chez les anciens Romains fous le nom de (Princeps juventutis.) JHOUVENËT jhouvënëto; diminutif de jhouvë; fort jeune, extrêmement jeune. JHUC; Suc. Jhuca; fucer. JHUEL, jhol, ou jhiol; l'ivroie, pr. ivraie plante graminée dont on a foin de parger un champ à bled. Lorfque le grain qu'elle produit fe trouve mêlé en trop grande quantité avec le bled, le pain qu'on en fait caufe des étourdiffemens & une espece d'ivreffe. On l'appelle zizanie en termes d'Écriture Sainte. en b. br. iel. en celtique yelle. JHUJHA Interdit, déconeerté, ftupéfait, pétrifié. JHUJHARIÉ. v. 1. Jurifdic tion. JHULIAJHE; Le geolage, ou le droit de geole, ce qu'on paie au geolier pour l'entrée & pour la fortie d'une prifon. JHULIE, jhulieiro; geolier, geoliere ou concierge d'une geole, ou prifon. pr. jolier, joliere, jole, jolage. Le guiche. tier eft le valet du geolier, ou du concierge. JHULIOS jhoulios, ou jhuf elos; longes de joug: longues lanieres de cuir, ou courroies avec quoi on attache le joug fur la tête des bœufs. en lat. jugalia. JHUMÊRÍ. Voy. Jhimêri. JHUNË; Le jeûne, ou abftihence. Ces mots-ci, je jeûne, je fuis à jeun, un jeûneur, doivent être prononcés comme june, jun, juneur : c'eft par là qu'on diftingue le premier de ces deux mots d'avec jeune en lat. juvenis, qu'il faut prononeer comme il eft écrit, & dont la voyelle eu eft breve; tandis qu'elle eft longue dans un jour de jeûne, comme dans jeûneut. Fa lou jhune de la cabro jeû ner entre la mie & la croûte, ou ne pas jeûner du tout. ft. fam. THURA; Un juron. Aco's foun jhura; c'elt fon juron or dinaire. Ventre St. Gris, étoit le juron de Henri IV; par la Pâ, que-Dieu, celui de Louis XI. Les B. les F. vermes favoris de la vile populace, ou de ceux qui en ont eu l'éducation & qui en retiennent les fentimens, font plutôt des termes obscenes que des jurons. JHURA; Dire des mots obfcenes. Juret. Jhuré Dious é diables; il jura Dieu & fa foi, ou il jura fes grands Dieux. Jhura davan lous jhûjhës; prêter ferment en justice, jurer sur les Saints Évangiles. JHUSCLO. Voy. Jhinoûfclo. JHUSCLOS. Voy. Jhulios. JHUSSIEUX, ou Jhufieux; vi 1. les Juifs. Ils avoient au qua torzieme tiecle des Synagogues dans les plus petites villes de notre Province. Ils y portoient fur leur habit une marque pour être reconnus, comme on les y oblige encore dans les États du Pape. Eftablem qe Jhuffieux en abite dë vëftir fiâou manifeft é qëls leu gieiramën fiaou couneguts de cëls qëls veiran. Coft. d'Al. JUSTA Jouter. Jhuftdirë; jouteur. Jhúfto; Joute. JHUSTICIOS ou faládo fourches patibulaires, piliers ou poteaux de juftice; la justice d'un Seigneur. Ce Seigneur a tant de poteaux à sa justice. Les exécu tions fe faifoient anciennement dans ces mêmes endroits, hors des villes, & fur un lieu élevé. JHUTARIÉ; Juiverie, Ou quartier des Juifs. Synagogue, au lieu de leurs affemblées religieufes. en v. fr. juffiene; jui veric. JHUZIZI, ou jhuizi; v. 1. jugement. b. 1. juiffium. On difoit auffi, juif & juise en v. fr. dự douzieme fiecle temps où cette langue fe formoit & n'avoit encore rien de fixe. Dëfëndër për batalla, o për jhufifi de fer caouté d'diga; fe purger par l'épreuve du fer chaud & celle de l'eau ; ce qu'on appeloit le jugement de Dieu , en ufage chez nous dans ces fiecles de barbarie. On peut voir à l'article Rélio, comment le faifoit l'épreuve du fer chaud. Celui qui devoit fubir celle de l'eau, étoit jeté pieds & poings liés dans cet élément; s'il furnageoit & qu'il demeura à fleur d'eau, il étoit réputé innocent, & avoit gagné ; s'il enfonçoit au contraire, il étoit convaincu par cela