Imágenes de páginas
PDF
EPUB

SON. v. 1. Songe. Ë fon; en fonge. Pendant le fommeil. SOOU; Monnoie. On écrit & on pronouce, fou.

reau,

SOOU, ou fol; terre. Car. plancher. Toumba áou foou, ou pël fol; tomber à terre, ou par terre; tomber fur le carreau, fi c'eft dans un appartement qu'on tombe, car on ne tombe pas fur le carreau au milieu d'un champ. Lou fóou n'es pa tráouca; le plancher n'eft pas percé. Un foou de jhi; un plancher de plâtre.

Il y a cette différence entre un plancher & un plafond, que le premier fe dit de la partie, foit haute, foit baffe, d'une chambre, qui originairement étoient planchetées ou faites de planches, &qui le font encore pour la plupart dans les campagnes; & que le plafond, qui eit en plâ tre, ne fe dit que de la partie haute, qui eft elle même la partie inférieure d'un plancher fupérieur.

Lorfque dans un grand édifice, tel qu'une églife ou un palais, le plancher eft en menuiferie, on l'appelle lambris. Les lambris des appartemens du Louvre.

Notre foou ne répond pas au fol françois, qui s'entend du terrein confidéré felon fes qualités: ce fol eft ferme, on peut y bâtir. Sol fe prend auffi pour fonds. Je fuis maître du fol; & pour l'emplacement d'une maifon, le fol de cette maifon coûte tant. Un tel a bâti fur le fol d'autrui.

Notre foou, le fuelo efpgl. le fol fr. & le folum lat. ont probablement une origine commune.

SÔOU. v. 1. temps du verbe im. perfonnel; foulié, en v. fr. fouloir; avoir coutume, Coumo foou; comme il a coutume; & non, de coutume. du lat. foleo, folet.

SÔOUCO, on enrëgado. Voy. Seliou; terme d'agriculture. SÔOUDO, ou fáoudo.

SO PERLO; À l'envi l'un l'autre.

SOR. v. 1. Sœur. La for dë le mâirë di lui; fa tante maternelle. SORBO; Corme & forbe, l'un & l'autre féminin, felon l'usage le plus reçu. L'Acad. fait corme mafculin; c'est probablement une faute. Les forbes, fruit du cormier, font aftringentes dans leur maturité, ou lorsqu'elles font moldes, & peuvent conve nir dans le cours de ventre.

SORE, for, & fur; fœur. La fore d'al Rei d'Arago; la fœur du Roi d'Aragon. La ma drëcho ës forë dë l'ëjgêro; la main droite eft fœur de la gau

che.

Dans les mots dont la premiete voyelle eft un o fuivi d'un r, comme dans fore, on eft affez dans l'ufage de faire précéder l'o de la voyelle ou, & l'on dit en conféquence, fouôrë, ouôrt, pouôr, pouôrë, touôro, gouri, nouôro, &c.; au lieu de forë, ort, por, porë, toro, gôri, nôro, &c.; mais cet ufage n'eft reçu que chez les habitans des montagnes, ou des lieux éloignés des grandes routes, & peu expofés à l'abord des étrangers, où l'ancienne prononciation s'eft mieux confervée.

SÔRGO (rênë); tenir tête ou compagnie à quelqu'un pour la converfation, y fournir, y payer fon contingent. Së voulés barjha, ma fënno vou tëndra fôrgo; ma femme ne vous cédera pas en babil. Bêou tro fouvën, podë pa li tenë forgo; je ne pourrois parier avec lui, ou lui tenir tête.

SORT. v. 1. Sourd. Li fort áouzon; les fourds entendent.

SOS. v. . Le fon, ou bruit ; (fonus.)

SOSPEDATS. v. 1. Ravi. Lo poblë era folpëdats ên âouz:ënlo ; le peuple étoit ravi de l'entendre; fufpenfus erat.)

SOSTENER. v. 1. Supporter. Softenec las coftumas de lor; il fupporta leurs mœurs.

