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PËSCÂIRÔOU; L'Alouette de mer; & non, pie, ou bécaffe de mer oifeau qui fréquente nos rivieres & qui est très-vîte à la courfe. Il pond fes œufs comme l'Autruche dans le fable avec lequel il les recouvre; & laiffe à la chaleur du foleil à les faire éclore.

L'Alouette de mer eft blanche deffous, comme la plupart des oifeaux, & châtain par-deffus, Elle a un collier & des mouftaches noires le front mi-parti de blanc & de noir. Elle eft haut montée, & n'a à chaque pied que trois doigts liés par une membrane; elle ne pond fes œufs que dans les étés fecs qu'elle femble prévoir par un inftinct refufé à l'homme: le débordement des rivieres feroit périr fa nichée. Elle paffe ici la belle faifon, comme l'Hirondelle, & part comme elle, aux approches de l'hiver. en lat. charadrius.

PESCARIÉ; Pêcherie. Cariêiro de la pëfcarié. PESCAJHOU; Beignet, ou pâte frite à la poéle.

PËSCIEIRO. Voy. Tëskiêiro. PËSQIÉ; Vivier : baffin où, l'on nourrit du poiffon.

PËSQI-PA; Point du tout, ce n'est pas cela, oh pour cela

non.

PESSA; Choyer, foigner & bien nourrir. On le dit des nourrices qui donnent de la bouillie à leurs nourriffons.

PËSSA; L'ame, la pensée; (anima, mens.) Amaras Dêou de tota tua pea; tu aimeras Dieu de toute ton ame. Corrompurs për pêla; (mente corrupti.) Aias ën pëffa; fouvenez-vous; (in mente habe.)

PESSAMEN, pesomën, pënfamen; Peine, fouci, chagrin, inquiétude. N'avés pa jhës dë pefamën; vous n'avez fouci de rien. Ses pa për vîourë, avés zro dë pëffamën ; vous ne vivrez pas long-temps. Vous prenez

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Nous rifén, nous cantan amasso,
E për viourë pu douffomën,
Din lou remouli d'uno tâsso,
Tënen nëgat lé pëssomën.

Le mot pëfa-mën eft formé du v. 1. peffa & du lat. mens & partant fignifie la même chose que penfée-penfée Qu mensmens. Voy. l'art. Macâri.

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PESSAMENTOUS ou pëssomëntous, qui a du fouci qui en prend; qui penfe à tout ce qu'il y a à faire dans un ménage,

PËSSAR. v. I. (cogitare, meditari.) On difoit autrefois, së pëffar. De là nos expreffions se founjha, së pënfa, & s'ou penfo. Ce terme eft très-correctement réciproque dans le vieux & le moderne languedocien; nous le traduifons mal en françois. Më pessi; je pense. Vos pëssats; (putatis.) Eli pëssero ; (putaverunt.)

PESSÉGRE. Pëssëgrié. Voy. Pafsêgre, Pafsëgrié.

PESSIGA. v. 1. Mettre en pieces.

PESSO. On dit ironiquement, a la bono pêlso dë cabinë; ah ! le bon fujet. Pêsso, pour piece, eft du languedocien bâtard, ou du françois un peu déguifé. Nous avons beaucoup de ces termes, & le nombre s'en accroît tous les jours par notre com-. merce avec les Franchimans.

PESSO DE LA CROUS; Le gras-double, terme de boucherie; partie de la panfe du bœuf, ou ligament en croix de fon premier ventricule, ou de celui

qui

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PÉ-SU-FIELIO Terme de forcellerie & formule des prérendus forciers qui vont au fabat, La route ordinaire eft le tuyau de la cheminée : on met un pied fur la crémaillere comme fur un étrier, en prononce pè-fu-fiélio, le forcier difparoît, & tout eft dit.

Les forciers des autres Provinces fe tranfportent au fabat en chevauchant un manche à balais, qui eft une monture moins péril lenfe. Fa pë-fu-fiélio; difparoître à la maniere des forciers. Lou traitë dëlouyal áoura fa péfu-fiélio. La Didon de Bergoin. Tome II.

