferrer les corps grands & petits. Les doigts inégaux entr'eux, s'égalent pour embraffer ce qu'ils tiennent. Le petit doigt & le pouce fervent à fermer fortement & exactement la main. Les mains nous font données pour nous défendre, &pour éloigner du corps ce qui lui nuit. C'eft pourquoi il n'y a endroit où elles no puiffent atteindre.

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On voit enfuite la poitrine, qui contient le cœur & le poulmon

les côtes en font & en foûtiennent la cavité.

Au bas eft le ventre, qui enferme l'eftomac, le foye, la rate, les inteftins ou les boyaux, par où les excrémens feféparent & fe déchargent.

Toute cette maffe eft pofée fur les cuiffes & fur les jambes, brifées en divers endroits comme les bras, pour la facilité du mouvement & du repos.

Les pieds foûtiennent le tout ; & quoiqu'ils paroiffent petits à comparaifon de tout le corps, les proportions en font fi bien prifes, qu'ils portent fans peine un fi grand fardeau. Les doigts des pieds y contribuent, parce qu'ils ferrent & appliquent le pied contre la terre ou le pavé.

Le corps aide auffi à fe foûtenir de la maniere dont il fe fituë, parce qu'il fe pofe naturellement fur certain centre de pefanteur, qui fait que les parties fe contrebalancent mutuellement, & que le tout fe foûtient fans peine par ce contre-poids.

Les chairs & la peau couvrent tout le corps, & fervent à fe défendre contre les injures de l'air.

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