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Les chairs font cette fubftance molle & tendre, qui couvre les os de tous côtés. Elles font compofées de divers filets qu'on appelle fibres tors en differens fens qui peuvent s'allonger & fe retrécir, & par-là tirer, retirer, étendre, fléchir, remuer en diverfes fortes les parties du corps, ou les tenir en état. C'est ce qui s'appelle mufcles, & de-là vient la diftinction des mufcles extenfeurs, ou fléchiffeurs.

Les muscles ont leur origine à certains endroits des os, où on les voit attachés, excepté quelques-uns, qui fervent à l'éjection des excrémens, & dont la compofition eft fort differente des

autres.

La partie du mufcle qui eft inferé à l'os, s'appelle la tête : l'autre extremité s'appelle la queue, & c'eft le tendon. Le milieu s'appelle le ventre, & c'est la plus molle, comme la plus groffe. Les deux extremités ont plus de force, parce que l'une foûtient le mufcle, & que par l'autre, c'eft-à-dire, par le tendon, qui eft auffi le plus fort, s'exerce immédiatement le mouvement.

Il y a des muscles qui fe meuvent enfemble, en concours; & en même sens, pour s'aider les uns les autres, on leg

interieures,

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De la connoiffance de Dieu

appelle congeneres. Il y en a d'autre oppofés & dont le jeu eft contraire, c'est-à-dire, que pendant que les uns fe retirent, les autres s'allongent, on les appelle antagonistes. C'eft par-là que fe font les mouvemens des parties. &le tranfport de tout le corps.

On ne peut affez admirer cette prodigieufe quantité de mufcles, qui fe voyent dans le corps humain, ni leur jeu fi aifé & fi commode, non plus que le tiffu de la peau qui les envelope, fi

fort & fi délicat tout enfemble.

III. Parmi les parties interieures, celle qu'il Defcription faut confiderer la premiere, c'est le cœur. des parties Il eft fitué au milieu de la poitrine, cou& premiere ché pourtant de maniere que la pointe des qui font en eft tournée & un peu avancée du côté enfermées gauche. Il a deux cavités, à chacune dans la poi defquelles eft jointe une artere & une

ment de cel

gine.

veine, qui de là fe répandent par tout le corps. Ces deux cavités que les Anatomiftes appellent les deux ventricules du cœur, font féparées par une fubftance folide & charnuë, à qui notre Langue n'a point donné de nom, & que les Latins appellent feptum medium.

Ce qu'il y a de plus remarquable dans

le cœur eft, fon battement continuel, par lequel il fe refferre & fe dilate. C'eft

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& de foy-même.

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ce qui s'appelle fyftole & diaftole. Syftole, quand il fe referre; & diaftolet quand il fe dilate., Dans la diaftole il s enfle & s'arrondit : dans la fyftole il s'appetiffe & s'alonge. Mais l'experience a appris que lorsqu'il s'enfle au-dehors, il fe refferre au-dedans; & au contraire, qu'il fe dilate au-dedans quand il s'appetiffe&s'amenuife au dehors. Ceux qui pour connoître mieux la nature des pár-! ties, ont fait des diffections d'animaux. vivans, affurent qu'aprés avoir fait une ouverture dans leur cœur, quand il bat encore, fi on y enfonce le doigt, on fe fent plus preflé dans la diaftole, & ils ajoûtent que la chofe doit neceffairement arriver ainfi, par la feule difpofition des parties.

A confiderer la compofition de toute la malle du cœur, les fibres & les filets dont il eft tiffu, & la maniere dont ils font tors, on le reconnoît pour un mufcle, à qui les efprits venus du cerveau, caufent fon battement continuel. Et on prétend que ces fibres ne font pas muës felon leur longueur prife en droite ligne; mais comme torduës de côté, ce qui fait que le cœur fe ramenant fur lui-même, s'enfle en rond, & en même temps que les parties, qui environnent les cavités

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fe compriment au-dedans avec grande force.

Cette compreffion fait deux grands effets fur le fang, l'un qu'elle le bat fortement, & par-là même elle l'échauffe: l'autre qu'elle le pouffe avec violence dans les arteres, aprés que le cœur en fe dilatant, l'a reçû par les veines.

Ainfi par une continuelle circulation, le fang doit couler neceffairement des veines dans les arteres, & des arteres dans les veines, repaffant fans ceffe dans le cœur, où il eft battu de nouveau, où par confequent il fe réchauffe & fe purifie, & où enfin il prend la derniere forme.

Cette compreffion qui le bat,l'échauffe & le purifies fert auffi à en exprimer & élever les efprits, c'eft-à-dire, une vapeur fort fubtile, fort vive & fort agitée, qui tient quelque chofe de la nature du feu par fon activité & par sa vîteffe.

Hy a des vaiffeaux difpofés pour la porter promptement dans le cerveau, on par de nouveaux battemens, & par d'autres caufes, elle devient plus vive & plus agitée.

Il y a beaucoup de chaleur dans le cœur. Mais ceux qui ont ouvert des animaux vivans, affurent qu'ils ne la

& de foy-même.

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reffentent gueres moins grande dans les autres parties.

On peut penfer toutefois que le cœur, par fon mouvement le plus vif & le plus violent qui foit dans le corps, s'échaufferoit beaucoup plus, & jufqu'à un excés infupportable, fi cette chaleur n'étoit tempérée par l'air que le poulmon

attire.

Le poulmon eft une fubftance molle & poreufe, qui en fe dilatant, & fe ref ferrant à la maniere d'un foufflet, reçoit & rend l'air que nous refpirons. Ce mouvement s'appelle dilatation & compreffion en general; refpiration en particulier. Quand le poulmon attire l'air en fe dilatant, cela s'appelle infpiration, & quand il le rend en fe refferrant, cela s'appelle afpiration ou expiration. Les mouvemens du poulmon fe font par le moyen des mufcles inferés en divers endroits au-dedans du corps, & par lefquels la partie eft comprimée & di

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latée.

Cette compreffion & dilatation fe fait auffi fentir dans le bas ventre, qui s'enfle & s'abaiffe au mouvement de la poitrine, par le moyen de certains mufcles, qui font la communication de l'une & de l'autre partic,

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