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HARVARD COLLEGE LIBRARY

FROM THE LIBRARY OF

FERNANDO PALHA

DECEMBER 3, 1928

LA

CYROPÆDIE

OU L'HISTOIRE

DE CYRUS.

LIVRE SIXIE ME.

ARGUMENT.

I. Les Alliés réfolvent la continuation de la guerre. II, Le Roi d' Affyrie fe retire en Lydie. III. Cyrus envoie Arafpe pour efpion parmi les ennemis. IV. Panthée fait venir Abradate au Service de Cyrus. V. Les Ambassadeurs Indiens viennent trouver Cyrus, qui les envoie encore pour efpions parmi les ennemis. Vl. L'épouvante je met dans l'armée de Cyrus; mais il l'apaife, & réfout d'aller chercher les ennemis en Lydie. Sa prévoyance admirable en donnant les ordres pour cette marche. VII. Arafpe revient joindre Cyrus & lui raconte l'état des ennemis. Cyrus donne les ordres pour la bataille. E lendemain dès le matin,tous les alliés fe rendirent à la tente de Cyaxare avant qu'il fût leve; pendant qu'il s'habilloit, les Per

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Tome II.

A

fes les préfenterent à Cyrus, qu'ils avoient defiré voir en particulier, pour le prier de vouloir, continuer la guerre. L'un lui amenoit les Cadufiens, l'autre les Hyrcaniens, un autre Gobryas, un autre le Prince de Saques. Hyftafpe conduifoit l'Eunuque Gadatas. Cyrus fçavoit bien que celui-ci mouroit de peur que l'armée ne fût licenciée; c'est pourquoi il fe prità rire en le voyant., & lui dit: Je me doute bien, Gadatas, que c'est Hyftafpe qui vous fait venir ici. Mais Gadatas, levant les mains au Ciel, fit un grand ferment que c'étoit de fon mouvement propre qu'il le venoit trouver; car je vois bien, ajoûta-t'il, que fi vous quittez ce pays, c'eft fait de moi; & j'avois deffein de demander à Hyftafpe s'il ne fçavoit point votre résolution. J'ai donc tort, dit Cyrus, de m'en prendre à Hyftafpe. Affurément, répondit Hyftafpe; car moi même je lui ai représenté qu'il étoit impoffible que vous demeuraffiez davantage à l'armée, parceque le Roi votre Pere vous rappelle. Comment, répondit Cyrus, vous avez eu la hardieffe de répondre, fi je voulois demeurer ou non? Je l'ai dit je vous l'avoue, répondit Hyftalpe; car il me femble que vous avez une ex→

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trême paffion de retour ner en Perse, pour entretenir Cambyfe des particularités de vos grands exploits. Et vous, repliqua Cyrus, n'avez vous point envie de retourner en votre maifon ? Je vous jure, répondit Hyftafpe, que je ne m'en retournerai point, & que je ne quitterai les armes, qu'après avoir rangé le Roi d'Affyrie fous la puissance de Gadatas. Durant cet entretien, Cyaxare vêtu magnifiquement fortit de fon pavillon, & s'alla feoir fur un trône qu'on lui avoit préparé à la mode des Rois Medes. Ceux qui devoient affifter au Confeil prirent place en même temps, & chacun gardant un profond filence, il commença en ces termes: Princes nos alliés, puifque je me rencontre ici, & que je fuis plus âgé que Cyrus, vous ne trouverez point étrange que je parle le premier ; auffi bien, ce n'eft que pour vous dire, qu'il faut maintenant délibérer,fi nous devons continuer la guerre ou licencier nos troupes. Que chacun donc nous faffe entendre ce qu'il penfe fur ce fujet. Le Prince d'Hyrcanie fut le premier qui prit la parole après lui. Je ne vois pas, dit-il, qu'il foit besoin de délibération,

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lorfque la chofe parle d'elle-même. Notre force vient de notre union. Quand nous faifions nos affaires chacun à part, nos ennemis nous ont toujours battus maintenant vous voyez qu'ils font incapables de nous faire du mal & que nous leur en pouvons beaucoup faire. Après cela, faut-il confulter quel parti nous devons prendre? Certes, dit le Général des Cadufiens, il n'y a pas d'apparence que nous foyons d'avis de nous féparer, & de ne point continuer la guerre, nous qui avons été fi maltraités pour nous être détachés de l'armée une feule fois. Artabaze, celui qui autrefois s'étoit dit parent de Cyrus, s'adreffant à Cyaxare Seigneur, dit il, je ne fçaurois me ranger au fentiment de ceux qui ont parlé avant moi. Ils veulent que nous demeurions unis, & que nous continuions la guerre: de quelle guerre veulent-ils parler ? Certes c'étoit quand j'étois dans la Medie que je me trouvois en guerre : tantôt il falloit aller à la recouffe de nos biens qu'on enlevoit, tantôt il falloit jetter du secours dans une place qui étoit menacée de fiege : il falloit être toujours en crainte, toujours fe tenir fur les gar

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