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admirable. J'entrai dans quelques-unes de celles qui me parûrent les plus propres, dans une entr'autres qui eft parfaitement quarrée, & où l'on voit de belles Niches dans les quatres côrez, avec quelques figures de momies. Tout le tour de la Grotte eft peint de plufieurs fujets d'hiftoire, & les couleurs en font fi belles & fi vives que fi elles ne venoient que d'être apliquées. Il regne autour de la Grotte une infcription de huit lignes que je ne pûs jamais déchifrer, & je fouhaiterois que quelqu'un plus habile que moi, dans la connoiffance des langues Orientales pût voir un monument qui merite fans doute l'atention des perfonnes les plus curieuses.

Etant forti de cette belle Grotte, j'entrai dans une autre moins grande à la verité ; mais très

fes Colomnes du même Rocher, ainfi que le Vestibule qui eft une maniere de Portique d'un travail immenfe. Quoique l'intérieur de ce Temple soit rempli de pierres & de fable, je ne laiffai pas de diftinguer plusieurs bas

reliefs des anciennes Divinitez d'Egypte, & un grand nombre d'hierogliphes; mais ce qui m'y parut de plus admirable, ce font fix groffes Colomnes torfes,dont il y en a une qui eft rompuë par en bas, pendant que la moitié d'enhaut eft encore attachée à la voûte. On voit encore fur le chemin, qui va du Nil à cet édifice , une grande quantité d'offemens, de momies & des lambeaux de toile qui fervoient à les enveloper.

Réfléc Je ne crois pas qu'il y ait rien tions de fi merveilleux dans le mon

généra

les far de, que ce que l'on trouve à

cha

numens

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chaque pas dans la Haute Egy- les mo, pte. Tant de monumens, pour de la lefquels il a fallu un travail fi im-Haute mense & des fiécles entiers pour Egyles executer., nous montrent encore aujourd'hui bien plus évidemment la puiffance des anciens Rois d'Egypte, que tout ce que les hiftoriens nous en ont dit, avec tant d'exagération, qu'on prendroit leurs relations pour des fables ou des hiperboles outrées, fi ces reftes préçieux dont on voit les détails dans ce Voiage, ne nous perfuadoient que ce qu'ils en ont dit ne nous en donne pas encore une idée auffi jufte que les découvertes qu'on y peut faire chaque jour. Etant de retour à la Barque, nous defcendîmes à Minie, où l'on fait un grand commerce de ces cruches, dont on fe fert pour faire rafraîchir l'eau du Nil; j'en Tome III.

D

ache

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achetai quelques-unes pour les porter en France, que les curieux pourront voir. On les fait d'une terre qu'on prend aux en-: virons de ce Village.

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Le trois de May nous fûmes, fort incommodez du vent. Le quatre le tems s'étant mis au beau, nous paffàmes vis-à-vis le Couvent de la Poulie, dont j'ai parlé en remontant le Nil, & peu de tems après nous vîmes la Montagne des Oifeaux, où il en vient dans une certaine faifon de l'année une fi grande quantité & d'efpéces fi differentes, qu'il eft difficile de deviner ce qui peut les y attirer; car on regardera, auffi bien

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difent les

que moi, comme une fable ce que habitans du païs, d'un Talisman qui eft dans une gorge de cette Montagne, qui ne paroît qu'un trou du lieu où j'étois, & qui

oblige ces oifeaux a y venir des lieux les plus éloignez.

Le vent aiant recommencé en cet endroit à fe renforcer, nous fumes contraints d'aller amarer près d'Effemenout, petit Village au Couchant du Nil, où nous demeurâmes le cinq & le fix jufqu'à trois heures après-midi, que nous nous remîmes en chemin; mais à peine avions-nous fait une lieuë, que la violence de la tempête nous obligea de nous mettre à couvert près d'une Ifle, ou plûtôt d'un grand rocher qui eft au milieu du Nil. Ce fut - là qu'aiant vû voler deux oiseaux je tirai un coup de fufil & je les tuai tous deux; mais je n'en pûs avoir qu'un, le courant du Fleuve aiant entraîné l'autre. Ces oifeaux, que les Bâteliers me dirent leur être entierement inconnus, font gros comme des piD 2 geons;

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