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PETAR; De la corde à fouet, ou du fouet qu'on attache au bout d'une fronde, ou d'un fouet de pofte pour les faire claquer.

Un pétard en fr. eft une forte d'artifice qu'on applique à une porte de ville affiégée, pour la brifer. C'est auffi de la poudre à canon bien ferrée dans les replis d'un papier.

PETARDA; Faire jouer une mine. Miner un rocher, ou le percer pour y faire une mine s & non, pétarder.

PËTARDIE; Un mineur métier dangereux aux mineurs imprudens.

PETARDO. Voy. Brounzidou. PETARÛFA; Homme fans conféquence. M'ënchâoutë coumo dë pëtarûfa; je m'en foucie comme de Jean de vert.

PETAS; Piece; petit morceau d'étoffe, ou de toile pour rappiécer un habit, ou une che mife. Lorfque ces pieces font vieilles & ufées, ce font des lambeaux des guenilles, des X

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gent de toucher, de frappet &c. = Pëtego; grand defir de manger que reffentent les gourmands quand ils voient les vian. des fur la table. Lous iols li fan perego; ils les dévorent des yeux. PETËT, përêto; Délicat qui aime fes aifes & à fe mitonner.

PËTËTO; Jeune fille. Acou tis las për ëtos; il court après les jeunes filles.

:

PËTIMA. Voy. Vëziada. PËTO Crotte boue détrempée: ordure qui s'attache au bord des robes & des ha

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la crotte

bits, les mouches de boue dont on a été éclabouffé, qui s'attache au poil des bœufs, des brebis, des barbets.

Petos de magna; du crottin de ver à foie. Un bon ver a toujours le crottin dur au deţriete. Cêrtos aco fou pa dë pë tos vraiment! ce n'eft pas du fretin, ou voilà qui n'est pas de paille, ou peu de chose.

PETÔFIO, ou pëtoufiun; Une tracafferie; & non, un plat, ni un pot-pourri : difcours > ou rapport qui tendent à jeter du ridicule fur quelqu'un, ou à le brouiller avec un autre. M'a fat agëlo përôfo; il m'a fait cette tracafferie.

Madame de Sévigné emploie le terme pétofe: mais c'est chez elle un terme de coterie, qu'elle avoit pris en Provence, & que l'Éditeur n'a pas manqué de mettre en italique.

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La

PËZÂDO, ou pëzagâdo; trace ou l'empreinte du pied fur le fable, la neige, pouffiere. en Efpgl. pifada. en grec, peza.

ou la

PEZADO; Une pelée : quantité de ce qu'on pefe en une fois. Il faut faire plufieurs pefées. Pezâdo; l'action de peler.

PEZADO; terme d'architecture; le giron d'une marche d'efcalier; & non, foulée. Cette marche a un pied de giron; c'est-à-dire, de largeur. Foulée & foulées, termes de chaffe.

PEZAJHË, ou piâjhë; v. 1. Droit de paffage. b. lat. pedagium, pedaticum; droit qu'on percevoit fur les chemins. Le latin femble faire dériver ce droit de, pes; pied, au lieu le même que, que, péage payage, dérive de payer. Dar pëzajhë; donner, ou payer le péage."

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Donam qe li homë d'Aleft non devon ́ ́ën alcun luecs en la 1era dels Sêinors fësajhë ni gui

dajhe mes en tots luecs aion pleniera frangefa lur perfonas é lur caufas. Coft. d'Al.

PËZË; Pois. On dit en proverbe së pu res noun vezës eftaco l'as pêzës; fi tu n'as point de chapon, fois content de pain & d'oignon. Pëzës groumans; des pois goulus, ou de bonne coffe.

PËZËGNO; La paille des pois. Voy. Pëziêiro.

PEZEL; Le péne d'une piece de toile, ou les bouts de fil de la chaîne attachés à l'enfuble,

lorfque la toile eft ôtée de dessus le métier. On pend au plancher des paquets de raifin avec du fil de péne des tifferands.

