Imágenes de páginas
PDF
EPUB

fois

cette

fans hésiter, que c'étoit une autredes portes de l'ancienne Ville qui étoit autrefois dans ce lieu- Ville. là. Sept Monumens femblables, mais plus dégradez par le tems, avec des restes de murailles qui les joignoient les uns aux autres, me firent juger que c'étoient les autres portes de la Ville. Etant monté ensuite fur une petite éminence, qui a été formée des débris des maifons, j'aperçus les reftes d'un grand Temple d'une Architecture fort maffive, & qui paroît par les hiérogliphes qu'on y voit de tous côtez être du tems des anciens Egyptiens. Je jugéai pourtant, par une Infcription Grecque que je vis fur la frife du Frontispice,. qu'il avoit été aparemment réparé depuis les Conquêtes d'Alexandre, où les Grecs commencérent à dominer dans ce

B5 Roiau

[ocr errors]

Roiaume. Car, pour le dire ici en paffant il faut diftinguer deux fortes d'antiquitez en Egypte; celle du tems des Pharaons, & celle de l'Empire des Grecs. Lesmonumens où l'on ne trouve aucune Infcription, mais seulement des bas reliefs des Divinitez d'Egypte avec des hiérogli phes, font de la premiere antiquité comme les Pyramides, le Temple d'Ifis dans la Baffe Egypte, les Obélifques d'Alexandrie & de la Mararée, le La byrinthe, & prefque tous les Monumens de la Haute Egypte. Ceux au contraire où l'on trou ve quelques Infcriptions ou un ordre plus correct d'Architecture, comme la Colomne de Sé→ vére à Antinople, & quelquesautres, ne font élevez que depuis le tems d'Alexandre le Grand, ou après les Conquêtes

des

des Romains. Enfin il y en a d'une troifiéme efpece; ce font ceux qui quoique du tems des Pharaons, ont été ou rétablis ou réparez dans la fuite par les Grecs ou par les Romains, tel qu'eft le Temple où je copiai l'Infcription que voici, Comme elle eft fort élevée & un peu effacée, je n'oferois répondre de la conformité de la copie avec l'original.

[merged small][ocr errors][merged small]

ΚΑΙ ΜΑΡΚΟΥ ΚΛΩΔΙΟΥ ΠΟ ptions, ტ.

ΜΟΥ ΕΠΙΣ ΤΡΑΤΗΓΟΥ

ΤΡΥΦΩΝΩ..

ΚΑΙ ΤΟΥ ΜΟ ΜΟΥ ΤΟ ΠΡΟΓ

ΙΣΑΙ ΘΕΑΙ ΜΕ ΠΙΣ ΤΙΙΑΙΤΟ.

Quand j'eus copié cette Infcription, j'entrai dans plufieurs apartemens de cet édifice, par

de petits efcaliers qu'on avoit pratiquez dans l'épaiffeur du mur, mais qui font la plûpart fi comblez par la pouffiere & les débris qui s'y font affemblez qu'il eft difficile d'aller bien

avant.

En parcourant les vastes débris de cette ancienne Ville, où l'on voit des reftes de maisons qui en laiffent encore entrevoir toute la magnificence; je trouvai un fort grand nombre de cruches d'une terre rouge, hautes environ de trois pieds, & pointuës par le bout, avec deux ances. On voit encore dans quelques unes une espece de lie d'un rouge violet, qui me fit croire qu'on y confervoit autrefois du vin. J'en ai aporté en France, & l'ai mise en poudre ; elle n'a aueune odeur ni aucun goût, mais elle reffemble parfaitement à la

pou

[ocr errors][ocr errors]
« AnteriorContinuar »