même d'être un parjure. Il n'y a pas long-temps que les nouvelles publiques parloient d'un Napolitain qui ne pouvoit enfoncer dans l'eau, à moins qu'il ne s'attachât un grand poids: cet homme auroit toujours gagné à ce jugement deDieu. ΚΑΙ ous voulions retrancher cette lettre de notre alphabet, comme étrangere & pouvant être fuppléée par la lettre Q: il a fallu céder aux raifons de quel ques perfonnes qui fe font déclarées pour elle. Nous avons. pris un tempérament en confervant la lettre Q dans les mots languedociens où elle vient naturellement par le rapport qu'ils ont avec les mots françois dont cette confonne fait partie : tels font, , par ex. që, dëqë, qatrë, &c. dans lefuels nous avons omis l'a qu'on joint à cette confonne fans le prononcer; & cela, pour nous conformer à la regle que nous nous fommes preferit, de fupprimer les lettres qu'on ne prononce pas à l'égard des autres mots où la lettre Q n'étoit pas d'une auffi grande convenance nous lui avons fubftitué la confonne grecque K, qui a le même fon. KÂILA, ou kêila, châila, ou cheila, & leurs diminutifs kêilët & chéiladet. n. pr. dont la fignification eft affez incertaine. Voy. Câila. Voyez auffi ce que nous avons dit au fujet des n. pr. vers la fin du difc. préliminaire. KAIRADO; La huche, ou plutôt la maie d'un prefloir à K KIC huile fur laquelle on empile le marc d'olives contenu dans des cabas, & d'où l'huile exprimée va fe rendre dans la cuve mêlée avec de l'eau chaude, qui a servi à la détacher & à l'entraîner. KEIRADO. Voy. Bidoûrlë. KËNTÎNO; Grande bouteille de verre de forme cylindrique qui differe par là des damesjeannes; & non, cantine. Une cantine en fr. eft un petit coffre divifé en plufieurs cellules pour y encaiffer des bouteilles qu'on veut transporter. Les cantines de cheval font deux boîtes qui tiennent enfemble, & qui fervent de même à transporter des bouteilles. en ital. cantina; la cave. des vantaux d'une porte pour le fixer en haut & en bas. Le bouton d'un pêne de ferrure. Guichet en fr. fignifie autre chofe. Voy. Pourtanel. KICHO KICHOU, où picotalous; jeu d'attrape parmi les écoliers, dont l'un dit à un de fes camarades qu'il fait une nichée de kicho-kithous: celui-ci qui ne fe doute de rien prête le dos au dénicheur pour l'aider à grimper à la prétendue nichee, & pour fa complaifance, il est régalé de quelques coups de pieds ou de talons fur les épaules. non, KIKIRIKI; Le coquericot des cochets, ou jeunes coqs. KINA; Le quin-quina; & le quina écorce d'un arbre de ce nom qui croît au Pérou. On connoît fa vertu pour les fievres d'accès, & pour arrêter les progrès de la gangrene, lorfque cette écorce n'eft ni vieille, ni éventée. KINARODON; Du Cynorrodon; & non, kinorodon, parce que c'est l'ufage le plus ordihaire d'écrire & de prononcer cynorrodon; & en fecond lieu, parce que cet ufage eft conforme à la façon de prononcer en françois tous les mots dérivés du grec de cet efpece: tels font les mots cynoglofle, cynique, cynocéphale, cynofure; mots compofés du grec, dont la premiere. partie, favoir kunos, ou kynos, fignifie, chien, comme dans notre kina rodon; il eft tout naturel qu'elle fe rende en fr. dans ce mot-ci par cyno, comme dans les autres; & que de même qu'on dit, par ex. cynogloffe & cynocéphale, qui fignifient, Jangue de chien & tête de chien, on dife auffi, cynorhodon, qui fignifie rofe de chien ; & non, kinofodon ce qui feroit une exception contre toutes les regles, de même que dans les mots grecs fuivans, cyanus; cyathus, cydaris, cytifus, cy tharifta, cythera; cycle, cyclo pe, cylindre, &c. termes