SOTMES,

80TMES, formëssës, v. 1. les fujets d'un Prince.

SOU, ou fouc; Un billot de cuifine à couper de la viande. Dor coum'un fou; il dort comme un loir. Pico coumo fus un fou ; il frappe comme fur bête morte. SOUBATEJHA, ou fabouri; fecouer, ébranler, donner des claques.

SOUBARBÂOU, ou foubârbo; coup de main donné fous le

menton.

SOUBEIRAN. Voy. fobêiran. SOUBRA; Ménager. Sobro tou fo që po din foun ouftâou. SOUBRA; Être de refte. Lou pan i-a foubra; il a eu du pain de refte. Tou lifôbrë; il a tout à foifon, il regorge de biens. On dit en proverbe. Së jhoûin'ome fabié, é viel poudié, fo që li manco li foubrarié; il auroit de refte ce qui lui manque. = I-an fa foubra uno filio de milo fran; il n'a tenu qu'à lui d'époufer une fille avec une dor de cent piftoles, on lui a offert un parti de cent piftoles. Sés be foubra; vous en avez bien de refte pour refufer telle chofe.

SOUBRAZA; Fourgonner la braife d'un feu pour y donner de l'air. Voy. Efcarbouta.

SOUBRO, foûbros, ou fobros; reftes de ce qu'on a bu ou mangé. Bêourë las foubros de qaoucus; boire fur les reftes de quelqu'un, ou fans rincer le verre. La defferte de la table est pour les domestiques; les reftes, pour les chiens ou pour les chats. ai prou tën dë fôbros; j'ai du temps de refte. en lat. quod fuper eft.

SOUCAREL (boulé ); champignon de fouche: ceux qui viennent par touffes au pied d'un tronc d'arbre mort, ou dans un côté mort, & qui croiffent de fa fubftance; car il n'en vient point dans le vif de l'arbre. Les champignons du peuplier, du murier, & tous ceux de ce genre qui ont un anneau au pied, ne Tome II.

[blocks in formation]

SOUCIANSO (ën); En repos, tranquillement, fans bouger de la place; ce qui eft bien différent du foucianfo précédent. SOUCIL; Trompeur. SOUCLÂME ou arcoucel. Voy. Touras.

[ocr errors]

Soûco; Un cep de vigne: on dit, mes ceps font trop hauts & non, mes fouches, &c. terme générique qui convient à toute forte de fouches d'arbres, ou à la partie du tronc qui refte en terre après qu'on a coupé l'arbre.

Pica la foûco; battre le cep. On défigne par ces mots une fuperftition commune dans certains cantons de la Province; le petit peuple y a recours lorsqu'un enfant maigrit, malgré tous les remedes: on croit que c'est l'effet d'un fort; & pour le lever, on couvre un cep de vigue de quelques hardes de l'enfant malade : on attend à un famedi fur le minuit pour frapper à grands coups avec un bâton de figuier fauvage fur cette efpece de poupée, dans la perfuafion que ce font autant de coups qui portent fur la forciere qui a jeté le fort, & qu'on force à le lever par ce moyen.

Souco de pizdirë, billot à battre les châtaignes, ou le bloc des batteurs de châtaignes.

SOUD, foudë, fudë, foûdo ; toit à cochons. en v. fr. fou, ou feu à pourceaux. De là l'expreffion injurieufe, à la fou, qu'on crie à quelqu'un qui aura fait quelque chofe de mal-honnête; ce qui eft le même que, avec les cochons. C'eft aufi ce qu'une porchere dit à fon troupeau, foude foudë; à l'étable.

SOUFRAGNA. Voy. Roumia. SOUFRAJHE, ou foufráito; fouffrance. Aco më fäi soufrâjhë; N n

telle chofe me manque, j'en fuis en fouffrance. fai pa foufrajhë à dëgus; il ne fait faute à perfonne, il ne laiffe perfonne dans la peine. Un tâou me fai foufrájhe; je fuis fâché de l'abfence d'un tel, fa préfence me feroit néceffaire. Soufrajhë & foufraito, en v. fr. foufreté, befoin, néceffité. Nous avons foufreté de vous en ce pays. SOUFRO, ou fuefro; le furdos d'un cheval de trait, bande de cuir qu'on lui met fur le dos, pour foutenir les traits & le brancard; c'eft auffi la corde qui foutient les deux ballots d'une charge de mulet.

