ne 82 Egypte, près du Tropique du Cancer, il coule delà vers le Nord, pendant l'espace de 200. lieuës, & fe trouve refferré par deux chaînes de Montagnes qui l'accompagnent, de manicre que celles qui font au Couchant, du côté de la Libie, ne. l'abandonnent point jufqu'à la Mer Méditerranée. Celles qui font du côté du Levant vont que jufqu'au Caire lui laiffent la liberté de s'étendre dans le Delta, & d'y former plufieurs embouchures. Ses Montagnes, depuis les Cataractes jufqu'au Saïdi, ne font éloignées des rivages que d'environ cinq ou fix lieues elles commençent à s'élargir en cet endroit & laiffent de belles Plaines qui font arrofées par les caux du Fleuve. Elles recommengent enfuite à fe raprocher, juf jufqu'aux Pyramides du Caire, où celles qui font du côté du Levant finiffent abfolument, & les autres s'étendent vers la Lybie. L'Egypte, fuivant cette defcription, qui eft la plus exa&te, eft donc bornée au Midy par la Nubie & le Roiaume de Sennar au Nord ; par la Mer Méditerranée, depuis Damiette jufqu'au - delà d'Alexandrie; au Levant par la Mer Rouge & l'Ifthme de Suës; & au Couchant par cette chaî ne de Montagnes dont j'ai parlé, & par les Deserts de la Ly bie. Sa plus grande longitude. eft depuis le 48. degré jufqu'au 52. & fa latitude eft depuis le 23. jufqu'au 32. On voit par-là que le Roiaume d'Egypte, fi renommé dans l'hiftoire › par fa puiffance & le nombre de fes peuples, n'a pas une étenduë proportionnée à l'idée que nous en donnent lesanciens. Qui pourroit en effet fe perfuader qu'un païs ferré, ait eu autrefois jusqu'à vingt mille Villes ; que le nombre de fes habitans fe foit monté à plufieurs millions; que fes Róis aient entretenu des Armées de 300. mille hommes, & qu'ils aient fait executer les prodigieux ouvrages, dont nous ne voions encore les vaftes dé-. bris qu'avec étonnement. Mais. fi nous venons à considérer la fertilité du païs, dont la terre eft fi féconde, qu'elle raporte plufieurs récoltes, qu'une partie du terrain, aujourd'huiˇnégligé & fans culture, étoit ménagé avec un foin extrême. Si l'on fait attention à ce que j'ai déja dit de la fécondité des fem. femmes & des animaux, de cette grande quantité de Canaux dont la plupart font aujourd'hui comblez; on n'aura. nulle peine à croire qu'il n'y a point d'exagération dans ce que nous raportent les anciens fur ce Roiaume. L'Egypte fe divife aujour- Divid'hui en haute, moienne & fion de l'Egybaffe; celle-ci comprend tout pte, le Delta, depuis Damiette & Alexandrie jufqu'au Caire ; la moienne, qui commence au Caire, s'étend feulement jufqu'à Benefoüef; & la haute, qu'on nommoit autrefois la Thébaïde, remonte jufqu'à la Nubie & le Roiaume de Sennar. Quelques Arabes divifent l'Egypte en trois parties, Lérif, le Beheyra & le Saïdy. La premiere comprend la partie Occidentale du Delta, qui est FS vers pte. vers le bras du Nil, qui fe jette dans la Mer du côté de Rofette; la feconde renferme le côté Oriental, depuis Damiette jufqu'au Caire la troifiéme enfin contient la Haute EgyLes anciens divifoient l'Egypte en Baffe & Haute; la premiere renfermoit tout le Delta & la feconde la Thébaïde , ou en cinq parties, le Delta, l'Egypte Orientale, la Troglodite, la Thébaïde, & la Cyrénaïque ou Pentapole. Depuis que l'Egypte eft fou verne mife à la Porte, le Grand Seiprefent gneur la gouverne par un Pade l'E-cha, qui fait fa réfidence au gypte. Caire, comme je l'ai dit, en Gout ment ? parlant de cette Ville. Ce Gouverneur en a plufieurs autres qui dépendent abfolument de lui, qui font ceux de Girge, de Saïd, de Benefouef, de Manfelour |