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Le poulmon fe répand de part & d'au tre dans toute la capacité de la poitrine. Il eft autour du cœur pour le rafraîchir par l'air qu'il attire. En rejettant cet air, on dit qu'il pouffe au-dehors les fumées que le cœur excite par fa chaleur, & qui le fuffoqueroient fi elles n'étoient évaporées.

Cette même fraîcheur de l'air, fert auffi à épaiffir le fang, & à corriger fa trop grande fubtilité. Le poulmon a encore beaucoup d'autres ufages, qui s'entendront beaucoup mieux par la fuite.

C'eft une chofe admirable comme l'animal qui n'a pas befoin de refpirer dans le ventre de fa mere, auffi-tôt qu'il en eft dehors, ne peut plus vivre fans refpiration. Ce qui vient de la differen te maniere dont il fe nourrit dans l'un & dans l'autre état.

Sa mere mange, digere & refpire pour lui, & par les vaiffeaux difpofés à cet effet, lui envoye le fang tout préparé & conditionné comme il faut pour circuler dans fon corps, & le nourrir.

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Le dedans de la poitrine eft tendu d'u` ne peau affez délicate, qu'on appelle pleure. Elle eft fort fenfible, & c'est d'elle que nous viennent les douleurs de la pleurefie,

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Au-deffous du poulmon eft l'eftomac,

IV.

deffous de la

qui eft une grande membrane en forme Les parties d'une bourfe, ou d'une cornemufe, & qui font auc'eft-là que fe fait la digeftion des vian- poitrine, des. Plus bas du côté droit, eft le foye. Il envelope un côté de l'eftomac, & aide. à la digeftion par fa chaleur. Il fait la féparation de la bile d'avec le fang. Delà vient qu'il a par-deffous un petit vaiffeau comme une petite bouteille, qu'on appelle la vefficule fêlée, où la bile fe rainaffe, & d'où elle fe décharge dans les inteftins. Cette humeur âcre en les picotant les agite, & leur fert comme d'une efpece de lavement naturel pour leur faire jetter les excrémens.

La ratte eft à l'oppofite du foye, c'eft ane espece d'éponge où s'imbibe l'humeur terreftre & mélancolique, d'où viennent à ce qu'on tient, les vapeurs, qui caufent ces noirs chagrins, dont on ne peut dire le fujet.

Derriere font les deux reins, où le féparent & s'amaffent les férofités, qui tombent dans la veffie par deux petits tuyaux qu'on appelle les uretaires, & font les urines.

Au-deffous de toutes ces parties font les entrailles ou les inteftins, où par diyers détours les excrémens fe féparent,

& tombent dans les lieux où la nature s'en décharge.

Les inteftins font attachés & comme coufus aux extremités du mefantere, auffi ce mot fignifie-t-il le milieu des entrailles.

Le mefantere eft la partie qui s'appelle fraise dans les animaux, par le rapport qu'elle a aux fraifes qu'on portoit autrefois au col.

C'est une grande membrane étendue peu prés en rond; mais repliée plufieurs fois fur elle-même, ce qui fait que les inteftins qui la bordent dans toute fa circonference, fe replient de la même maniere, & fe répandent dans tout le bas ventre par divers détours.

On voit fur le mefantere une infinité de petites veines plus minces que des cheveux, qu'on appelle des veines lactées, à caufe qu'elles contiennent une liqueur femblable au lait, blanche & douce comme lui, dont on verra dans la fuite la génération.

Au refte, les veines lactées font fi pe tites, qu'on ne peut les appercevoir dans l'animal qu'en l'ouvrant un peu aprés qu'il a mangé parce que c'eft alors comme il fera dit, qu'elles fe rempliffent de ce fuc blanc, & qu'elles en pren nent la couleur.

3

Au milieu du mefantere eft une glande affez petite. Les veines lactées fortent toutes des inteftins, & aboutiffent à cette glande comme à leur centre.

Il paroît par la feule fituation, que la liqueur dont ces veines font remplies leur doit venir des entrailles, & qu'elle eft portée à cette glande, d'où elle est conduite en d'autres parties, qui feront marquées dans la fuite.

Tous les inteftins ont leur pellicule commune qu'on appelle le peritoine, qui les envelope, & qui contient divers vaiffeaux, entr'autres, les ombilicaux, appellés ainfi, parce qu'ils fe terminent au nombril. Ce font ceux par où le fang & la nourriture font portés au cœur de l'enfant tant qu'il eft dans le ventre de fa mere. Enfuite ils n'ont plus d'ufage, & auffi fe reflerrent-ils tellement qu'à peine les peut-on appercevoir dans la diffection.

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Toute cette baffe region qui commence à l'estomac, eft féparée de la poitrine par une grande membrane mufculeufe, ou, pour mieux dire, par un-mufcle qui s'appelle le diaphragme. Il s'étend d'un côté à l'autre dans toute la circonference des côtes, & femble auffi étendu pour empêcher. que les fumées

V.

qui fortent de l'eftomac & du bas-ventre acaufe des alimen's & des excrémens, n'offufquent le cœur.

Mais fon principal ufage eft de fervit à la refpiration. Pour l'aider, it fe hauffe & fe baiffe par un mouvement conti nuel, qui peut être hâté ou rallenti diverfes caufes.

par

En fe baiffant il appuye fur les inteftins & les preffe, ce qui a de grands ufages, qu'il faudra confiderer en leur lieu.

Le diaphragme eft percé pour donner paffage aux vaiffeaux qui doivent s'étendre dans les parties inferieures.

Le foye & la rate y font attachés. Quand il eft fecoué violemment, ce qui arrive quand nous rions avec éclat, la rate fecouée en même temps,. fe purge des humeurs qui la furchargent. D'où vient qu'en certains états, on fe fent beaucoup foulagé par un ris éclatant.

Voilà fes parties principales, qui font renfermées dans la capacité de la poitrine, & dans le bas ventre. Outre cela il y en a d'autres qui fervent de paffage pour conduire à celles-là..

A l'entrée de la gorge font attachés l'afophage, autrement le gofier & la ges qui con- trachée artere. Efophage fignifie en

Les paffa

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