SOUGAGNA; Faire un rire

[blocks in formation]

citer.

SOUKË, fouketo; petite fouche de bois, petit bloc de bois, ou de racine d'arbre.

SOUKE; Le par-deffus, la bonne-mefure, la réjouiffance: ce dernier eft un terme de boucherie les bouchers donnent, par ex. dix livres de viande & deni livre de fouket, ou de réjouiffance, qui fera ou un os, ou de la viande de rebut, qui paffe au même prix que le refte; ce qui n'a rien de téjouiffant.

Le par-deffus & la bonne mefure, ou le comble, font dans les autres profeffions une libéralité du marchand, & n'entrent point en ligne de compte. On dit le par-deffus, pour les chofes qui fe comptent ou qui fe pefent; & la bonne-mefure, pour les grains. Il m'a donné cela pour le comble, ou la bonne me

Sure.

∙SOULA, ou foulëta; refleme

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

David étoit fur une tetraffe pareille à celles qu'on voit à Naples & dans les pays chauds; lorfqu'il apperçut Betfabé fe levant fur la fienne; (in folario.)

[ocr errors]

SOULAS, ou folas; Assurance contre la peur, compagnie qu'on fait à quelqu'un pour le raffurer, ou l'empêcher d'avoir peur. Fa foulas ; tenir, ou faire compagnie à quelqu'un qui est peureux. L'on raffure les perfonnes qui vont de nuit en les accompagnant; ne fut-ce que de la voix, ou par quelque bruit qui leur faffe connoître qu'on n'eft pas loin, qu'on eft prêt à venir à leur fecours.

C'eft dans ce fens qu'on dit qu'une paire de pistolets raffurs un voyageur; li fái foulas. Un homme qui va feul dans les

nebres, chante pour fe raffurer; për së fa foulas. On dit auffi un flo d'omë fái foulas; face d'homme fait vertu. Li pafferë la gnué fans foulas é fans poou; j'y paffai la nuit feul & fans peur. En v. fr. folas, folais; affiftance, fecours. = Plaifir, joie, confolation. C'eft le fens qu'avoit, folas du temps de St. Bernard.

SOULASSIA; Se récréer, fe promener.

SOULATIE; Batteur de bled: journalier qui bat le bled à

l'aire.

[ocr errors]

SOULDATO; Femme de foldar; & non, foldate.

SOULDATOU, fouldatoûno; Jeune fils, jeune fille de foldat. Ce font des exemples de termes languedociens qu'on ne rend en françois que par une périphrafe: il y en a de milliers de cette efpece: & lorfque ces phrafes font confacrées par l'ufage, il n'eft pas permis d'en faire de nouvelles, ou de nouveaux termes.

SOULË; Avoir coutume. Ce verbe eft fi défectueux qu'il n'a que ces deux autres temps, sôcu & foulié; il a coutume, il avoit coutume; & non, de

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

fait après la moiffon. lênco. Voy. Paliddo.

Sow

SOULENGHET; Le filet: ligament au-deffous de la langue, qui peut, lorfqu'il eft trop court, empêcher les enfans de teter & enfuite de parler : c'est le cas de le couper; mais pour peu que l'enfant puiffe teter, on différe cette opération jufqu'à ce qu'il foit fevré; à caufe de la difficulté d'arrêter l'hémorragie & du rifque que l'enfant n'étouffa en avalant fa langue.

