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OURTETO; Potage aux herbes; dérivé d'ort.

OURTIGA; Ortier, s'ortier. On a guéri des paralyfies par la batiture des orties, ou en frappant avec des orties les parties affectées.

OURTÎGO; L'ortie-griéche, qui eft la plus petite efpece, & la plus piquante: la grande qu'on appelle Romaine, ou pillulaire, donne une filaffe dont on fait de la toile. L'une & l'autre eft fudorifique. Les femences de la gran. de, font fouveraines pour les pertes & pour les crachemens de fang.

OURTOUGRAFA; Orthographier; & non, orthographer. Une écriture bien orthographiée; & non, orthographée. L'orthographe eft la maniere d'écrire correctement les mots d'une langue.

OURTOULAIO, our touriffo, ou fartâlio, en v. I. ortolêza; herbes potageres, toute forte de légumes; & non, jardinage qui eft impropre, ni hortolage qui eft la partie d'un jardin potager où font les couches & les plantes bafles mais on ne dit ni hortolage, ni hortoliffe, en parlant de ces plantes.

On comprend fous le nom de légumes, non-feulement les grains en coffe des plantes légumineufes; mais toutes les efpeces d'herbages, de fruits, de racines; potagers tels que les potirons, les oignons, les ails, les carotes, les artichauts, les afperges, &c. en efpgl. ortoliza. Voy. Legun. OURTOULAN. v. 1. & n. pr. Jardinier.

OUSTAL & oftal. V. Ouftáou. C'est d'ouftal; maifon, qu'ont été formés, ouftalado, ouftalié, ouftalarié, & les mots françois hôtel, ou oftel, hôtellerie, hôtellier, & en v. fr. hoftelier, ouftil, hoteler, oftilier, ou ofteler ; (loger), ôtage, ou oftage, &c. OUSTALADO; Une famille, Ma ménage, & dans le ft. fam,

une maisonnée. Il y a quatre ménages dans cette maison, ou elle eft habitée par quatre familles. Toute la maisonnée eft venue dîner chez moi. ft. fam.

OUSTALARIÉ, ou mazajhë; Un hameau: atfemblage de cinq à fix maisons, ou cabanes dans la campagne. On dit auffi d'une maifon, i-a fofs' ouftalarié ; il y a beaucoup de logement dans cette maifon, Hameau en v. ft. hamel. De là le n. pr. du Hamel.

OUSTALË, diminutif d'ouftal; Maifonnette, ou petite maifor. Il ne peut y avoir d'équivoque dans cette derniere dénomination, qu'autant qu'on la mettroit au pluriel.

OUSTALIÉ, oufstaliêiro ; Cafanier, cafaniere. Une femme cafaniere, une bonne ménagere occupée des affaires de fa maifon, retirée dans fon domeftique, dans les foins de son ménage.

OUSTAOU, oftal, ouftal, câzo, ouftil; Logis, maison. en v. fr. ofteil, dont on a fair hôtel. On dit, je fais bâtir une maifon, & je vais au logis. Les Seigneurs & ceux qui fans l'être, logent à Paris dans un hôtel garni, difent, allons à l'hôtel. On dit de même, un Hôtel de Ville. Avén un plën ouftâou de moundë; la maison eft pleine de monde.

Le terme ouftâou paroîr dériver du lat. ftatio. On voit même dans un ancien titre que l'infinitif, ftare y eft pris pour demeure. Hoc factum eft in villa Sancti Egidii, in ftare Comitis Bermundi); dans la demeure du Comte Bermond. L'anglois house, a quelque analogie avec ouftáou, dont l'augmentatif eft. ouftalas; grande & vilaine maison.

OUSTÂOU - PAIROULÂOU; Maifon paternelle; celle où l'on eft né & qu'ont habité nos ancêtres,

QUSTIO.

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PA, o pas; v. 1. Pain. Pas el qual franhën ës parcënëiansa dël cors del Senhor (panis quem frangimus nonne participatio corporis Domini eft)?

PA, ou po; Pain. Pa sëgnat; pain béuit. Mico de pa; de la mie de pain. Pa carëlia; pain œilleté.

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En quelques endroits du haut Languedoc on appelle pa de nobis, le baifer qu'on fait à de nouveaux mariés en leur faifant compliment. Mais ce pa dë nobis, fignifie paix de noces. C'eft de cette façon que les Chanoines, par un ufage très-ancien ( & autrefois commun à tous les fideles) fe donnoient la paix entre eux aux grand' Meffes folemnelles ufage bien dénaturé par la plaque de métal qu'on leur donne à baifer.

