Tels étoient les Maîtres fous M. MAT lefquels Malpighi eut le bonheur PIGHI, de tomber. Après qu'il eut fini fous eux le cours ordinaire, il fut reçu Docteur en Medecine le 26. Avril 1653. Il ne les quitta pas pour cela, il avoit encore befoin de la pratique & de l'ufage, & il voulut les apprendre d'eux, en les accom❤ pagnant dans leurs vifites. Il eut en 1655. le chagrin de perdre Maf fari, que la reconnoiffance & l'alliance qu'il avoit contractée avec lui en époufant fa fœur lui rendoit

cher.

L'année suivante 1656. le Senat de Boulogne lui donna la Chaire de Profeffeur, qu'il avoit demandée dès qu'il avoit été Docteur, mais qui lui avoit été refusée. Il ne la garda pas long-temps; car la même année le Grand Duc le fit venir à Pife pour y profeffer la Me decine théorique. Ce fut dans cette Ville qu'il contracta une étroite amitié avec Fean Alfonfe Borelli qu'il a depuis reconnu pour fon Maître en Philofophie, & à qui il a attribué toutes les découvertes

J

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FIGHI

M. MAL- qu'il y a faites. Ils diffequoient enfemble des animaux, & ce fut dans cette occupation qu'il découvrit que le cœur eft compofé de Fibres fpirales; découverte dont on a fait honneur à Borelli dans fes Oeuvres pofthumes.

Quelque eftime qu'on eut à Pife pour Malpighi, & quelque agré ment qu'il y eût, l'air lui étoit trop contraire pour qu'il y voulût fixer fon féjour. Il n'y profeffa que trois ans, après lefquels il retourna (en 1659.) à Boulogne reprendre fon premier pofte, malgré toutes les offres avantageufes qu'on lui fit pour l'engager à demeurer à Pife.

Mariano étant mort en 166 1. Malpighi qui lui étoit toûjours attaché, le pleura ; & le voyant privé du feul guide qu'il avoit dans fes études, refolut de n'en prendre plus d'autre que fon propre genie.

En 1662. il fut appelle à Meffine pour remplir la place de Pier re Caftello, premier Profeffeur en Medecine, qui venoit de mourir. Quoique ce Pofte fût confiderable

par fon revenu qui étoit de mille écus, il cut de la peine à l'accepter à caufe de la foibleffe de fon temperamment, qui le rendoit peu propre à foûtenir la fatigue des voyages; il s'y determina cependant par le confeil de Borelli, & prit poffeffion de fa Chaire le 14. Novembre de cette année.

Cet emploi n'eft donné ordinairement que pour quatre ans;quand ils furent finis, Malpighi fe prépara à retourner en fa Patrie; mais on l'eftimoit trop, pour lui permettre de fe retirer, ainfi on le confirma pour quatre nouvelles années. Il fut cependant bien aife de faire un tour de Boulogne, & pirtit de Meffin: dans le deffein d'y revenir, dès que les affaires qui l'engageoient à ce voyage feroient terminées. Mais le Senat de Boulogne qui connoiffoit fon merite, refolut de le retenir à quelque prix que ce fût, & augmenta tellement Les gages, qu'il le détermina à y fe

refter.

En 1669. il fut aggregé à la Societé Royale de Londres, avec la

M. MAL

PIGHI.

M. MAL- quelle il entretint depuis un commerce de Lettres, & à qui il eut foin de faire part de fes découvertes dans l'Anatomie.

PIGHI.

Le Cardinal Antoine Pignatelli, qui l'avoit connu pendant qu'il étoit Légat à Boulogne, & qui avoit pour lui une amitié finguliere, ayant été fait Pape en 1691. fous le nom d'Innocent XII.le fit auffitôt venir à Rome, & le fit fon Medecin. Cette nouvelle dignité ne le détourna pas de fes études favorites, & ne l'empêcha de s'appliquer à faire de nouvelles obfervations, & d'entretenir le commerce de Lettres qu'il avoit avec plufieurs Sçavans de l'Europe.

En 1694. il fut reçu dans l'Academie des Arcadiens de Rome.

Le 25. Juillet 1694. il eut une attaque d'Apoplexie, qui le rendit paralitique de la moitié du corps, il ne laiffa pas depuis d'achever quelques Ouvrages qui lui reftoient imparfaits; mais il eut le 29. Novembre de la même année une nouvelle attaque, qui l'em2. X.2.358 porta le même jour dans la 67° année de fon âge.

Sa femme étoit morte à Rome M. MALpeu de temps avant lui fans avoir PIGHL eû d'enfans.

Malpighi étoit d'un naturel ferieux & mélancolique, il étoit conftant dans le travail, & fe donnoit avec plaifir toutes les peines neceffaires pour parvenir à la connoiffance des chofes qu'il fe propofoit. Quoiqu'il aimât la gloire, il témoignoit cependant beaucoup de modeftie au milieu des applaudiffemens & des louanges que fon merite lui attiroit. Son temperamment étoit délicat, & il fut fur tout fur la fin de fa vie fujet à plufieurs infirmitez.

Catalogue de fes Ouvrages. v.X.2.300 1. De Pulmonibus Epiftola dua. Bononia. 1661. fol. Et réimprimées avec un Ouvrage de Thomas Bartholin, De Pulmonum Subftantia & Motu. Hafnia. 1663. in 8°. Malpighi démontre dans ces deux Lettres que les Poumons ne font qu'un compofé de membranes fort déliées, qui fe repliant en diverse façons, forment une infinité de vefficules rondes & longues, autour