C'eft ce qui arrive à ceux dont le filet eft trop long. C'eft de cette façon que les Negres des Colonies, excédés par les mauvais traitemens trouvent le

moyen de fe défaire, fans qu'il décéle leur défefpoir, ou leur paroiffe aucun mouvement qui

frénéfie.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

SOULIA. Voy. Sourëlia. SOULIAR fouliardo; Un falope, une falope; & non, un falop. Salope fe dit pour le féminin & pour le mafculin. On dit auffi, un fouillon, une petite fouillon qui tache, qui engraifle fes habits. Un fouillon eft encore une fervante dont l'em

ploi eft de laver la vaiffelle. Souillard, ni fouillarde ne font françois en aucun fens ; & partant font des barbarifmes. Voy. Patouliarié.

SOULIER. Voy. Solier. SOULIS, ou fuel; Le feuil d'une porte la pierre, ou la piece de bois qui en forme le bas & fur laquelle portent les pieds droits. Le feuil elt oppoté au linteau qui eft le deffus des portes carrées.

SOULOUMBRA (së); Se mettre à l'ombre, ou à l'abri du foleil du lat. fubtus umbram. SOULPRA; Soufrer. Soulprë; du foufte. lat. sulfur.

SOULTRE v. 1. De çà, en deça, par deçà. Soultre lou Rozë; en deçà du Rhône. lat.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

=

SOUMICA; Sangloter. SOUMOUSTA; Tirer le furmoût; c'est-à-dire, le vin qui n'eft ni cuvé, ni preffuré. Soumoufta; rendre du moût. Les raifins, dit-on, n'ont pas rendu du moût cette année. Soumoufla; faire du furmoût. & au figuré; écrêmer, ôter la fleur de quelque denrée.

SOUN; Le bout, l'extrémité, le fond de quelque chofe. du lat. fummum.

SOUN; Son: pronom poffeffif. Fâi dë foun entëndu; il fait l'en. tendu. Fai de foun impërtinën, dë foun intandan, de foun abilómë; il fait l'impertinent, il tranche de l'homme d'importance, &c. & non, il fait de fon, &c. On dit cependant, il fent fon enfant de bonne maifon.

Les pronoms foun & fa, qui dans les dialectes languedociens

font pris au fingulier, répondent quelquefois au pluriel dans l'idiôme provençal ce qui occafione de fréquens folécifmes en françois. Exemples. Aqëlës ëfan aimoun foun páirë. Aqëftës ëftudioun proun be fa liffou; ces enfans aiment leur pere, & ceux-ci étudient bien leur leçon; & nou, fon pere, ni fa leçon, &c.

SOUNA, ou fa un cris; Appeler; & non, fonner, qui ne fe dit que d'une cloche, ou d'une fonnette. Voy. Eskinla. Il est convenu chez les payfans des Cevennes qu'on ne doit dire, apëla, que pour les animaux; & Jouna, , pour les perfonues : ils difent en conféquence apélo lou chi, & sono lou páftrë.

[ocr errors]

On dit, Vêpres font fonnées, quatre heures font fonnées; & non, ont fonné. Et l'horloge a fonné dix heures ; & non a frappé, &c.

[ocr errors]

SOUNADÎSSO; Bruit importun, ou tintamarre des cloches.

SOUNADO; Coup de cloche; & non, fonnée. La premieiro founado; le premier coup d'une Meffe, d'un Convoi. An fa la dargneiro founádo ; on a fonné, ou fait le dernier coup.

SOUNÂDO; Cri pour appeler dans la campagne quelqu'un qui eft fort éloigné. Voy. Aluca.

SOUNÂLIO; Clochette de brebis qui leur pend au cou. L'Acad. dit auffi, fonnaille. Lous paftrës parlou dë founâlios; il fouvient toujours à Robin de fes flûtes.

SOUNCI; Morfondu. founci; fe morfondre.

SOUNCI; Fouler aux pieds. Voy. Trepi & Câoupiza.

SOUNĈIDO; Preffion. SOÛNCO, ou funkë, adverbo qui fe rend différemment dans les exemples fuivans.

Entre amis tou t-ës commun foûnco las fënnos; tout eft commun entre amis à la réferve des femmes. N'a pa pu rës di, foûnco që vëngas; il n'a rien dit autre

« AnteriorContinuar »