PABALHO. v. 1. Pavillon. PACAN; Gueux, homme de méant.

Tome II.

PAC

PACHACAIR; Faifeur de mauvais marchés.

PACHACHA; Poutoutou: ces deux termes qui ont l'un & l'autre la mesure d'un dactyle, font inventées pour exprimer l'action & le bruit qu'on fait en mettant par mégarde le pied dans un bourbier, ou en y tombant. PACHACO;Mauvaise querelle. PACHARAÇOS; Promeffes. Gageures. pr. gajure.

PACHO; Marché, pacte convention. Avén fa pâcho; nous avons conclu le marché, ou abfolument, nous avons conclu.

PACHOLO; De la pâtée pour la volaille, faite avec du fon & des herbés cuites. Tripotage, ou mêlange de chofes qui fe voient rarement enfemble dans

un mets.

brouiller,

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PACHOUCA; Tripoter gâter. Pachouca patrouiller, ou remuer avec les pieds ou les mains dans de l'eau fale & bourbeufe, barboter comme les canes dans une mare.

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PACHOUKË; Chipotier; & non, chipoteur, tâtillon, tâtillonne. On ne fait rien avec ce tâtillon. C'eft un tâtillon, ou un lanternier. On dit aux enfans anën pachoukë; allons petit tâ tillon, ou petit barbouilleur. On appelle auffi, cogne-fêtu celui qui fe tue à ne rien faire.

PACHOUKEJHA; Tâtillonner, ou entrer mal à propos Q

dans toute forte de menus détails; chipoter, barguigner. PADE; Un poélon à queue. Son diminutif, padënou.

PADELO, padéno, ou fartan; Une poéle, qu'on écrit comme, un poéle; forte de fourneau; & qu'on prononce comme poile, ou dais portatif.

PADELO dë las afachádos, ou fartan caftagneiro; la poéle aux châtaignes, ou à rôtir les châtaignes.

PADELOS dal kûou; Les feffes. La pôou, dit un Poëte më fa trambla las padélos dal kioul. PADENA, padënëjha ; Frire, fricaffer.

PADËNÂDO, padënëjhâdo; Une poéle, ou plein une poéle de friture, ou de quelqu'autre

chose.

PAGA; Prononcez les temps de payer comme, je péć, tu pée, il pée. Nous péion, vous péié, i péen. Je peerai, tu pééra, &c. en v. 1. pagar. Pac la pëna; qu'il foit puni.

PAGADÔIRË. v. 1. Payable. PAGANËSMË. v. 1. L'Incirconcifion; (præputium.)

PAGNÉ; Un panier; & non, pagner. Un panier à bras n'a qu'une anfe qui va d'un bord

à l'autre.

PAGNÉ; Un épi, ou un batardeau : forte d'ouvrage qu'on fait dans une riviere pour en détourner l'eau. L'épi eft fait de deux rangs de pieux & de fafcines entrelacées, Le batardeau peu différent, eft fait de pieux, d'ais, de terre & de gravier.

Le claionage eft fait de claies tiffues de gaules & appliquées fur la berge en talut d'une riviere pour retenir la terre nouvellement gazonnée, contre le choc de l'eau & empêcher qu'elle ne s'éboule, jusqu'à ce que le talut qu'on a enfemencé de graine de foin, foit bien gazonné.

PAGNÉ À CÂRBO ; Panier à anfe, ou cueilloir.

PAGNEIRADO, ou pagneiras de caftagnos; Une panerée, ou un panier de châtaignes.

PAGNÉIRAIRË; Un vaunier. PAGNÉIRO; Grande corbeille, grand panier à deux anfes. Panier de boulanger. = Berceau d'ofier, ou manne.

PAGNÉ-LON, ou fáissiliâou ; Panier-long, ou panier à porter différentes charges fur l'épaule: forte de manne faite de côtons deux fois plus longue qu'elle n'est large.

PAGNÉLOUNCÂDO; Plein un panier-long. PAGNÔTO, ou pagnou; Gueux, mesquin. Pagnote en fr.

poltron, lâche.