dans le cas des précédens; c'eft-àdire, latinifés ou francifés par des terminaifons différentes. On fait d'excellent cynothodon à Mêirueis & à Valeraugue, au Diocese d'Alais, où l'on fert à table comme une marmelade ordinaire; ce qui n'eft réputé ailleurs que comme une drogue médicinale aftringente. KINCA; Souffler, ouvrir la bouche. Murmurer. N'aouzavo pa kinca; il n'ofoit fouffler, ou dire le moindre mot; il n'ofoit fonner mot, ni ouvrir la bouche. KINCARLOTOS; Des haricors bariolés. KINKE; De la faveur : le plus étroit des rubans après la nompareille : petit ruban de couleur, très-étroit, pour les fignets des livres. pr. finet. en b. br. kincléres; affiquet. KINKEIREL; Le croupion. KINSOU, ou pinfar; un pinfon: oifeau du genre & de la taille des moineaux. Il a le ventre & la gorge bais, ou foupe de lait, le dos brun-verdâtre, dixhuit pennes au vol, bordées extérieurement de jaune. KIOCHO. Voy. Cuiécho. KIORASSAIRE ; v. 1. Cor royeur. KIOU; L'anus, le derriere. A póou dë nëga për kîoų; il a peur de s'embowrber. On le dit des perfonnes timides, irréfolues, qui ne voyant que des difficultés, n'ofent rien entreprendre ; des poules mouillées. Lous miôous levou lou kiou; les mulèts font fujets à ruer. Vou regardo coumo se l'on iêro toumba d'aou kîou; il vous regarde de haut en bas, comme ce qu'on ramaffe dans les rues ou comme fi on leur en devoit de refte. KIOU-FREGA; Remuer fans ceffe avec l'incommodité des autres. KÎOU-PLOUMA; Cu-pelé : fobriquet que le peuple donne à l'efpece de finge appelé guénon. L'efpece de callofités qu'il a aux felles, il les porte en naifant, & elles ne font point formées par l'usage où il eft de s'affeoir fur ces parties. KİSSOU; Un importur. = Un artifon. Voy. Cauffou.. KISSOUNAT. Voy. Couffounat. KITARO; Une trompe à laquais; & non, guitarre: inftru ment de poliçon compofé d'une chaffe ou morceau de fer recourbé, auquel est soudée une languette de fil de fer coudée, qui fait des vibrations fonores, inais fourdes, lorfqu'on tient la chaffe entre les dents, & qu'on pince par le bout la languette. Une guitarre, ouvrage de lutier, elt un inftrument à cordes dont le manche et coudé: il a jufqu'à dix cordes qu'on pince avec les doigts. EL, fubftantif féminin. Une lufter; au lieu de, vir illuftris. grande el. Cette lettre eft muette dans fourcil, perfil, chenil, courtil, baril, nombril, outil, fufil, gril, gentil, &c. Elle eft muette auff dans, il, ils, lorfque ces pronoms font fuivis d'un mot qui commence par une confonne. Ainfi dans, il parle, ils parlent, on prononce i parle, i parle. Elle eft même muette dans, ils, fuivi d'un mot qui commence par une voyelle. Ainfi on prononce, ils aiment, comme, i-z-aimë, ou i-z-ém 2 Mais c'est une faute de ne pas faire fonner 1' lorfqu'elle eft mouillée ; comme dans, paille, maille, vieillard, Corneille &c. qu'on prononce mal à propos, comme, paie, maie, vieyar, Cornéie, &c. C'en est une autre affez ordinaire aux Provençaux de changer une de deux doubles en n, dans les mots tels que, illumination, illégitime, illuftre, &c. & de prononcer, inlumination, inlégitime, inlustre, &c., &, c'est ainsi que nos Rois de la premiere & de la feconde race, accompagnoient quelquefois leur gnature de ces mots vir in Il arrive même, que ceux qui évitent ce défaut, tombent dans un autre qui n'eft pas moins repréhensible; favoir, de changer une des ell doubles en un er, our, & de prononcer par· ex. ces mots latins, ille, illa, illud; comme irle, irla, irlud. Il eft vrai que c'est quelquefois par un défaút irrésistible d'organe qui ne fe corrige pas : tel