iuêi; long comme un jour fans pain. Voy. Oêi. IUÉL, iol ou él l; L'œil. au pluriel; les yeux. Tira vous aco blan das iuéls; ôtez-vous cela de la fantaisie. Regarda ëntrë laus dous iuéls; regarder entre deux yeux. Aco fái fanna lous iuéls; cela fait faigner le cœur. C'est dans un fens différent de celui de la compaffion, qu'on dit. Lous iuéls li fânnou; il ne voir qu'avec dépit qu'avec chagrin.... Un máou d'iuél; un mal aux yeux. On appelle, yeux vairons, ceux dont l'un a l'iris d'une couleur ; & l'autre d'une couleur différente. L'iris eft cette partie colorée de l'œil qui fe refferre, ou qui s'élargit, felon qu'on eft au grand jour, ou dans l'obfcurité. L'iris des oifeaux de nuit & des chats fe dilate extrêmement & dans un inftant. Celui des chats fe retrécit fi fort au foleil qu'il ne laiffe à la prunelle qu'un filet de deux lignes de longueur: cette partie eft différemment colorée dans les différens animaux. Tous les oifeaux ont une cornée mobile & demi-tranfparente, qui leur couvre entiérement l'œil: c'eft avec cette membrane qu'ils clignotent auffi fréquemment que l'homme; tandis que leur paupiere extérieure eft immobile; ils ne la ferment même guère que pour dormir : le liévre la tient ouverte en dormant : il eft pourvu de même chat de ces deux fortes pieres. le pau On écrit œil, & l'on prononce œuil; il en eft de même de willade, œillet, œilleton, qu'on prononce cuillade œuillet œuilleton. . Les premiers carreaux de verre n'étoient que d'efpeces de boudines, ou petites bouteilles de verre applaries en forme lenticulaires, à, travers lefquelles le jour paffe; mais qui ne permettent pas de diftinguer les objets on peut le conjecturer d'après l'ancien vitrage des galeries de Florence, qui eft tout de cette forme. IUÉTANTO; Quatre-vingts; & non, huitante. IUIAR. v. 1. Juger. No vulhats iuiar, që no fiats iuiats; quar en qual indifi qe vos iuiets, sërës iuiat; (nolite judicare, ut ron judicemini; in quo enim judicio judicaveritis, judicabimini. IUIAMËN. v. l. (judicium.) IULS, iulh; v. 1. Ivoire. IUR; Serment. Lo iur që iurec a-z-Abram; (jusjurandum quod juravit ad Abraham.) IURAR. v. 1. Gái a vos guizadors cex, liqual difets; quals që iurara për lo temple, niënt es; máis quël quë iufara ël aur dël tëmplë, ës dëoutêirë; malheur à vous guides aveugles qui dites, celui qui jurera par le temple, n'eft tenu à rien; mais celui qui jurera par l'or du temple eft redevable. IURENT, garëns, o guirën ; v. 1. témoin. IURIA. v. 1. Injure, infulte. IUSEUS Iufius v. l. Les Juifs. Euas los Iufeus; chez les Juifs. IUSISI; v. 1. Jugement. IUSTICIA. v. 1. Les épices les honoraires des Juges. Si alcuns hom es condempnais d'anctas. ai tan don à la Cort për iuftifia, qën' dara për sëntënsia, o për adobamën ad aquel që avia facha l'anita. IUZIVI de Deu; v. 1. Jugement de Dieu qui le faifoit par l'eau ou par le fer chaud. Repënra lo mon dë iuzivi; (corripiet mundum de judicio.) Iufivi “dë maldig;( judicium blafphemia.) Cette J I-confonne. Cette confonne, inconnue aux Hébreux & aux Grecs, eft trèstare dans l'ancien languedocien de même que dans l'italien, où l'on ne l'a retenue que dans l'i initial de quelques mots. Ces langues fuivent en cela l'ufage des latins chez qui, felon de favans Grammairiens, elle étoit inconnue. Ce qui confirme leur opinion, c'eft que les Italiens, qui ont dû conferver mieux que tout aurre nation la prononciation du latin, font fonner un i voyelle par-tout où nous mettons un confonne. Ils difent, iouftous eious, Ieroufalem, ieronimous, &c. & non, juftus, ejus, Jerufalem, &c. JHA; Dia: terme de charretier & de muletier, qui fignifie, à gauche : tout comme rrroû, ou hurhau à droite ; & les mulets entendent très-bien ce langage qu'ils ont appris de bonne heure à coups de fouet. JHACAS (fa), Faire le chien couchant flater. Mollir, biaifer. qu'ellesfoie nt: témoin celles qu'on tire de la corne de cerf, pour faire du blanc manger & des bouillons aux malades, & celles des os ramollis dans la machine de Papin. Toutes les matieres animales ont été gélatineufes dans leur origine on les réduit par le feu, ou par d'autres diffolvans à leur premiere forme. Fre coumo la jhalarĉio; froid comme glace. Trâmblo coumo la jhalarêio; il tremble comme la feuille. JHALË. n. pr. en v. fr. jalet; caillou rond qu'on lançoit avec l'arbalète. Le verglas eft une glace unie qui s'étend fur le pavé gelé, & qui fe forme de la pluie qui gele à mesure qu'elle y tombe; & l'on dit alors, qu'il tombe du verglas. Le givre eft de même une croûte de glace qui couvre, dans les pays humides, les branches des arbres il eft formé par des brouillards épais, ou par de la bruine qui tombe & qu'une forte gelée furprend. On applique auffi ce nom aux chandelles, ou ftalactites de glace qui pendent des branches des arbres, ou aux gouttieres des toits. On le donne encore à ces légeres croûtes qui s'attachent aux vitres d'un appartement, où l'affemblée a été nombreuse. Cette efpece de givre dont la matiere eft la vapeur de la transpiration de ces affemblées prend les formes les plus belles & les plus variées des fleurs, & fur-tout de rinceaux qu'on diroit con tournés avec art, & découpés très-régulièrement. ou JHAMBAR; Bancroche, bancal: qui a les jambes tortues. JHAMBRE. Voy. Escarabisë. en ital. gambero. JHANADO; Feu de la St. Jean. en v. fr. Joannée. Ce feu a été accompagné depuis long temps de fuperftitions : celle entr'autres, qui est trèsancienne, de faire paffer les enfans par ce feu : ufage qui fubfifte, dit-on, encore dans quelques cantons du haut Languedoc, où les peres & les meres prennent leurs petits enfans par le bras, & les font pafler trois fois par la flamme du feu de la St. Jean. Ce qui reffemble à la confécration par le feu, que des Juifs faifoient de leurs enfans à Moloch, idole des Ammonites : confécration qui fut abolie par le pieux Roi jofias. On retire ailleurs les charbons de ce même feu, qu'on regarde comme un préfervatif contre toute forte de maléfices; objet de ceux auffi qui font paffer leurs enfans par le feu. Jhanë; JHANË; Jeannot. un imbécille, un mari commode. JHANËN, jhanënco; de la St. Jean. Poumo jharënco; pomme de la St. Jean, ou qui mûrit à la St. Jean. JHAN-FËNNO, coucounié, ou falo-toupi; un tâte poule, & populairement, un jocriffe qui mene les poules piffer; homme qui fe mêle des plus bas foins du ménage. JHANGLA; Crier, & proprement, glapir, qui eft le cri d'un chien qu'on frappe. JHANGLA de frë; Grelotter, ou trembloter de froid. JHANGLADÎSSo, Glapiffcment d'un chien. JHANGOULA, ou roufla; gémir, fe lamenter. Geindre, ou fe plaindre fans fujet; languiffement, & tout bas, à diverfes reprises & comme par rég fant. JHAOUBERTINO, féminin de Jhaoubertin. Voy. Charfiel. dérivé de jaouber; perfil. JHAOUME, ou jhammë; V. 1. & n. pr. Jacques. Jhâoumë & Jhâoumeto, font pris quelquefois pour, Guillaume & Guillaumette. On dit dans quelques endroits, Sënto Jhammë; & l'on entend par là, St. Diego, le même que, St. Didace. JHAOUNËJHA; Paroître, ou devenir jaune. JHAOUPA; Aboyer, japper. Les gros chiens aboient, les petits jappent. JHAOUPADIS, jhâoupadisso; aboi. Aboyement des chiens dans un chenil. JHAOUPÂIRË ou jhâouparel ; aboyeur qui aboie fouvent, un clabaydeur. JHAOUS. Voy. Jhôou. JHAOUVER, jhâouber, jhouber, jhouver, jholver, ou jhimber; le perfil: plante potagere du genre de l'ache, du celeri & de l'anis. Ses feuilles ont une odeur forte, mais aromatique, C'est par là principalement qu'on le diftingue de la ciguë, décou pée à-peu-près de même. Les femences du perfil font appéritives; fes feuilles pilées font un bon vulnéraire aftringent. Cette plante n'a pas plus de vertu pour faire caffer les verres qu'on rince après l'avoir maniée, que n'en à la plante appelée, sfera cavallo, pour déferrer les chevaux qui la foulent aux pieds. Ce qui peut avoir fait naître le premier de