PÂGO; La paie, ou le prêt des foldats; le paiement d'une fomme pour s'acquitter d'une dette. Për la págo; en revanche. Lorsqu'on parle d'un troc ̧ on dit. Je vous donnerai en échange, për la pâgo. On dit auffi, i-an douna për la pâgo de cos de bâstous; on l'a payé avec des coups de bâton. = Pâgo chose. qicon; régale-nous de quelque

PAI. Voy. Pairë.

PÂIRAJHË; Paternité. en v. fr. parage, de haut parage. On appelloit, gentilhomme de parage, celui qui l'étoit par fon pere.

PAIRAL. Voy. Pairoulãou. Lëngajhë pâiral; langue maternelle, celle du pays natal.

PAIRASTRE; Le beau pere, celui dont la femme a eu des enfans d'un autre lit, en eft le beau-pere comme une femme est la belle-mere des enfans que fon mari a eu d'un autre mariage. Parâtre n'ek pas fr. marâtre eft une injure.

PAIRE, ou pai; v. 1. Pere. Paire de las mainadas, o manadas; pere de famille; (parer familias.)

Les noms, pâirë, mâirë, sôrë, & frâire, prononcés à la languedocienne ne font plus

confus que parmi les pauvres gens de la campagne du bas Languedoc & des Cevennes. Les artifans du plus bas étage qui habitent les villes & les payfans de la campagne qui ont un peu de fortune, ou qui en ont eu dédaignent ces noms comme aviliffans & difent, en parlant languedocien moun pêro, ma méro, moun fréro, ma fur; au lieu de, moun pâirë, moun fráirë, &c.

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Ce changement introduit dans notre langage, ou cette affecta tion d'imiter ce qu'on appelle les honnêtes gens (qui parlent plus communément françois) ne date pas de bien loin; elle eft une fuite du luxe, ou de la vanité qui gagne tous les rangs: elle a bien moins pénétré dans les Provinces gafconnes méditerranées éloignées des grandes routes & du commerce des grandes villes: l'ancien idiome y eft bien moins altéré; les mœurs anciennes, qui vont d'ordinaire de compagnie avec les bonnes mœurs, s'y font mieux confervées.

Dans le Rouergue, entre autres, & dans les villes même, telles par ex. que Villefranche, Les perfonnes de la premiere qualité, ne fe diftinguent point du bas peuple pour le langage, & difent encore avec lui, moun páirë, ma mâirë, moun frâirë, ma sôrë; comme dans les ficcles précédens, où l'on ignoroit cette bigarure de termes françois, ou prefque françois ; tels que, péro, fréro, fur, &c. mêlés avec le pur languedocien.

ainfi. Lë noftë Paire që és ës
cels; & en faifant le figne de
la croix dans un autre dialecte
on, difoit, ën nun dël Pái é
Deou Filh, &c. & un favetier
de ville s'offenfera fi on lui
demande, ount ës toun pâirë
cáou ës ta forë? &c. Voy. Mâirë.
On dit en proverbe
mouftra à foun pâirë à fa lous
efans; c'eft gros Jean qui re-
montre à fon Curé.

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vôou

PÂIRË; Métayer. = Maître valet: celui qui dans une ferme a autorité fur les autres domestiques.

PAIRE-NOURIS; Pere nourricier; & non, pere de nourrice.

PÂIRËJHA, máirëjha; Aimer fes pere & mere, les fecourir, les affifter dans leurs befoins. Les Latins avoient un terme pareil dans patriffare; mais il fignifioit, reffembler à fon pere, en avoir les mœurs, les inclinations. Voy. Rafsëjha.

PÂIRETAT. v. 1. Parenté ; (cognatio.)

PAIRETS. v. 1. ou parë ;
Muraille, en lat. paries.
PÂIRI; Parrein. = Le plus
vieux d'une maison.

PAIRO. v. 1.

Ancêtre. Li noftri pairo; nos ancêtres. = Pâiro; modele. en lat. exemplar. PAIROL; Grand chaudron. Voy, Pêirôou.

PÂIRON. v. 1. Li pairon; les parens, les pere & mere.

PAIRONAIS. v. 1. Paternités. PAIRONAL. v. 1. ou pâiroulâou; paternel. Il n'eft d'ufage que dans, ouftâou pairolaou; maifon paternelle, celle où l'on eft né; formé de pâirë.