étoit celui d'un Prédicateur qui parlant de la tempête que N. S. appaifa par une parole, dit de la meilleure foi du monde, il commanda à la mer, & il fe fit un grand-Carme ; il comptoit dire, Telon toute apparence, un grand calme. On voit dans les plus anciens manufcrits languedociens, une orthographe particuliere dont on étoit convenu pour mouiller l'l, qui confiftoit à faire fuivre cette lettre d'une h, fans y joindre la voyelle i, quoiqu'on la fit fonper dans la prononciation ; c'eft ainui qu'on écrivoit, ulh, falha, nuvalhos, ovelha, malha nigra, & bien d'autres.dont on a déjà vu des exemples, & dont on en verra encore dans nos articles: orthographe qui ne fubfifte plus que dans les n. pr. tels 2 que Troulhas, Vërdëlhan, Vënzalhac, Salhën Pâoulhac Grefulho, Lagulhon, &c. qu'on prononce, Troulias Vërdëlian, Ventaliac, &c. Les gens fenfés qui portent ces noms, ont été d'autant plus jaloux de retenir cette ancienne ortho graphe, que les altérations qu'ils s'y feroient permifes pour fe rapprocher du françois auroient pu donner des atteintes à leurs propriétés, & devenir matiere à procès. Cette orthographe au refte, pour mouiller l'l, étoit autfi peu naturelle que celle qui eft ulitée en françois, pour certains mots, tels que fille, famille, &c. qu'il feroit plus fimple & moins fujet à équivoque d'écrire, comme, filie, familie; c'est-à-dire, en mettant un i après une feule l, & ne faifant qu'une diphthongue des deux dernières voyelles ie, afin qu'on ne prononça pas, comme on le feroit en françois, famili-e, en féparant ces voyelles qui devroient être jointes en une vraie diphthongue. Voy. Malia. Pour mouiller l'l en françois, il faut nécetlaitement prononcer comme nous, mais foiblement, nos diphthongues ái, ei, ôi, oi &i & ainfi dans, bouilli, par ex. Il faut prononcer notre diphthongue oui comme nous la prononçons dans oûîrë, boûiras &c. Voy. Palié. LA, ou lach; Laic. Carpo dë la; carpe laitée. LA ou lach de pato. Voy. Peberou. LABÂSSI; Guilée. à la baffis; à feaux. Voy. Ramassado. LABECH. Voy. Garbin. LAC. v. 1. Preffoir, ou maie de preffoir, LACA (se); Se vautrer dans un bourbier, dans une marte. LACHADO. Voy. Atëssado. LACHEIRO; Qui a du lait. Vaco lacheiro; vache à lait. LACHEIROU,lacheto,lachaffou & lachtous; Le laitton,le laceron; laitue fauvage; dérivé de lach lait cette plante & toutes celles de ce gente font laiteufes. C'eft de là qu'elles tiennent leurs noms languedociens, françois & latins, LACHEN; Cochon de lait ou jeune pourceau, du lat. lactaneus. LACHETO, ou lachughëto: Efpece de valériane à feuille de lin. LADEZA. v. 1. Largeur. LADRË. n. pr. Sën Ladrë; St. Lazare. LADRË; Ladre, ou lépreux. La lépre n'eft pas une maladie différente de la ladrerie. Le nom de Ladre vient de la prononciation de Lazare, ou St. Lazare, Patron des lépreux, qu'on prononçoit St. Laze, St. Lagte, & enfin St. Ladre. La compaffion qu'on avoit pour les infortunés attaqués de cette horrible maladie, fit aufli appeler les lépreux, mifellt ou pauvres malheureux. De la les noms en v. fr. mefel mé ziaux, & mefeus, & la maladie mifellerie; ce qu'on ne difoit,' suivant les anciens Auteurs que de la lépre. Voy. Malaoutieiros. LADRIJHË; La ladretie, ou lépre des Arabes. Velli dit qu'elle étoit très-conimune en France vers le milieu du VIII. fiecle fous le regne de Pépin & longtemps avant les Croifades & les Croifés qu'on croit commu nément avoir apporté les premiers cette maladie en France, où elle a difparu depuis environ 200 • LABOURÎVO (têro); v. 1. LADRIJHË; La ladretie des pourceaux. Voy. Grano de por. LAGAGNO; |