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LANGUEDOCIEN-FRANÇOIS,

Contenant un Recueil des principales fautes que . commettent, dans la diction & dans la prononciation Françoifes, les habitans des Provinces méridionales connues autrefois fous la dénomination générale de la Langue-d'Oc.

Ouvrage où l'on donne avec l'explication de bien des termes de la Langue Romance, ou de l'ancien Languedocien, celle de beaucoup de noms propres autrefois noms communs de l'ancien langage: & qui eft enrichi dans plufieurs de fes articles de Remarques critiques, hiftoriques, Grammaticales, & d'Obfervations de Phyfique & d'Hiftoire naturelle.

NOUVELLE ÉDITION,

Corrigée d'un grand nombre de fautes, augmentée d'environ dix mille articles, & en particulier d'une nombreufe Collection de Proverbes Languedociens & Provençaux.

PAR MR. L. D. S.

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GAUDE, Pere, Fils & Compagnie, Libraires,

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DICTIONNAIRE

LANGUEDOCIEN-FRANÇOIS.

H, fubftantif féminin. Une grande H.

Nous n'avons point d'afpiration en languedocien; cette lettre y étoit à cet égard inutile. Nous prononçons le mot, êrbo, par ex. comme on prononceroit en françois le même mot, erbe fans h; on ne l'y a retenu, comme dans beaucoup d'autres, que par raifon d'étymologie: cette raifon ne nous a pas paru fuffifante, pour nous écarter de la regle que nous nous fommes preferit, d'exclure les lettres qu'on ne prononçoit pas. Nous avous cependant fait ufage de l'h pour caractérifer certains fons étrangers au françois; comme il a été expliqué dans les remarques, à la fuite du Difcours préliminaire où l'on peut en

H

une H afpirée. Ainfi dans c exemples il faut huer les fanfarons; les héros font hardis à entreprendre, &c. On doit prononcer, i fo ué lé fanfaron; lé éro fon ardi à entreprendre; & non, il fo t-uer lé fanfaron; lé-z-éro fon-t-ardi à entreprendre, &c. ce qui fait des feus bien différens. C'est pour les éviter probablement & route équivoque, qu'on a établi l'aspiration de ces H dans les mots précédens & femblables.

2o. Lorsqu'un mot françois terminé par une n ou une m eft fuivi d'un autre mot dont la premiere lettre eft une h afpirée, l'n ou l'm dans ce cas prennent avec la voyelle qui les précede un fon nazal & fourd; & par conféquent il ne faut pas faire ces confonnes liquides & proOn obfervera fur les mots frannoncer, par ex. un bon harang, çois qui commencent par une H, comme on prononce, un bon 1°. Que la derniere confonne homme ce dernier devant fe d'un mot eft toujours muette prononcer comme bo-nome, & devant celui qui commence par l'autre comme bon-harang; & Tome II.

voir les raifons.

A

non, comme bo-narang. 3. Il ne faut point élider la derniere voyelle d'un mot fuivie d'un autre qui commence par une hafpirée ainfi dans ces expreffions, la harpe, la hune Philippe le Hardi, ne prononcez pas comme, l'harpe, I'hune Philipe l'Hardi; mais comme la harpe, &c.

Dans quelques cantons de la province voifins de l'Espagne, on prononce une h afpirée dans la plupart des mots où cette lettre eft changée par tout ailleurs en une f: ainfi on prononce les mots tels que Fenno, Filio, Fazer, &c. comme s'ils étoient écrits ainfi, Hënno, Hîlio, Hazër, &c. prononciation qui

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Lorfque cette voyelle devient confoune, on dit en l'épellant, je, ou i confonne ; & non, ji.

Cette voyelle garde toujours en languedocien le nom qui lui eft propre, ou celui qu'on y donne en la prononçant féparé ment i au lieu qu'elle prend fouvent en françois le fon d'une autre voyelle, fur-tout lorfqu'elle précede I'm & I'n, comme dans, impie, ingrat. Les fyllabes im & in deviennent alors des voyelles dans lesquelles l'i difparoît pour prendre le fon de l'è ouvert: en forte que les mots précédens fe prononcent comme, èmpie, engrat; & non, comme impie, ingrat, en faisant fonner l'i cette derniere prononciation n'é. tant pas moins vicieufe, dit M. Duclos, dans la déclamation du théâtre où elle s'eft introduite, que dans le difcours familier.

Voyez ce que nous avons dit à ce fujet dans les remarques à la fuite du difcours préliminaire,

I

I DO

fur les diphtongues ái, ĉi, ôí, oûi.

C'eft une faute affez ordinaire dans le Vivarais de mettre un ¿ de trop dans l'impératif des verbes, dont l'infinitif eft en er, en ir & en re, lorsque cet impératif eft accompagné d'une négation. Ainfi l'on dit, n'alliez pas là, de veniez pas ici, ne préniez pas la peine, &c. au lieu de, n'allez pas là, ne venez pas, ne prenez pas, &c.

ICHAGA, eifaga iffaga; mouiller, tremper. = Ichaga; innondé, abreuvé. Têro ichagado; champ où l'eau a croupi. du grec, ichor.

IDOULA; Heurler: cri du loup en chaleur, ou lorsqu'il eft preflé par la faim; il traîne la voix d'une maniere effrayante, pour quelqu'un fur-tout qui l'entendroit feul dans la nuit, & loin de toute habitation. Le chien qui eft du genre du loup, heurle d'une façon approchante, pour

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