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On trouve dans des actes du PAIROULIE. Voy. Pêiroulié. XIII. fiecle les expreffions fuiPÂISSE; Paître ; & non vantes. Lo pairë dël Vifcomtë dépaître barbarifme très-comdë Bëziés. La sôrë dël Rêi d'A- mun parmi les Praticiens. ragon. Moun páirë lo dones à ma dit au prétérit, j'ai mené paîforë, dit le Comte de Comen- tre, ou j'ai fait paître au futur, ge, &c. On difoit dans le même je ferai, ou je menerai paître. temps, lo San Pairë, en parlant C'eft du terme de la b. lat. dedu Pape & la Santa Mâirë pafcere, qu'on a conclu qu'il Gléia. Le Pater commençoit falloit dire, dépaître.

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PAISSEL. Voy. Paligo. PASSELA; Échalaffer. Garnir une vigne d'échalas.

PÂISSIEIRO, ou pêiffieiro; Petite digue, ou chauffée de moulin pour y amener l'eau d'un tuiffeau. On a dit d'abord paiffiéiro, d'une chauffée faite de pieux, ou de paiffeaux; & en. fuite par extenfion, de celles qu'on a conftruit plus folidement en maçonnerie & qu'on a fubftitué aux premieres. PAISSIEIRO; Meule de

moulin.

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PAISSOU; Paiffon, ou brout; & non paiffance, & encore moins, dépaiffance: termes de coutume qui ne paffent pour françois que dans le pays gafcon. On doit dire, droit de paiffon, ou droit de paître, de faire paître, droit de pâturage, ou de pacage; & non, de dépaiffance. PAJHEL: Un Pagel: poiffon de la méditerranée, Pajhel. V. Pajhës.

PAJHELA; Mouler, ou mefurer du bois de chauffage.

PAJHELO; Moule, ou mefu te de bois, une voie, une corde de bois, ou une pagele. au figuré, pajhelo; taille, ftature. Es de ma pajhêlo; il eft de ma taille. PAJHELO, ou láiróou; MeTure de vin.

PAJHÊOU; Un montagnard. PAJHES, ou pajhel; v. 1. & n. pr. Payfan, villageois. Métayer, fermier, paylan aifé, propriétaire d'une métairie. Ri che pajhës; riche tenancier tiche payfan.

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On dit, pojhës dans le Rouergue, où l'on change prefque toujours notre a en o & ce terme y eft un nom commun ou appellatif qui a toutes les fignifications précédentes.

Ainfi ce qui eft vieux langage & devenu par-là même n. pr. dans certains cantons, (où l'ancienne fignification eft oubliée), fe conferve dans d'autres avec la même fignification dans le lan

gage courant & ordinaire. Voy. l'art. Caou, cal, cald.

PAJHES, dérive du lat. pagus; d'où eft formé au pluriel le n. pr. Pagefi & les fuivans.

PAJHÊZIO, en v. fr. Pagesie, qu'on appelle auffi Villenage ou domaine donné à emphitéofe. Métairie, ou maifon de fermier, ou de paysan.

PAJHËZIO; Payfanne. = Étrangere. Fa la pajhêfio; fe carrer, faire le pot à deux anfes, ou comme on dit baffement mettre les poings fur les rognons. PÂIZANDARIÉ ; Rufticité groffiéreté.

PAL; Une perche, une barre. Voy. Páou.

PAL, ou plot; v. l. Tronc placé à la porte d'une Églife. en v. fr. pieu.

PALADA; Le palais : partie fupérieure de la bouche.

PALADÂIRË. V. Palëjháirë. PALADAN, ou palatan; v. 1. Homme de journée qui travaille à la pelle dérivé de pálo.

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PALADO; Une pellée, une pelletée de terre de grain de fable &c. ce qui peut tenir fur le pellâtre d'une pelle. Pellerée eft peu ufité. ¿ betos paládos; pelletée à pelletée. pt. peltée. Boulega l'arjhën à palados; le rouler fur l'or & l'argent

PALADO. v. 1. & n. pr. Un palis clôture faite d'une rangée de pieux, ou pals, qu'on appelle, paliffade en termes de fortification.

PALAFERNIÉ; Un palefre nier ; & non, palefernier.

PALAFICA; Perdre, égarer. Së palafica; tomber rudement, tomber de haut, fe précipiter. S'ës ëntoucon palafica"; il s'eft précipité quelque part.

PALAFICA; Impotent, per

clus.

PALAIGO; Petite Sole: poiffon de mer.

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PALALAN ou palaman Montre, parade. Fa palalan 3

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