ces préjugés, c'est écrasé entre les doigts, eft un le jus de perfil qu'on aura que déterfif qui enleve one certaine onatuofité répandue fur la peau, qui fert à l'adoucir les doigts gliflent alors difficilement fur le verre qu'on rince; & l'on ne manque guere de le caffer, fi l'on y va auffi rudement, & qu'on fe dépêche comme à l'ordinaire. JHAOUVERTÂSSO ; la grande ciguë, qu'on diftingue du perfil & de quelques autres planà une odeur défagréable & à des tes, à peu près le même feuillage, taches noirâtres dont la tige de la ciguë eft parfemée. en lat. conium maculatum. C'eft celle dont on faifoit ava. ler à Athenes à ceux que l'Aréopage avoit condamnés à la mort ; c'eft ainfi que mourut Socrate : la ciguë de ce pays-ci n'eft pas à beaucoup près auffi mal-faifante que celle de Grece. JHAPARIÉ. Voy. Jhâouparié. goifer. plus long-temps à faire prife. Le gypfe eft une pierre cryftalline friable fous les doigts, ou fous l'ongle. Le plâtre blanc, ou celui qui n'eft point mêlé de terre, comme l'eft le plâtre gris, réfifte à la pluie. Celui de Paris n'a point à cet égard d'avantage fur celui de nos Provinces. JHIBA; Souffrir, s'inquiéter. Ieou jhîbë dë vëirë jhiba; je fouffre de voir fouffrir. JHIBER. n. pr. Seroit-ce le même que, Gui-bert, ou Vert? Le gui étoit une plante très-renommée chez nos ancêtres : fes tiges, fes branches font toujours vertes comme fes feuilles. Jhi bertin, ou ghibertin, diminutif de jhibert, en dériveroit-il? JHIBOURNA; Gréfiller. Jhi. boûrno; il gréfille, il tombe du grétil. Ce météore femble n'être que de la neige en petites pelotes durcies. : JHIBRA; Faire du verglas. JHIBRË ; Le verglas celui des rues, eft de la pluie ou de la neige fondue qui gele en tombant fur le pavé il ne gele point alors dans l'air à beaucoup près mais les pavés ne perdent pas fitôt, à raifon de leur denfité, le degré de froid qui produit la glace; ils le communiquent à l'eau qui tombe des toits aux premiers jours d'un dégel: c'eft cette forte de verglas qui occafione des gliffades & de terribles caffe-cu. Le terme verglas eft compofé de deux fynonymes; favoir, du françois, ver, dit pour, verre, & de l'anglois glaff, qui fignifie également, verre. Voyez beaucoup de mots de cette efpece raflemblés à l'article Macari. de gigot avec un quignon, ou gros morceau de pain: une gigue eft une forte de danfe & d'air de mufique. Ce qui eft différent d'un gigor. JHILAR; Souillé, fale, malpropre. JHILIA; S'enfuir, s'en aller. L'expreffion, faire gille eft populaire. JHIMBËLËT; Un gibelet un foret inftrument pour percer d'un feul coup le fond d'un muid. JHIMBËLETO; Une gimbelette; pâtifferie dure en forme de petit anneau. pr. gémblette. JHIMBELOTO; Une blanquette, ou gibelote forte de ragoût fait de blanquettes d'agneau, ou d'un refte de gigot coupés par tranches, auxquelles on fait une fauffe. JHIMBER. Voy. Jháouver. JHIMBLA; Tordre, plier. Së jhimbla; renverser le corps en arriere, le plier en arc en retombant fur les mains. Clavel jhimbla; clou tortu, ou crochu. Cláou jhimblâdo; clef forcée. doubre tou jhimbla; arbre tout tortu. Cámbo jhimblado ; jambe crochue. Pos jhimblado; ais déjeté : il eft bombé, lorsqu'il est courbé réguliérement & à deffein. JHÎMBLE; Gaule, houffine, baguette. JHIMÊLO; Homme de taille gigantefque. JHIMERI, ou jhumêri; Un jumar animal métif engendré d'un taureau & d'une âneffe ou d'une jument. au figuré; quinteux, capricieux. JHIMERIJHË; Quintes, boutades, caprices. JHINES, au pluriel. Jhinêfi; n. pr. le Genet dont il y a plufieurs efpeces. Le genet des ou la gineftrole JHIGÔ ; Un gigot ou cuiffe de mouton coupée pour être mangée; & non une gigue terme familier à bien teinturiers, : des militaires, à qui on entend dire, qu'ils ont mangé une tranche de gigue avec un chiffon de pain; au lieu de, une tranche pour les teinturiers en jaune. Le genet d'Efpagne dont les menus jets nuds reffemblent à du jonc. On le cultive à caufe |