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douard Herbert Baron de Cherbury, T. HoaJobufon Poëte fameux, Robert Ay- BES. ton &c. Il eut en 1628. le chagrin de perdre fon Difciple, dont la mort avoit été précedée en 1626. de celle du Comte de Devonshire fon Pere. If fe voyoit par-là privé de fes Protecteurs & de fes Bienfacteurs; mais pour adoucir le chagrin de cette perte, il s'engagea en 1629. à faire le voyage de France avec un jeune Seigneur Anglois, nommé Gervais Clifton.

Les Elemens d'Euclide liri tomberent entre les mains pendant ce voyage; il les lût, & il en fut charmé, non pas tant pour ce qu'ils contiennent que pour la méthode qui y regne. Il s'appliqua depuis. ce temps-là avec ardeur aux Mathematiques, mais c'étoit bien tard pour lui, il avoit déja quarante ans, & il n'a pû à cause de cela s'y perfectionner autant qu'il au roit fallu pour ne pas donner de prife à fes Critiques. Au refte, l'utilité qu'il le propofoit de retirer de cette étude étoit d'accoûtumer fon efprit à raifonner juste, & à ne

T. HOB- rien avancer fans preuve.

BES.

En 1631. La Comteffe de Devonshire qui avoit un fils âgé de 13 ans, lui en confia la conduite; & la tendreffe qu'il avoit cûë pour fon Pere, la lui fit accepter avec plaifir. Trois ans après il fit avec ce nouveau Difciple le voyage de France & d'Italie.

Pendant le féjour qu'il fit à Pá-ris en 1634. il s'appliqua beaucoup à la Phyfique, & fur tout à exa-miner les caufes des operations fenfitives des animaux, & il eut fur ce fujet de frequens entretiens avec le P. Merfenne Minime. En Italie il vit Galilée, & contracta avec lui une étroite amitié.

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Il retourna en Angleterre en 1637. mais ayant prévu la guerre eivile par les chofes qui fe paffe-rent dans les premieres Séances du Parlement de 1640.il paffa en Fran--ce, & vint chercher à Paris une re-traite où il pût philofopher tran-quillement. Il y enfeigna les Mathematiques au Prince de Galles qui avoit été contraint de fe retirer en France, & donna tout le refte

de fon temps à fon Livre De Cive, T. HOB & à fon Leviathan.

Quoiqu'il eût donné des preuves de fon attachement à la Reli gion Anglicane, lorfque le Docteur Cofin l'étant venu voir pendant une maladie dangereufe, & lui ayant offert de prier Dieu avec lui, il y confentit, pourvû qu'il fe fervit des Prieres de l'Eglife Anglica-· ne, on ne laiffa pas de le décrier auprès des Epifcopaux, & avec tant de fuccès, qu'il eut ordre de ne point aller à la Cour du Roi d'Angleterre. Il avoit fi fort mal-traité le Clergé Catholique dans : fon Leviathan, que fe voyant privé par cet Ordre de la protection de fon Prince, il crut qu'il n'étoit pas en fûreté en France, & prit le parti de retourner en Angleterre, où il vêcut d'une maniere fort ob fcure chez le Comte de Devonshire. Il avoit à la verité de puiffans amis, mais comme il avoit auffi de puiffans ennemis, tout ce que l'on pouvoit faire pour lui étoit de l'empêcher d'être opprimé. L'obfcurité où il vêcut lui procura du

BES,

BES.

T. HOB- moins cet avantage de pouvoir s'ap pliquer plus tranquillement à la compofition de fes Ouvrages, & à l'étude des Mathematiques & de la Phyfique.

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Lorfque Charles II. fut rétabl en 1660.Hobbes quitta la campagne où il demeuroit pour venir le faluer. Ce Prince le reçut fort obligeamment, l'affura de fon affection & le gratifia d'une penfion de cent Facobus.

Depuis ce temps-là jufqu'à fa mort, il ne fongea qu'à travailler & à repouffer les attaques de fes ad verfaires. Il conferva toute la force: de fon efprit jufqu'à la fin de fa vie, qui a été fort longue. Il mourut à Hardwick, chez le Comte de D vonshire le 4. Decembre 1679.après. une maladie de fix femaines,. dans. fa 92° année.

Il étoit d'un temperamment mé lancolique dans fa jeuneffe il avoit été fort valetudinaire, mais depuis Pâge de quarante ans il jouit toûjours d'une bonne fanté: Sa vie a été eelle d'un honnête homme felon le monde, bon ami,bon parent, boh.

sujet *

charitable envers les pauvres, dé- T. Hoв taché des richeffes, grand obfer- BES vateur de l'équité, officieux; en un mot de toutes les vertus morales, il n'y avoit que la Religion qui fût en lui une matiere problématique: il a paffé pour Athée mais l'Auteur de fa Vie tâche de le juftifier fur ce point, il traite auffi de fable ce qu'on a dit de lui qu'il avoit peur des fpectres & des fantômes, quoiqu'il avouë qu'il n'ofoit demeurer feul. Sa jeuneffe n'a pas été exempte des défordres trop ordinaires à cet âge, & il aima un peu le vin & les femmes; mais il vécut dans la fuite d'une maniere plus rangée. Il ne voulut jamais fe marier, regardant le mariage & les foins qu'il entraîne après lui, commé des obftacles aux méditations Philofophiques. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Thucydide traduit en Anglois. Londres 1634. & 1676. fol. Il traduifit & publia cet Ouvrage dans le deffein de faire voir à fes Compatriotes par l'exemple des Atheniens les defordres & la confufion Tome IV.

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