PEZEL; Les volettes d'une émouchette petits cordons qui en pendent tout autour. PEZEROUS; Petits pois, minut. dë pëzë.

di

PEZIEIRO, ou pëzëgno; Un champ de pois.

PËZIL. v. 1. Péril, danger.
PEZONER. v. 1. Piéton.

PËZOUL. Un pëzoul rëvëngu; un gueux revêtu. Efcourjharié un pezoul; il tondroit fur un œuf.

On regarde comme un figne

de
mort prochaine dans un
Hôtel-Dieu , lorfque les poux
abandonnent le corps d'un ma-
lade & qu'ils fe répandent fur
les draps. Eft-ce le réfroidiffe-
ment du corps qui fait retirer
cette vermine; ou bien le fuc
qu'elle en tire change-t-il de
nature & lui devient-il contraire
aux approches de la mort !

Il n'y a guere d'animal qui n'ait une efpece de pou qui lui eft particuliere on en trouve jufque fur les poiffons & fur les infectes, le Créateur femble y avoir établi un droit de fubfiftance pour les petites efpeces parafites. Voy. Niêiro.

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PËZOULIË (fa) ; Faire de vains efforts pour fe venger ou pour témoigner fon dépit

en faire de petits dans l'impuiffance d'en faire de grands. Contester opiniâtrement & contre toute raifon. Nous n'avons en

françois que des équivalens fur l'expreffion, fa pëzoulië; & cet inconvénient eft attaché aux tiaductions de toute efpece.

PEZOULIÈIRO; Un pouiller, ou un pouillis terme de mépris qu'on dit d'un lieu habité par de pauvres gens, par des gueux, que la négligence encore plus que la mifere, rendent fujets à cette vermine. On le dit auffi d'une méchante hôtellerie, qu'on appelle, lou cabarë das trës pëzouls.

PEZOULINO, ou pëoulino; Vermine. = Race , engeance pouilleufe.

PEZOULINO; Les pucerons: infectes qui s'attachent aux feuilles & aux bourgeons des arbres & des plantes potageres, qu'ils fucent au moyen d'un aiguillon qu'ils y enfoncent. Ce font les poux des plantes dont les différentes efpeces ont différens pucerons qui les fucent; comme elles ont différentes chenilles qui les rongent.

Les piquûres des pucerons occafionent les galles, ou creufes, ou folides de l'orme, du thérébinte du faule &c. dans lefquelles un feul été voit éclore plufieurs générations de puce.

rons.

Les fourmis vont à la pifte de ces infectes pour recueillir une liqueur mielleufe dont ils fe déchargent par l'anus & fur laquelle les Abeilles vont grappiller, pour augmenter leur provifion de miel. C'est mal à propos qu'on met fur le compte des fourmis le dégât que font les pucerons fur les feuilles des arbres fruitiers qu'ils font boffeler tecroqueviller & quelquefois mourir par leurs piquûres. Les fourmis ne vont point roder fur les plantes où il n'y a point de pucetens.

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Amai vêiras tabë, së n'as pa la Lagagno,

Davala lous pignés d'al náou dễ

la mountagno. Bergoin.

PI; Le Pic-vert: oifeau de la taille du Merle & dont le plumage eft vert & la tête d'un rouge-ponceau.

Nous avons quatre especes de pics on les diftingue des autres oifeaux par leur langue trèslongue & charnue, reffemblante à un ver de terre: le Pic l'introduit dans les fourmilleres des trous d'arbre, pour en tirer les fourmis, fon mets favori. Avant de fe fervir de ce hameçon, il frappe à coups redoublés le bois fec & caverneux d'une branche, ou d'un tronc d'arbre pour attirer au-dehors les fourmis, qui s'accrochent à fa langue qu'il la fent bien garnie, il la retire & fait fon repas.

dès

Ces oifeaux ont des taches carrées de deux couleurs dispo

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