voiageurs y font parfaitement bien logez, & il n'y manque rien de ce qui y eft neceffaire pour les commoditez de la vie. On donne à chacun une garde autant pour le service, que pour empêcher qu'on ne parle aux autres, qu'à une certaine distan ce. Lorfqu'on a fait cette ennuieuse quarantaine, onest parfumé avec des herbes odoriférentes, & on a la liberté de s'en aller. Ce lieu eft gouverné par des Intendans de la Santé, qui ont foin d'y entretenir un grand ordre. Au retour du Lazaret j'allai à Marseille où après quelque féjour, je revins à Paris, après un voiage de près de quatre ans. Quelque-tems après mon retour, M. l'Abbé Bignon reçût une Lettre de M. le Maire, & un Relation de ce qui étoit ar rivé en Ethiopie au fujet de quelques Miffionnaires à qui on avoit fait fouffrir le Martyre. Comme il m'a permis de la communiquer au Public, on ne fera pas fâché de la trouver à la fuite de ce Journal. La traduction en est peu élégante; mais on n'a ofé y toucher, de peur de changer le fens de l'original, qui ne m'a pas été communiqué. Tra ******* ***** ************* Traduction de la Lettre du R. P. Jacques d'Oleggio,Procureur & Supérieur à Moka dans le Roiaume d'Yemen, écrite le 23. Août 1716. à Son Eminence le Cardinal Sacripante. Relation de ce qui >> eft ar CR Omme les réponses dur d'Albano me perfuadent fuffi rivé en famment les Lettres que Ethio-> fujet de que pie au ,, j'ai écrites & envoiées confécu-tivement à. V. E. les mois d'O&tobre & de Décembre de l'angieux née paffée ont été perduës, j'ai trois Reli Mil y ont fionnai-> crû qu'il étoit à propos de lui res, qui,, faire part fucciêtement de tout fouffert ce qui m'eft arrivé. Je dis donc le Mar-,, premierement que l'année 1713 », par ordre exprès du feu R. P.. tyre. Libérat de S. Laurent Préfet des Miffions, je partis de Mo» Ka pour Quandar le 20. Novembre, où j'arrivai le 28.. ,, Avril 1714. après avoir été obligé de paier à Mezzave رو دو 80.. ་་ 80. reaux d'Espagne, & avoir“ même couru rifque dans le " chemin de la vie & de la perte de mes hardes à peine y fus- " je arrivé que je rendis vifite" au Roi Tuftos, qui me té-« moigna la joie qu'il avoit de « mon arrivée, & parut fort" content du petit prefent que " je lui offris, & qui confiftoit ce entr'autres chofes, en deux " vafes d'huile de canelle & de girofle fort eftimée par les A- < byffins, & qui m'avoient été " donnez par les Hollandois. Il « me fit offre, ainsi qu'il avoit « fait à nos Miffionnaires, de ca quelques terres qu'il vouloit « nous donner, affurant qu'on ne " pouvoit pas vivre autrement " dans fon Roiaume; mais il « admira avec une grande édifi- « cation le refus que nous fimes de les accepter. Nous aprîmes “ Par c ,, par l'arrivée de deux ou trois de nos Miffionnaires, que , nous pourrions nous répan, dre avec le tems dans tou,, te l'Ethiopie, & il nous affu,ra de fa protection & de fon , fecours. Nous fimes tout nôtre poffible pour lui faire recevoir , le Bref Apoftolique & la Lettre de V. E. Mais il en prolongeoit toûjours l'accepta, tion, en nous promettant qu'avec le tems il les reçevroit & rempliroit nos, attentes. Il nous défendoit de fréquen ter les Maifons fans fon ordre, & particulierement celles des Moines; mais comme les troubles & les vols extraordinai,, res de cette année nous donnoient jour & nuit de l'inquiétude nous commençâmes, رو دو ,, par ordre du Roi, l'enceinte d'une maison dans une pla |